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Burkina Faso : élections post-Compaoré, la dernière carte des Sankaristes coalisés
Publié le jeudi 21 mai 2015  |  Xinhua
Présidentielle
© L’Express du Faso par Evrard Ouédraogo
Présidentielle 2015 : Me Bénéwendé Sankara désigné candidat unique des sankaristes
Dimanche 17 mai 2015. Ouagadougou. Palais des sports de Ouaga 2000. La convention pour le renouveau sankariste de 48 heures s`est achevée par la désignation de Me Bénéwendé Sankara comme candidat unique des partis sankaristes à l`élection présidentielle du 11 octobre 2015




L’avocat Bénéwendé Sankara a été désigné candidat unique pour la présidentielle d’octobre des Sankaristes, un courant politique se réclamant des idéaux du père de la révolution burkinabè Thomas Sankara, assassiné lors d’un coup d’Etat en 1987 qui porta Blaise Compaoré au pouvoir.
Cette décision sonne comme un tournant important de l’histoire des Sankaristes qui ont longtemps brillé par leur désunion face au régime de Compaoré, balayé par la rue en fin octobre dernier.
Le choix a été fait lors d’une convention réunissant neuf partis politiques sankaristes sous la présidence de la veuve de Thomas Sankara à Ouagadougou.

Ainsi par cet acte, les "héritiers" politiques de Thomas Sankara semblent pour une première fois de leur existence, depuis la mort de leur mentor, retrouver la voie de l’unité tant recherchée.
Deux fois candidat malheureux aux présidentielles de 2005 et 2010, face à Blaise Compaoré, Me Sankara s’est longtemps illustré comme l’un des principaux défendeurs de l’idéal sankariste, au sein d’un mouvement politique empreint de rivalité et de conflit de leadership.
Avec son parti, l’Union pour la renaissance/Parti sankariste ( UNIR/PS) qu’il a fondé en 2000, Me Sankara a été élu deux fois député et a même occupé le poste de chef de file de l’opposition.
Des expériences qui ont sans doute pesé lourd dans la balance en sa faveur, au détriment d’autres candidats tels que l’ancien directeur de cabinet de la présidente de l’Union africaine, Jean- Baptiste Natama ou encore Jean Hubert Bazié, fondateur de l’Union des révolutionnaires pour le Faso (UREFA), un proche de Thomas Sankara.

Après un discours rassembleur tenu par la veuve de leur idole, la question que les observateurs avisés de la scène politique burkinabè se pose est de savoir si les Sankaristes arriveront à faire bloc jusqu’au 11 octobre prochain, date des élections présidentielle et législatives qui marqueront la fin de la Transition.
"Je pense qu’ils (Sankaristes) veulent aller au-delà de leurs intérêts personnels pour une fois. Mais il faut qu’ils travaillent encore pour restaurer la confiance entre eux", a expliqué un sociologue et observateur politique, Aly Ouédraogo.

Le parti de Jean-Baptiste Natama, la Convention patriotique pour la renaissance/Mouvement progressiste (CPR/MP), n’a même pas attendu que le navire chavire avant de le quitter.
La CPR/MP a fait défection dès le début de la convention, dénonçant le choix "hors cadre Convention de Me Bénéwendé Sankara comme candidat désigné".
"Il nous a été dit qu’il n’y avait pas un autre candidat de taille. Quand on allait à cette Convention, il était convenu dans les coulisses, que c’était notre candidat (Jean-Baptiste Natama) qui allait être retenu", ont-ils fait remarquer.

Un autre frustré qui demeure un caillou dans la chaussure des Sankaristes est le cas Jean Hubert Bazié qui a eu du mal à dissimuler de son désamour de Me Sankara alors que ce dernier recevait le flambeau suite à son intronisation.
"Un leader n’est crédible que s’il est fidèle à lui-même et aux valeurs qu’incarne notre société, valeur de vérité, d’unité, de sacrifice, de charité", a déclaré à Xinhua M. Bazié juste après la désignation du candidat unique.
"Le vrai leader, c’est celui qui a l’esprit de la pauvreté, qui donne tout à son peuple, il doit se mettre au diapason de la valeur minimale de notre peuple. Ce n’est pas un ego à satisfaire, c’est un idéal à poursuivre", a-t-il dit.
Le Burkina Faso doit organiser des élections présidentielles et législatives le 11 octobre 2015 pour rétablir l’ordre constitutionnel, après la démission de Blaise Compaoré, suite au soulèvement populaire de fin octobre 2014.
Selon le sociologue Ouédraogo, les Sankaristes peuvent tirer leur épingle du jeu, en formant un front pour convaincre la jeunesse.
"Il faut comprendre que lors du soulèvement populaire, les manifestants étaient majoritairement composés de jeunes qui ont pour idole Thomas Sankara : c’est donc un terrain à exploiter pour eux", a-t-il expliqué.
Cependant, le sociologue recommande un programme de société prenant en compte les préoccupations actuelles de la jeunesse, car "la jeunesse insurgée sait faire (désormais) la part des choses".

Mais pour une première fois que les Sankaristes ont su jouer la carte de l’union, arriveront-ils à marquer de leur empreinte les élections à venir ? Rien n’est moins sûr puisqu’ils auront en face des poids lourds de la scène politique, notamment le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP, dissident de l’ex-parti au pouvoir), l’Union pour le changement et le progrès (UPC) et le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP, ex-parti au pouvoir). F
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