Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Burkina Faso    Publicité
aOuaga.com NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Journée d’hommage aux martyrs : le gouvernement satisfait de l’organisation
Publié le jeudi 4 juin 2015  |  Sidwaya
Restauration
© Autre presse par G.S
Restauration de l`autorité de l`Etat : un pacte républicain signé
Samedi 9 mai 2015. Ouagadougou. Centre international des conférences de Ouaga 2000. Les forces de sécurité et les forces vives de la nation ont signé un pacte républicain de citoyenneté en vue de restaurer l`autorité de l`Etat. Photo : Auguste Denise Barry, ministre de l`Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité




Au «Face à la presse» du mercredi 3 juin 2015, le gouvernement a dressé «avec satisfaction», le bilan de la Journée nationale d’hommage aux martyrs de l’insurrection populaire, commémorée il y a quelques jours.

Le gouvernement tire satisfaction de la commémoration, le samedi 30 mai dernier, sur le site du monument aux héros nationaux, à Ouaga 2000, de la Journée nationale d’hommage aux martyrs de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014. C’est en substance, ce qu’a signifié le ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité, Auguste Denise Barry, au traditionnel «Face à la presse», le mercredi 3 juin 2015. Il a rappelé les temps forts de cette cérémonie «voulue et réclamée» par les populations au lendemain du soulèvement, et placée sous le haut patronage du chef de l’Etat, Michel Kafando. A savoir, entre autres, la décoration des 28 martyrs de l’insurrection et leur élévation au titre de héros nationaux, et la pose de la première pierre de la stèle où seront gravés les noms de ces «combattants de la liberté». Mais en réalité, a fait constater le ministre Barry, la journée d’hommage, précédée d’un dépôt de gerbe de fleurs sur les tombes des martyrs, s’est étalée sur trois jours, avec diverses activités. Notamment des conférences publiques, des séances de prières dans les mosquées et églises pour le repos des âmes des martyrs et la cohésion nationale, et une retraite aux flambeaux, présidée par le Premier ministre, Yacouba Isaac Zida. «Toutes ces activités ont été menées dans le recueillement et la ferveur», a indiqué le chef du département en charge de l’administration territoriale.

Toutefois, le ministre Barry a regretté le boycott de la journée d’hommage, par certains citoyens. Allusion faite au Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP). «Sur la non-participation de certains Burkinabè, nous pensons qu’il faut éviter en toute situation, des positions maximalistes, voire extrémistes (…). La Journée d’hommage imposait que toutes les divergences soient tues pour laisser place au recueillement dans l’unité», a soutenu à ce sujet, le ministre de l’Administration territoriale. Il n’a pas non plus passé sous silence l’incident qui s’est produit lors du dépôt de gerbe de fleurs sur les tombes des martyrs au cimetière de Gounghin, où un militant de l’ancien régime, Yacouba Jacob Barry, a failli être molesté. «S’il advenait que cela était dû à sa simple présence, nous condamnons cet acte qui n’honore pas notre pays. En revanche, s’il est avéré que l’intéressé a tenu des propos déplacés à l’endroit des familles des victimes au cours d’une interview sur place, nous condamnons également cette attitude. En tout état de cause, des investigations sont en cours», a signifié le ministre Barry. Aussi a-t-il rassuré que le gouvernement travaille sur les préoccupations non encore levées. Parmi celles-ci, la recherche de la vérité et de la justice, l’institution d’une journée d’hommage, la décoration prochaine des blessés et les droits des victimes et de leurs ayants droit.

Soutien aux familles des victimes

A ce point de presse gouvernemental, le ministre de l’Administration territoriale avait à ses côtés, ses homologues de la Santé, Dr Amédée Prosper Djiguimdé, et de l’Action sociale et de la Solidarité nationale, Nicole Angéline ZAN/Yélémou. Ceux-ci l’ont appuyé dans les échanges avec la presse. Les journalistes sont revenus sur plusieurs aspects de la Journée d’hommage et la prise en charge des blessés ainsi que celle des familles des victimes. Pourquoi rendre hommage avant de faire justice ? «Dans ces genres d’événements, il est difficile de faire l’économie de la justice. C’est une question de timing. L’hommage aux martyrs devrait se faire dans la foulée des obsèques, en attendant que justice leur soit rendue. Rendre hommage n’est pas incompatible avec la recherche de la vérité», a répondu Auguste Denise Barry. Les journalistes ont évoqué l’incident au cimetière de Gounghin qui, selon eux, témoigne de la nécessité de mettre l’accent sur la réconciliation nationale. «Il faut que chacun développe une mentalité en faveur de la paix. Il est bon que les différents acteurs fassent des introspections pour faciliter la réconciliation.

De sorte à ce que les familles des victimes puissent pardonner», a commenté la ministre en charge de l’action sociale. Ce point de vue est partagé par son collègue de l’Administration territoriale, qui a insisté sur le fait que «la réconciliation est une affaire de tous». Qu’en est-il du suivi des blessés de l’insurrection populaire estimés à plus de 600 ? Là-dessus, le ministre de la Santé s’est voulu rassurant : «Le gouvernement a pris toutes les dispositions pour que la prise en charge des blessés soit effective. A l’heure actuelle, la plupart des blessés sont guéris, excepté certains qui sont toujours suivis en ambulatoire pour des questions psychologiques ou de rééducation». Le Dr Djiguimdé s’est par ailleurs prononcé sur la contribution financière des bonnes volontés à la prise en charge des blessés de l’insurrection. «Nous avons reçu plus de 123 millions de francs CFA. A l’heure actuelle, il reste plus de 40 millions dans nos comptes. Cet argent est toujours à la disposition des blessés. Nous sommes en contact avec eux pour assurer leur prise en charge», a-t-il révélé. A propos de la prise en charge des familles des victimes de l’insurrection, la ministre de l’Action sociale a donné des précisions. «Nous devons prendre en charge 17 veuves, un veuf et 55 orphelins. Une mesure d’accompagnement de manière pérenne des familles des victimes sera prise par le gouvernement dans les jours à venir», a-t-elle expliqué. Les invalides ne sont pas non plus des laissés-pour-compte. «Nous nous occupons totalement de ces personnes, jusqu’à ce qu’elles puissent recouvrer leur mobilité ou dignité (…)», a précisé Mme Zan. En somme, le bilan de la journée d’hommage aux martyrs, dont le budget est chiffré à 88 millions de francs CFA, aura permis d’échanger sur des questions d’intérêt de la période post-insurrectionnelle.

Kader Patrick KARANTAO
Mariam OUEDRAOGO


Articles associés

 
Commentaires