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Afrique : les méfaits de la corruption et de l’absence d’un Etat de droit sur le développement
Publié le mercredi 3 juin 2015  |  Xinhua




L’Afrique perd chaque année 60 milliards de dollars à cause de la corruption et des transactions illicites, a affirmé mardi à Dakar le directeur du Bureau régional pour l’Afrique du Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD), Abdoulaye Dièye Mar.

"Cette hémorragie financière dépasse l’aide publique au développement nette reçue par le continent et égale les transferts de fonds des émigrés", a souligné l’expert du PNUD lors d’une conférence sur le renforcement de l’Etat de droit et la lutte contre la corruption en Afrique.

Pour lui, "la corruption est une tragédie pernicieuse qui sape les fondements de l’état de droit et alimente les pratiques mafieuses, tels que le terrorisme et les conflits qui hypothèquent la paix et la sécurité".

"La bonne gouvernance est le socle du développement et l’Etat de droit, qui est un moteur du progrès économique et social, en est un élément central", a-t-il expliqué.

Selon M. Mar, "l’Etat de droit est une construction continue qui doit s’inscrire dans un processus démocratique".

Le président sénégalais Macky Sall a pour sa part soutenu que " la problématique de l’Etat de droit mérite une action dans la durée parce qu’elle concerne la vie quotidienne des citoyens et doit interpeller les autorités africaines et leurs administrations ".

"Il faut commencer par reconnaître que la corruption est un phénomène destructif de l’Etat de droit et de la démocratie. Elle est difficile à combattre d’autant qu’elle crée l’opacité dans l’ administration et porte atteinte à la mise en oeuvre des politiques publiques", a-t-il fait remarquer.

"Il faut renforcer le cadre juridique et institutionnel des pays africains pour avoir un Etat de droit, mais il ne s’agit pas seulement d’adopter des textes ou de créer des organes qui luttent contre la corruption, il faut une volonté politique réelle", a-t- il soutenu.

Citant le rapport 2014 de Tranparency international sur l’ indice de perception de la corruption, le directeur du PNUD au Sénégal, Mathieu Ciowela, a de son côté, souligné que "les pays africains, exceptés le Botswana, le Cap-Vert, l’Ile Maurice et les Seychelles, sont très touchés par la corruption à des degrés différents, ce qui entrave la construction d’un Etat de droit".

"Il faut des mécanismes de prévention et de répression de la corruption, car l’absence d’Etat de droit rend les économies moins compétitives, fait fuir les investisseurs, étouffe l’initiative privée et freine l’émergence des pays parce que la corruption prive les Etats d’importantes ressources", a-t-il souligné.

Le secrétaire général du ministère de la Justice au Sénégal, El Hadji Mansour Tall, a, lui, estimé que "la corruption est le fléau le plus redoutable pour la construction d’un Etat de droit parce qu’elle ruine les économies et porte atteinte à la crédibilité des administrations africaines".

Il y a suggéré qu’il y ait "des actions conjointes dans la lutte contre la corruption parce que c’est une menace transfrontalière et l’affaissement de l’Etat de droit dans un pays ne se limite pas aux frontières de ce pays".

L’avocat spécial des Nations unies en charge du recouvrement des biens mal acquis, Dr Ali Bin Fetais Al-Marri, a annoncé l’ ouverture prochaine à Dakar d’un centre régional spécialisé dans le renforcement de l’Etat de droit et la lutte contre la corruption en vue de renforcer les systèmes judiciaires des pays de l’Afrique et de lutter contre la violence et l’impunité.
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