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L’Observateur N° 8330 du 12/3/2013

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Meurtre de Bernadette Tiendrébéogo : y en a marre de ces militaires pistoleros
Publié le mercredi 13 mars 2013   |  L’Observateur




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C'est tout Ouagadougou qui continue de vivre l'onde de choc de l'abominable crime commis dans la nuit du 9 mars et qui horrifia tous ceux qui en eurent vent. Partout, dans toutes les bouches, les mêmes interrogations, le même étonnement, la même colère, la même exaspération. Car, enfin, ce n'est pas la première fois qu'il est donné de voir pareille bêtise commise par un "bidasse" en colère et qui estime qu'il est en droit de se faire justice en faisant usage de son arme de "service", en l’occurrence une arme de guerre !

On se rappelle en effet d'autres faits d'armes d'autres hommes en treillis avec, à chaque fois, un scénario étonnamment similaire. Le dernier cas, celui qui faucha Bernadette, est un de plus, un de trop; et il serait plus que temps qu'enfin on s’attaque au mal une fois pour toutes.

La question, toute bête, qui se pose est d'une limpidité d'eau de roche: qu'a-t-on fait de la sécurisation des arsenaux militaires promise ? On se rappelle, par exemple, qu’à la suite de la mutinerie de mars 2011 et des conséquences qu'elle eut, la hiérarchie militaire avait annoncé des mesures, mesures dont on avait pensé qu'elles éviteraient aux populations de se faire tirer dessus comme de vulgaires canards sauvages chaque fois qu'un homme en tenue se sentirait lésé et s'octroierait le droit de se rendre justice, à sa manière et en usant de ses propres méthodes.

Manifestement, lesdites mesures, à supposer qu'elles aient été prises, ne produisent pas les fruits escomptés. Pourquoi, diable, le militaire qui a fini ses heures de service n'a-t-il pas l'obligation de ranger son arme au poste où il se trouvait en faction avant d’aller, comme un citoyen Tartempion qu'il est, où bon lui semble y faire ce qu'il veut ?

Pourquoi ce sont d'honnêtes citoyens qui doivent se faire faucher par des armes qu'ils ont cependant contribué, d'une façon ou d'une autre, à acquérir et qui ne devraient pas avoir d'autre but ultime que celui de garantir leur propre sécurité ? Comment se peut-il que l'on continue de voir des militaires qui déambulent dans les diverses zones à circulation difficile de la capitale, la fameuse kalach en bandoulière ? Enfin, qui se cache vraiment derrière certains hommes en treillis ? Quel profil psychologique présentent-ils ? La traditionnelle enquête de moralité qui précédait tout recrutement, dans la vieille école, a-t-elle toujours cours ? Enfin, comment enseigner à nos bidasses que leur mission première est bien d’assurer la sécurité de nos frontières et non de s'amuser à prendre d'honnêtes citoyens pour des cibles faciles toutes les fois que l'envie de "zaga-zaga" leur caresse l'esprit ?

Ces différentes interrogations conduisent tout droit à repenser la formation des militaires dans ce pays. La chose s'impose ; il s'agit là d'une mesure de salubrité publique. On a l'obligation d’y trouver la solution qui s'impose. Ne serait-ce que pour éviter à Bernadette d'être morte pour rien. Ce devoir-là, nous le lui devons bien, à cette jeune fille qui ne demandait qu'à croquer la vie à pleines dents.

Jean Claude Kongo

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