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Changements anticonstitutionnels en Afrique: des experts bientôt en réflexion à Ouagadougou
Publié le mardi 26 mai 2015  |  Sidwaya




Un colloque international sur les changements anticonstitutionnels de gouvernement en Afrique se tient les 28 et 29 mai prochain à Ouagadougou, à l’initiative de l’Institut général Tiémoko Marc Garango pour la gouvernance et le développement (IGD). Les contours de l’évènement ont été livrés à la presse, hier lundi 25 mai 2015.

Diagnostiquer le droit constitutionnel en Afrique par ces temps de crise, tel est le devoir que s’est fait l’Institut général Tiémoko Marc Garango pour la gouvernance et le développement (IGD), en initiant un colloque international. Placée sous le thème : «Etat de droit, démocratie et changements anticonstitutionnels de gouvernement», cette rencontre se tiendra les 28 et 29 mai prochain à Ouagadougou. Pour lever un coin de voile sur l’événement, ses organisateurs ont échangé, le lundi 25 mai 2015, avec la presse. A écouter le chargé des programmes de l’IGD et par ailleurs directeur exécutif par intérim du Centre pour la gouvernance démocratique (CGD), Dr Abdoul Karim Saidou, le colloque réunira une dizaine d’éminents constitutionnalistes, issus de plusieurs pays (France, Burkina, Suisse, Bénin, Mali, Canada…). Des experts, pour la plupart rompus à la rédaction de constitutions africaines, qui sont appelés à « réfléchir » sur l’état de la démocratie, du constitutionnalisme et son corollaire, et l’état de droit en Afrique. « Il s’agit à la lumière des récents changements intervenus en Afrique du Nord et au Burkina Faso, de conceptualiser la notion de changements anticonstitutionnels de gouvernement, d’en identifier les causes et d’y apporter des réponses concrètes, susceptibles d’enraciner la gouvernance démocratique(…) », a expliqué M. Saidou. Il a précisé en outre, que le colloque aura trois axes. Le premier portera sur l’ordre constitutionnel établi, le second sur les changements anticonstitutionnels de gouvernement et les résistances populaires et le troisième s’intéressera à la gestation du nouvel ordre constitutionnel. « Ce colloque est ouvert au public et débouchera sur la publication d’un ouvrage scientifique », a conclu le chargé des programmes de l’IGD, qui avait à ses côtés, le constitutionnaliste, le Pr Séni Ouédraogo, membre de la commission thème du colloque. Celui-ci a réagi à certaines préoccupations de la presse. Les experts, qui contribuent à l’élaboration des constitutions, ne sont-ils pas responsables des crises découlant de leur exploitation ? « Le processus d’élaboration des constitutions fait appel aux constitutionnalistes et aux politistes, sur la base des orientations et recommandations des acteurs politiques. On ne peut pas accuser les experts d’être faillibles, tout dépend de la commande politique », a argué le Pr Ouédraogo. Il n’est pas non plus resté insensible sur les maux dont souffrent les lois fondamentales sur le continent. « Le premier bourreau de la Constitution en Afrique, c’est très souvent le président de la république, qui doit pourtant en être le garant. Finalement qui doit assumer la protection de la constitution ? Nous devons y réfléchir », a indiqué l’homme de droit. Quel type de constitution faut-il aux pays africains ? La réponse du chargé des programmes de l’IGD à cette question est sans équivoque : «Il appartient à chaque peuple de définir quelle constitution lui va. La plupart des africains, et les sondages le montrent, veulent d’une limitation à deux des mandats présidentiels». Pour lui, le problème fondamental en Afrique, c’est le non-respect des règles démocratiques. «C’est le principal défi du continent», est-il convaincu.


Kader Patrick KARANTAO
Deborah Y OUEDRAOGO
(Stagiaire)
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