Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Burkina Faso    Publicité
aOuaga.com NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

OGM : la COPAGEN appelle à un moratoire
Publié le dimanche 24 mai 2015  |  COPAGEN
Manifestation
© Autre presse par DR
Manifestation contre les OGM à Ouagadougou
Samedi 23 mai 2015.Ouagadougou. Plusieurs Organisations de la société civile (OSC) regroupées au sein d`un collectif participent à la marche mondiale contre l`emploi des Organismes génétiquement modifiés (OGM) dans l`agriculture




Un collectif d’organisations opposées aux organismes génétiquement modifiés (OGM) a organisé une marche le 23 mai 2015 à Ouagadougou. A cette occasion, la Coalition pour la protection du patrimoine génétique africain (COPAGEN) a livré la déclaration ci-dessous dans laquelle elle appelle à un moratoire sur ces organismes.

Créée en janvier 2004 à Grand-Bassam (Côte d’Ivoire), la Coalition pour la Protection du Patrimoine Génétique Africain (COPAGEN) est une plateforme régionale de la société civile. Elle est composée de neuf coalitions nationales implantées dans neuf pays de l’Afrique de l’Ouest : le Burkina Faso, le Bénin, la Côte d’Ivoire, la Guinée, la Guinée Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo.
La mission de la COPAGEN est « d’œuvrer à la sauvegarde du patrimoine génétique africain et à l’utilisation durable des ressources biologiques africaines à travers la protection des droits des communautés locales et des agriculteurs, la régulation de l’accès à la biodiversité et la gestion des risques liés au génie génétique ».
Elle travaille sur les axes thématiques suivants :
• La problématique de l’introduction des OGM dans l’agriculture et dans l’alimentation et les enjeux de la biosécurité;
• La problématique de l’accaparement des terres agricoles en Afrique et le défi de la sécurisation foncière;
• La promotion de l’agriculture familiale;
• La recherche et promotion des systèmes de production agro-écologique, avec un accent sur la recherche participative pour la conservation et la valorisation des semences paysannes.
Sur l’épineuse question des OGM, le discours que tient la COPAGEN est sans ambiguïté. En effet, l’article 1.4 de sa Charte affirme ceci : « Oui pour une recherche scientifique indépendante qui valorise les ressources biologiques locales et les connaissances traditionnelles et endogènes dans l’intérêt des petits agriculteurs et des consommateurs africains, non au brevetage du vivant et aux OGM dans l’agriculture et l’alimentation, face à tous les risques avérés et potentiels actuels qui y sont attachés. »
La COPAGEN participe activement, depuis 5 ans, au niveau régional, au processus de mise en œuvre du cadre juridique communautaire de biosécurité en Afrique de l’Ouest. A ce niveau, elle a fait ses analyses et ses propositions sur l’avant-projet de règlement portant sur la prévention des risques biotechnologiques, et sur le manuel régional de procédures pour l’évaluation et la gestion des risques liés aux OGM dans l’espace UEMOA/CEDEAO.
La COPAGEN milite principalement pour :
- La reconnaissance du droit inaliénable des communautés de déclarer leurs territoires et leurs terroirs « Zones sans OGM » ;
- La traçabilité et l’étiquetage de tout OGM et produits dérivés;
- L’imprescriptibilité des délais de poursuite pour tout dommage éventuel occasionné par les OGM.
Aujourd’hui, devant l’aveu général d’échec du coton transgénique Bt ici même au Burkina Faso, la Coalition demande instamment à toutes les institutions communautaires impliquées dans le projet régional de biosécurité, à savoir l’UEMOA, la CEDEAO et le CILSS, de tirer toutes les conséquences du constat d’échec de la culture du coton Bt;
Aussi,
• Les invite-t-elle à s’inspirer du cadre déjà tracé par la loi-type de l’Union sur la biosécurité en Afrique;
• Elle leur demande également d’abandonner le Règlement au profit de la Directive pour donner l’amplitude nécessaire aux États de la communauté, de légiférer sur la question de la biosécurité dans leur ordre interne;
• Elle encourage surtout les États de la communauté à s’engager dans des processus d’adoption de moratoires sur les OGM pour se donner le temps nécessaire en vue de mieux étudier la question.
Au demeurant,
• La COPAGEN dénonce toutes les initiatives qui visent à criminaliser les semences paysannes, à saper les fondements de la souveraineté alimentaire et à saboter l’ingénieux travail des agriculteurs africains, allusion faite à l’Alliance pour la Nouvelle révolution Verte en Afrique et de l’Initiative du G8 pour la sécurité alimentaire et la nutrition;
• Elle met en garde contre tous les concepts habilement conçus, mais outrageusement mensongers tels que l’Agriculture intelligente face au climat (Climate-Smart agriculture) qui sont en réalité le cheval de Troie des OGM;
• Elle en appelle à une conscience humaine plus accrue et à plus de discernement pour éviter l’instrumentalisation à des fins mercantiles, de problèmes aussi graves que la faim et les changements climatiques;
• Elle invite, s’il en était encore besoin, l’ISAAA (l’International Service For Acquisition Of Agri-Biotech Application) et toutes les autres institutions qui tiennent des discours laudateurs à l’égard des OGM en Afrique, au sens élevé de la responsabilité, en s’abstenant de distiller et d’inoculer aux peuples du monde entier, le poison mortel de la firme MONSANTO.

Fait à Ouagadougou, le 23 mai 2015

N.B : la titraille est du site


Articles associés

 
Commentaires