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Faut-il passer à une 5e République au Burkina Faso ? : le CNT lance le débat à Bobo-Dioulasso
Publié le mardi 2 juin 2015  |  Le Quotidien
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© aOuaga.com par A.O
Politique : les députés adoptent le nouveau code électoral
Mardi 7 avril 2015. Ouagadougou. Conseil national de la transition (CNT). Les députés ont voté par 75 voix pour, 10 contre et 3 abstentions le projet de loi portant modification du code électoral




Doit-on passer oui ou non à une 5e République au Burkina Faso? C’est la question qui a suscité l’organisation par le Conseil national de Transition (CNT) d’un débat public à Bobo-Dioulasso, le samedi 30 mai 2015, à la maison de la culture. Mais à priori, ce sont deux éminents constitutionnalistes et politologues qui ont décortiqué les failles et les forces de la Constitution du 11 juin 1991. Au terme de leur exposé, Dr Abdoul Karim Sango et Salif Sangaré ont abouti à la conclusion selon laquelle la Constitution actuelle ne répond plus aux réalités des populations. Il est donc impératif pour le Burkina Faso de se doter d’une nouvelle Constitution selon eux, même sur la question, les avis ont été divergents.

« Une Constitution est valable pour un peuple à une époque donnée de son histoire », a signifié Dr Abdoul Karim Sango. En effet, selon les communicateurs, si le pays des Hommes intègres traverse aujourd’hui une crise socio-politique, c’est du fait de la Constitution du 11 juin 1991 qui, selon eux, avait été taillée à la mesure du président déchu, Balise Compaoré. Aussi, ont-ils fait remarquer que la Constitution de la 4e République était muette sur les problèmes fondamentaux des populations (éducation, emploi des jeunes, chômage…) et conférait beaucoup de pouvoir au chef de l’Etat. Il faut donc passer à une 5e République on-ils soutenu de façon unanime avant de donner les raisons de leur thèse : « Il faut inventer des mécanismes citoyens de contrôles constitutionnels ; séparer les pouvoirs ; supprimer le CES car ça ne sert à rien ; constitutionnaliser la CENI, la chefferie traditionnelle ; réorganiser les Organisations de la société civile afin qu’elles ne soient pas une autre forme de parti politique etc.…». Aussi, a-t-il fait savoir que la Constitution actuelle est en déphasage avec les instruments internationaux.

Si pour certains l’adoption d’une nouvelle Constitution pour le Burkina Faso n’est une priorité pour les organes de la transition, les conférenciers quant à eux, pensent le contraire. Pour eux, c’est en période de neutralité que le pays peut se doter d’une Constitution à même de prendre en compte les aspirations profondes de toutes les couches socio-professionnelles. « Il ne faut pas laisser le choix à un pouvoir partisan de rédiger une nouvelle Constitution au risque de retomber dans les problèmes suscités par la Constitution du 11 juin 1991 », ont-ils prévenu.

Si toutefois l’on estime que les moyens manqueront pour organiser un référendum en vue de l’adoption d’une nouvelle Constitution, les conférenciers envisagent une solution. Trouver une sorte d’assemblée constituante qui sera composée à partir du CNT ou de la commission nationale de réconciliation pour réfléchir sur la rédaction de la Constitution « autour de laquelle l’on dégagera un consensus national quitte au pouvoir qui viendra de la faire adopter sans pour autant ajouter ou enlever une seule virgule ». En tous les cas, le passage à une 5e République est un impératif selon les conférenciers car ont-ils indiqués, la valeur d’une Constitution réside dans les valeurs que celle-ci véhicule qui, selon eux, sont, entre autres, d’ordre philosophique, social, économique. Après l’exposé des conférenciers, la parole a été donnée à l’assistance pour donner son avis. Ainsi, ont-ils été nombreux à se prononcer sur la question. Même si les avis sont partagés, il convient de souligner que le nombre des partisans au passage à la 5e République dépasse largement ceux qui estiment que la question n’est pas une priorité.

Par Mady BAZIE
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