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Le retour à l’authentique!
Publié le jeudi 28 mai 2015  |  Sidwaya




La problématique du retrait du continent noir de la Cour pénale internationale (CPI) revient constamment sur la table des sommets de l'Union africaine (UA). Le président zimbabwéen, Robert Gabriel Mugabé, a récemment réitéré, une fois de plus, cette volonté de s'extirper de la CPI. A Addis-Abeba, au siège de l'Union, le sommet extraordinaire des chefs d'Etat qui s'était tenu en octobre 2013, mettait en lumière la complexité des relations entre des pays africains et la CPI. C'était déjà la réflexion sur un éventuel retrait de cette cour. En son temps, les président et vice-président kényans, Uhuru Kenyatta et William Ruto, les présidents soudanais et ivoirien, Omar El-Béchir et Laurent Gbagbo, étaient dans le collimateur de la CPI. L'Union africaine considère que les actes d'accusation posés à l'encontre des dirigeants africains, pourraient constituer une menace contre « les efforts visant à promouvoir la paix, la réconciliation nationale et la stabilité, dans la sous-région ». Mais ce ne serait pas la première fois que l'UA formule une telle demande, prévue d'ailleurs par l'article 16 du Traité de Rome. Mais jusqu'à présent, aucune démarche de ce type n'a abouti. Cette fois-ci, l'on attend de voir. Au fond, l'on se demande parfois pourquoi les chefs d'Etat africains ont-ils aussi peur de la CPI. Cette cour constitue-t-elle l'épée de Damoclès de par ses procédures contre des "rois" du plus vieux continent? s'est focalisée sur les 91 ans du président Mugabé, une déclaration importante de ce dernier est laissée en rade. Il s'agit de cette décision de quitter la CPI et de mettre en place une cour africaine indépendante. En tout cas, Mugabé ne veut pas "sentir" cette Cour. Après sa sortie fracassante, bon nombre d’observateurs qui croient en l’émergence de l’Afrique, ont salué l'initiative du "vieux". En effet, le nouveau président de l'UA a révélé que l’Afrique se retirerait de la CPI dès le prochain sommet de l’institution prévu pour juin 2015, en Afrique du Sud. A la suite de cette annonce, le président Kenyatta a déclaré avoir déjà signé le « Protocole de Malabo » sur la Cour africaine de justice internationale des droits de l'Homme africain afin que les instruments nécessaires soient rapidement transmis au Parlement africain pour une ratification. Dans la même veine, le gouvernement kenyan s'est engagé à verser un million de dollars pour soutenir la création de cette Cour africaine. Une structure visant à mettre en place une justice de police plus large sur le continent. Cette Cour aura pour mission de traiter de toutes les affaires criminelles de l’Afrique actuellement soumises à la "très raciste Cour internationale de l’Europe occidentale basée à La Haye, aux Pays-Bas, et qui haït le monde africain", selon les mots du président en exercice de l'UA. Il faut retenir que le Kenya fait partie des premiers pays à s'associer à la mise en place d'une Cour africaine pour sortir de la CPI et de bien d'autres « systèmes blancs », dominés par les Occidentaux, les Américains qui interagissent ensemble contre les Africains. Pour ficeler les choses, l’UA organise un sommet spécial en octobre prochain pour aborder un retrait en masse des instances du Traité de Rome, fondateur de la CPI, en signe de protestation contre certains procès. En effet, l'organisation africaine accuse la CPI de "chasser” les chefs d'Etat africains et d’ignorer les atrocités commises sous d'autres cieux. En réponse, la CPI explique qu’elle ne fait que défendre les victimes de crimes où qu’elles soient. Ainsi, le sommet de juin pourrait marquer le début du depart volontier des Etats africains. 34 des 54 pays-membres de l’Union africaine ont ratifié le traité de la CPI. Aujourd'hui plus que jamais, les pays africains qui poussent à la création d'un Tribunal continental, souhaitent créer une institution qui offre des solutions africaines aux problèmes des Africains. Voilà de quoi parler comme le révolutionnaire Thomas Sankara qui clamait sur toutes les tribunes qu'il faut laisser "l'Afrique aux Africains". Maintenant que l'étau semble se resserrer progressivement autour des dirigeants africains qui, en réalité, ferment les yeux sur certaines atrocités dans leur pays, ces derniers cherchent des voies et moyens pour se soustraire de la rampante cour qui n'épargne personne, même pas les dirigeants en exercice. En tout état de cause, les gouvernants africains doivent mesurer l'ampleur de leur acte afin d'être prêts à en assumer les conséquences. En un mot, il faut avoir les moyens de sa politique car le projet d'un tribunal continental exige des moyens à tous les niveaux de la vie sociale.


Wanlé Gérard COULIBALY
gerard_coul@yahoo.fr
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Sidwaya N° 7229 du 8/8/2012

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