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Suspension des émissions d’expression directe : les professionnels des médias manifestent, le CSC imperturbable
Publié le jeudi 28 mai 2015  |  Sidwaya
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© aOuaga.com par A.O
Suspension des émissions interactives : un sit-in devant le CSC pour la levée de la mesure
Mercredi 27 mai 2015. Ouagadougou. Les acteurs des médias ont organisé un sit-in devant le Conseil supérieur de la communication (CSC) pour exiger la levée de la mesure de suspension des émissions d`expression directe pendant 3 mois sur les radios et les télévisions




Les organisations professionnelles de médias et les promoteurs de radios et télévisions ont manifesté devant le siège du Conseil supérieur de la communication(CSC), dans la matinée du mercredi 27 mai 2015. Par ce sit-in, les manifestants exigent la levée sans condition de la mesure de suspension des émissions interactives.

Conseil supérieur de la communication(CSC). Il est 7h30 minutes, le mercredi 27 mai 2015. Les professionnels des médias, les Organisations de la société civile (OSC), des leaders de partis politiques,…convergent au siège de l’instance de régulation des médias pour dire «non» à la mesure de suspension des émissions interactives prise par le CSC. La foule grossit au fur et à mesure que le temps passe. Au bruit des sifflets, se mêlent des slogans pour dénoncer la mesure que les manifestants considèrent comme une atteinte grave à la liberté d’expression et à la démocratie. «CSC, il n’y a pas de Radio Mille collines au Burkina», «CSC, levez sans condition la mesure liberticide», «Nathalie Somé, pourquoi tu t’entêtes»,… entend-on par-ci par-là. Pour le représentant des OSC, Arouna Kaboré, la suspension des émissions d’expression directe est une mesure liberticide, contraire aux idéaux de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014. C’est pourquoi, les OSC, dit-il, soutiennent les organisations professionnelles des médias et les promoteurs de radios et télévisions dans leur lutte. Pourquoi, au cours de cette transition qui est en train de jeter les bases et de tracer les sillons d’un renouveau démocratique, des gens prennent des mesures dignes des temps anciens ?, s’interroge furieusement M. Kaboré. «La régulation des médias n’est pas le musèlement des médias», prévient-il. A la foule, le président du Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP), Chrysogone Zougmoré, dit haut et fort : «Voilà près d’un quart de siècle que le combat pour la liberté de presse et d’expression au «pays des Hommes intègres» a été engagé». La liberté de presse, celle d’information et la liberté d’opinion sont des gages naturels, essentiels et fondamentaux pour l’Etat de droit véritable, insiste M. Zougmoré. Et le peuple, selon lui, doit se battre pour que cette décision liberticide soit immédiatement levée par le CSC. «Aujourd’hui au Burkina, personne ne pourra remettre en cause la liberté d’expression et d’information», dit-il sous un tonnerre d’applaudissements. Au nom de la délégation syndicale, Bassolma Bazié fait savoir que lors de leur rencontre avec le Premier ministre, Yacouba Isaac Zida, le 25 mai dernier, la levée de cette mesure était aussi à l’ordre du jour. «Nous lui avons dit que si cette suspension n’est pas levée, le monde entier sera interpellé lors de la conférence internationale du travail qui se tiendra bientôt à Genève», explique M. Bazié tout en rassurant les manifestants que ce combat pour l’annulation de la décision du CSC appartient désormais aux organisations syndicales. «Au lieu que la presse soit au devant de cette lutte, ce sera maintenant les syndicats », affirme-t-il. C’est maintenant au tour du représentant des organisations professionnelles des médias, Justin Coulibaly, de prendre la parole. Il s’approche du parloir. Subitement, un policier invite le gestionnaire du centre de presse Norbert Zongo, Abdoulaye Diallo, à le suivre. «Arrêtez tout de suite cette manifestation. Car, vous êtes dans une zone rouge», lance le flic.

Plus de zone rouge à Ouagadougou

La foule avance vers ce dernier. Illico presto, il prend la poudre d’escampette. «Depuis l’insurrection populaire, il n’y a plus de zone rouge à Ouagadougou», déclare M. Coulibaly. En ces moments névralgiques de l’histoire du Burkina Faso, chacun doit se rappeler que les émissions d’expression directe ont largement contribué à fertiliser la lutte du peuple ayant abouti à l’insurrection populaire, précise-t-il. Pour lui, ces dernières ont continué à jouer leur rôle de veille dès les premières heures de la Transition. «Elles ont pu ainsi attirer l’attention sur des insuffisances qui ont été corrigées. Par conséquent, elles constituent des sources majeures d’informations relatives aux attentes et préoccupations des populations sur des questions d’intérêt national», soutient fièrement, Justin Coulibaly. Considérant que le délai de 72h a expiré depuis le 23 mai dernier, Justin Coulibaly, au nom des organisations professionnelles des médias et des promoteurs de radios et de télévisions, dit rejeter fermement le projet de «Charte» du CSC et le «Code de bonne conduite» qui conditionnent la levée de la mesure de suspension. Après le discours du représentant des organisations professionnelles des médias, Abdoulaye Diallo du centre de presse Norbert Zongo se dirige vers l’entrée principale de l’institution. Deux policiers y sont postés. Les échanges avec les badauds sont infructueux. «Au moment où nous nous apprêtions à venir remettre le message, il y a un agent du CSC qui est sorti pour me dire qu’aucune autorité ne recevra notre message. Car, la manifestation est illégale. Donc, nous pouvons déposer notre courrier qui leur parviendra par la voie normale», s’indigne M. Diallo. Il ajoute : «Pour moi, c’est un manque de respect. Avec la présence de hautes personnalités des médias et des OSC, ils ne daignent pas venir recevoir le message de leurs confrères». A l’en croire, dans les jours à venir, des mesures fortes seront prises pour le respect de la liberté de presse et d’expression.


Abdel Aziz
NABALOUM
emirathe@yahoo.fr


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