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Trait de plume: La fronde anti-OGM
Publié le mardi 26 mai 2015  |  Sidwaya
Manifestation
© Autre presse par DR
Manifestation contre les OGM à Ouagadougou
Samedi 23 mai 2015.Ouagadougou. Plusieurs Organisations de la société civile (OSC) regroupées au sein d`un collectif participent à la marche mondiale contre l`emploi des Organismes génétiquement modifiés (OGM) dans l`agriculture




Les organismes génétiquement modifiés (OGM) n’ont manifestement pas bonne presse au Burkina Faso et ailleurs. Des milliers de personnes ont battu le pavé la semaine dernière pour exprimer leur mécontentement au géant américain de la technologie agricole, Monsanto. Les marcheurs, qui sont montés, au Burkina Faso, comme l’ont fait d’autres dans une cinquantaine de pays, reprochent à Monsanto, la commercialisation des OGM, pesticides et autres produits chimiques nuisibles à la santé humaine. Depuis les années 2000, l’agriculture burkinabè repose en partie sur ses semences transgéniques. Le coton, le maïs, le sorgho, sont entre autres les domaines de prédilection de la tristement célèbre firme américaine des OGM, qualifiée d’ailleurs de «mercenaire de l’agriculture». Et cette marche synchronisée est un cri de cœur de tous ces consommateurs, qui découvrent, impuissants, les empreintes de Monsanto au fond de leurs assiettes. Sur le mot d’ordre du Collectif citoyen pour l’agro-écologie (CCAE), les manifestants ont donné le ton de la lutte à la place historique de la Révolution, devenue, depuis les événements de fin octobre 2014, le lieu de rassemblement et de ralliement pour la défense des causes nationales au «pays des Hommes intègres». Dans leur propension, traversant la Place des cinéastes, les Anti-Monsanto ont entonné l’hymne national, les poings en l’air jusqu’à la place du Rond-point des Nations Unies où un mémorandum a été remis au ministère en charge de l’Agriculture. Sur les banderoles ou des pancartes de fortunes, des messages aussi exécrants les uns que les autres : «Monsanto est pire que Ebola», «Monsanto ne passera pas par nous», «Ma santé Oui, Monsanto Non ! ». Preuve, que les anti-OGM, qui en ont gros sur le cœur, contre le géant américain de la biotechnologie agricole, sont déterminés à le faire dégager conformément au mot d’ordre international. Et pour coller à l’esprit du mythique carton rouge de Feu Hama Arba Diallo, qui a eu raison du pouvoir de l’ex-président Blaise Compaoré, les manifestants, estimés à plus de 2000 personnes, étaient majoritairement vêtus de tee-shirts rouges, frappés du slogan «Dégage Monsanto». Parmi eux des activistes venus de la Côte d’Ivoire, du Togo, du Bénin, de la Guinée, du Sénégal mais aussi de la Bretagne. Plus de 400 marches se déroulaient dans une cinquantaine de pays, en soutien au peuple burkinabè. Habituées à dicter leur loi aux gouvernements, les sociétés transnationales sont de plus en plus confrontées à un éveil civique susceptible de contrecarrer leurs projets philanthropes derrière lesquels se cachent des desseins mafieux. Puisque depuis l’avènement des maudits organismes, aucun des éminents biochimistes et autres scientifiques de la prestigieuse université de Harvard aux Etats-Unis, n’a jusque-là, prouvé que ces transfuges de gènes ne présentent aucun danger pour l’homme. La firme, préfère plutôt, bâtir une stratégie consistant à faire accepter ces produits transgéniques en persuadant l’opinion, qu’il vaut mieux consommer une plante génétiquement modifiée qu’aspergée de pesticides. Pour faire sauter les derniers obstacles, cette stratégie se pare d’atouts philanthropiques et écologiques. Avec des campagnes publicitaires minutieusement élaborées et massivement FINANCÉES, vantant à qui le veut, les mérites des OGM comme la solution à l’insécurité alimentaire dans le tiers-monde, Monsanto et les firmes partenaires espèrent bien «retourner» les esprits récalcitrants. Elles n’hésitent pas, souvent, à user de grandes influences ou à s’attacher les services de scientifiques, pour convaincre les décideurs politiques. La firme s’est d’ailleurs dotée en janvier 2001 d’une nouvelle charte contenant cinq engagements : «dialogue», «transparence», «respect», «partage» et «bénéfices», croyant pouvoir faire passer la pilule. Et l’un des responsables de la firme a laissé entendre que «les consommateurs les plus réticents aux OGM doivent comprendre qu’un organisme génétiquement modifié n’est rien d’autre qu’un organisme génétiquement amélioré». D’où la naissance du nouveau Monsanto, dit «projet M 2 », pour promouvoir des semences écologiques et bonnes pour la santé. Ceux qui en doutent sont simplement mal informés, selon l’esprit de ce projet. Mais, c’est mal connaître les anti-OGM qui font preuve de courage à la fois stupéfiant et déconcertant. Car on sait à quel point, ces géants, au nom de leurs intérêts, peuvent s’avérer nuisibles à tous ceux qui luttent avec dévouement contre la monté fulgurante des OGM dans le monde. En cette période post-insurrectionnelle où un vent de liberté souffle sur le Burkina nouveau, les organisations de la société civile ont saisi l’occasion de la marche mondiale du 23 mai 2015 contre les OGM pour espérer sonner le glas des OGM au Burkina Faso. Vont-elles parvenir à leurs fins, vu les enjeux financiers ?


Beyon Romain NEBIE
nbeyonromain@yahoo.fr
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