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Enterrement d’un Ghanéen décédé a Ouagadougou: la communauté ghanéenne réclame le corps, L’Ambassade veut porter plainte contre la mairie
Publié le lundi 1 juin 2015  |  Le Quotidien




les ressortissants ghanéens ont manifesté devant l’Ambassade du pays de John Dramani Mahama pour réclamer le corps de Odampley Prince Ankrah, taximan, décédé le 21 mars 2015 à son domicile à Ouagadougou. Ils accusent la représentation diplomatique d’avoir autorisé l’inhumation du corps sans les associer. L’ambassadeur San Nasamu Asabigi dit n’avoir pas été informé de l’inhumation du Ghanéen. C’est la mairie de Ouagadougou qui aurait délivré un permis d’inhumer. Zoom sur une affaire aux multiples rebondissements.
Le mardi 26 mai 2015, à l’Ambassade du Ghana, la présence des éléments de la police nationale n’intimide pas Paulina Teye, ressortissante ghanéenne vivant au Burkina depuis 3 décennies. Elle est remontée contre la représentation diplomatique de son pays qui, a-t-elle soutenu, a ordonné l’inhumation du corps de Odampley Prince Ankrah, taximan, âgé de 56 ans, décédé à son domicile à Gounghin. Selon la quadragénaire, c’est quand la communauté ghanéenne s’est présentée à la morgue de l’hôpital Yalgado Ouédraogo le vendredi 22 mai 2015 pour retirer le corps pour l’enterrement le 23 mai 2015 qu’elle a été informée que le corps a déjà été enseveli. Remontés par ce qu’ils venaient d’apprendre, les ressortissants ghanéens se sont présentés à l’Ambassade pour comprendre la situation. Selon le secrétaire général de la communauté ghanéenne vivant au Burkina, Samuel Obodai, quand le taximan est décédé, il est entré en contact avec sa famille au Ghana. Jusqu’à ce jour, les parents du défunt ne se sont pas présentés à Ouagadougou. Selon lui, deux semaines après le décès de son compatriote, la communauté a demandé de l’enterrer. Mais depuis, cela n’a jamais été possible, a-t-il soutenu. C’est pourquoi, le 26 mai 2015, les ressortissants ghanéens se sont présentés à l’Ambassade pour déposer une pétition contre le consul. Nous avons pu rencontrer l’ambassadeur et son staff qui ont donné une autre version de la situation.

La communauté ghanéenne exige de l’argent pour enterrer le corps

Dans son bureau, le ministre plénipotentiaire Kodjo Mawutor Awoonor, par ailleurs consul, semble être surpris par la tournure qu’a prise l’événement autour de la mort de Odampley Prince Ankrah. Il a précisé que c’est le 24 mars 2015 qu’il a été informé du décès. « Ce sont les mêmes gens qui manifestent qui nous ont informés. Ils ont dit que le défunt n’était pas membre de l’association des ressortissants ghanéens et que par conséquent ils n’avaient aucune obligation envers lui. C’est ainsi que la police de Baskuy a enlevé le corps qui a été par la suite emmené à la morgue de l’hôpital Yalgado Ouédraogo », a soutenu le conseiller diplomatique pour camper le décor. Il a saisi l’ambassadeur San Nasamu Asabigi par écrit. « Nous avons retrouvé la carte consulaire du défunt. Nous avons tenté de joindre ses parents au Ghana en vain. Nous avons considéré cela comme un cas social. Nous avons écrit une lettre au ministère des Affaires étrangères le 10 avril 2015. Le ministère des Affaires étrangères a écrit au ministère de la Santé qui a, à son tour, écrit au ministère de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité. Toutes ces démarches avaient pour but d’annuler les frais. Nous avons informé le bureau de la communauté d’être prêt pour l’enterrement, parce que nous attendions la réponse finale du ministère des Affaires étrangères. A notre grande surprise, nous avons reçu une lettre de la communauté qui veut un contrat avec l’Ambassade pour organiser les obsèques. En 2012, le même cas s’était produit et nous nous étions attachés les services de Burkisep. Nous avons proposé à l’ambassadeur de contracter avec cette même société de pompe funèbre. Le 21 mai 2015, nous avons contacté la société pour discuter du contrat. C’est là que le représentant de la société appelé John nous a fait savoir que le corps a déjà été enterré. Nous étions stupéfait », foi du ministre plénipotentiaire. Selon l’Ambassade du Ghana au Burkina, John a dit que c’est la mairie qui a ordonné l’enterrement du corps. « Nous avons dit que cela allait créer une incidence diplomatique parce que nous avons voulu une autopsie, le monsieur étant mort chez lui à la maison. Et si la famille du défunt se présentait après, l’Ambassade pourrait avoir des problèmes. C’est pourquoi, nous avons demandé à voir le permis d’inhumer de la mairie de Ouagadougou », a relevé le conseiller De l’ambassadeur.

Une action en justice en vue

L’Ambassade du Ghana entend passer par la voie judiciaire pour résoudre le problème. « Quel que soit le contenu de l’arrêté de la mairie, nous allons protester parce que nous pouvons être attaqués par les parents du défunt », a laissé entendre le diplomate ghanéen qui n’a pas apprécié la démarche de la communauté ghanéenne. « Elle devait venir se renseigner au lieu de menacer à travers ne manifestation », a lâché le diplomate ghanéen.
Du côté de la société Burkisep sise au quartier Paspanga, il existe un contrat entre elle et la mairie de Ouagadougou. A la direction de la santé de la mairie de Ouagadougou, Dr Dar Francis Somé nous a fait savoir que la commune s’occupe de l’enterrement des personnes indigentes décédées et des personnes décédées dont les parents ne se sont pas présentés pour des questions de salubrité publique. Cela intervient généralement lors des accidents de circulation, des décès sur les lieux publics et des morts abandonnés à la morgue. « La mairie a un contrat avec Burkisep pour l’enlèvement des corps et le dépôt à la morgue », a précisé le directeur de la santé. La procédure selon lui est de deux ordres. Premièrement, il faut une réquisition de la police judiciaire pour enlever le corps et une autre réquisition pour l’expertise. La réquisition pour enlever le corps est de la compétence de la société contractante alors que la réquisition d’expertise incombe à la mairie. Lorsque le corps est enlevé , si les parents se présentent le corps est remis. Lorsqu’ils ne se présentent pas, des communiqués sont faits dans les différentes radios de la place. Si malgré ces communiqués, personne ne se présente, la société Burkisep demande une autorisation d’inhumer à la mairie. Pour le directeur de la santé, dans la plupart des cas, l’autorisation est délivrée. Elle est conditionnée par la présentation de la réquisition d’enlèvement, de la réquisition d’expertise, d’un document émanant d’un centre de santé et du communiqué. Pour le cas du Ghanéen Odampley Prince Ankrah, la réquisition de la police a été faite le 21 mars 2015. Mais, a-t-il précisé , ses services n’ont pas délivré de permis d’inhumer.

L’enterrement a eu lieu le 9 mai 2015, l sans permis d’inhumer

Selon Pousbila Ousmane Nikiéma dit John, croque-mort à la société Burkisep, que nous avons rencontré à la direction de la santé, c’est le 9 mai 2015 au cimetière de Toudwéogo que l’enterrement a eu lieu. A la question de savoir s’il y avait un permis d’inhumer, il n’a pas donné une réponse précise. « J’ai déposé la demande d’autorisation. Mais il y avait des travaux à la direction de la santé. A cause des déménagements, ma demande n’a pas été retrouvée. Les agents ont promis de la chercher. Je n’avais pas d’inquiétude à ce sujet parce que chaque jour je viens déposer des demandes », a-t-il dit. Effectivement, il nous a présenté 6 demandes qui ont été introduites. John a pris sur lui la responsabilité d’enterrer le Ghanéen parce qu’il était sûr d’avoir le permis d’inhumer. Voici sa défense. « L’Ambassade ou le consulat n’a pas fait son boulot. Le Ghanéen est décédé depuis le 21 mars 2015. Dans notre contrat avec la mairie, 72h après le ramassage des corps, nous procédons à l’enterrement. Nous disposons de tiroirs à la morgue de l’hôpital de Ouagadougou qui doivent prendre en principe 3 personnes. Mais, je vous dit que nous superposons très souvent jusqu’à 10 corps dans ces tiroirs. Avec les délestages que nous connaissons, les corps ont commencé à se décomposer dans les tiroirs. J’ai attendu jusqu’au 9 mai 2015 pour le cas du Ghanéen et personne ne s’est présenté. Il fallait choisir entre laisser le corps se décomposer littéralement et l’enterrer. J’ai choisi de l’enterrer », a soutenu John avant de poursuivre. « C’est le 22 mai 2015 que l’ambassade m’a appelé pour dire qu’il voulait enterrer le Ghanéen », a lâché John visiblement remonté. « On m’accuse à la morgue de laisser les corps pourrir. Ceux qui sont dans les bureaux ne savent pas la réalité que nous vivons sur le terrain », a-t-il lancé avant de soutenir qu’il n’était pas un problème pour lui de déterrer le corps du Ghanéen à la demande de l’ambassade. Selon le directeur de la santé, Dr Dar Francis Somé, il y a nécessité de doter la commune de Ouagadougou d’une bonne morgue et de cimetières1

Djéliba à la faveur de cette nouvelle semaine, se fait le plaisir de vous livrer les informations toutes aussi croustillantes les unes que les autres, qu’il a pu recueillir au cours de la semaine et du week-end, qui du reste ont été marqués par le sacre au Faso foot, du Racing club de Bobo et la série des baptêmes catholiques qui se poursuivent.
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