Hommage aux martyrs : éclairages sur les termes « martyrs» et « héros nationaux »

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Publié le lundi 1 juin 2015 | Sidwaya

© L’Express du Faso par Evrard Ouédraogo
Violations des constitutions en Afrique : un colloque se penche sur les solutions
Jeudi 28 mai 2015. Ouagadougou. Salle de conférences du ministère des Affaires étrangères. Le président de la transition, Michel Kafando, a donné le coup d`envoi des travaux de 48 heures du colloque international sur le thème "Etat de droit, démocratie et changements anticonstitutionnels de gouvernement : concept, limites et perspectives". Photo : Pr Augustin Loada, ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Sécurité sociale

Le Pr Augustin Loada a animé une conférence publique à Ouagadougou, le samedi 29 mai 2015, sur le thème : «Martyrs et héros nationaux ».

Bon nombre de personnes n’arrivent pas à faire la différence entre « martyrs » et « héros nationaux » ; deux concepts pourtant en vogue aujourd’hui au Burkina Faso. Pour éclairer la lanterne, le comité d’organisation de la Journée d’hommage aux martyrs des 30 et 31 octobre 2014 a inscrit dans le programme, une conférence publique sur le thème : « Martyrs et Héros nationaux ». Cette conférence, animée par le professeur de droit constitutionnel (le ministre en charge de la fonction publique), Augustin Loada, a enregistré de nombreux participants à la Maison des jeunes et de la culture Jean-Pierre-Guingané, à Ouagadougou, le samedi 29 mai 2015. Selon le conférencier, le mot martyr est d’origine grecque et signifie témoin, une personne qui consent à aller jusqu’au bout pour témoigner de sa foi. C’est aussi celui qui est tué en défendant un idéal. Par contre, a-t-il souligné, le héros est un personnage réel ou fictif dont les faits méritent que l’on chante ses gestes et son exemplarité.
Toutefois, il a indiqué qu’il n'y a pas toujours unanimité entre les autorités et le peuple sur les personnages à qualifier d’héros ou de martyrs ; les considérations et les sensibilités étant différentes. Pour lui, la célébration de la Journée d’hommage aux martyrs est pleine de sens, car elle permet de renforcer l’esprit d’appartenance à une Nation. « Ça sert aussi à nous rappeler que ceux qui sont morts, au-delà de leurs faiblesses humaines, ont incarné des valeurs qui doivent nous servir d’exemple », a confié le Pr Loada. Et d’ajouter que la Journée d’hommage et la décision du Président de la Transition, Michel Kafando, de transformer le monument aux héros nationaux en panthéon des martyrs de l’insurrection constituent des décisions fortes qui marquent la rupture avec l’ancien système. Selon sa compréhension, la crise que le « pays des Hommes intègres » a connue en octobre dernier témoigne de ce que « les Burkinabè sont des gens formidables » car « dans d’autres pays, l’on aurait assisté à des règlements de compte entre ceux qui ont provoqué la crise et la population».
Dans leurs interventions, les participants ont, entre autres, souhaité un aboutissement rapide de l’instruction des dossiers des martyrs et un soutien conséquent des parents des victimes. Ils ont aussi voulu savoir pourquoi les victimes n’ont pas été inhumées au «panthéon » ainsi que le point de vue du conférencier sur la décision du Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP) de ne pas prendre par à la Journée d’hommage. Des interrogations qui ont reçu des réponses du conférencier. Sur le dernier point par exemple, il a indiqué qu’il respecte le choix de tout le monde car le Burkina est un Etat de droit.

Daniel ZONGO