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Les acteurs du système financier doivent s’intéresser davantage à l’agriculture
Publié le mercredi 20 mai 2015  |  Sidwaya
SARA
© aOuaga.com par Marc Innocent
SARA 2015: les ministres ivoiriens Sangafowa et Adjoumani présents à la journée du Maroc
Samedi 4 Avril 2015. Abidjan. Le Maroc, pays à l`honneur au SARA 2015 a eu une journée qui lui a été entièrement dédiée. Celle-ci a enregistré la présence des ministres de l`agriculture et les ressources halieutiques Mamadou Sangafowa Coulibaly et Kobenan Kouassi Adjoumani.




En prélude à la 7e édition du Cadre nationale de concertation des acteurs de la microfinance (CNCAM) qui se tiendra le 21 mai 2015 à Ouagadougou, sous le thème: «Le financement du secteur agricole au Burkina Faso : quelle contribution des systèmes financiers décentralisés?», Karfa Fayama, secrétaire permanent pour la promotion de la microfinance aborde dans cet entretien, les enjeux de la rencontre.

Sidwaya (S.) : Demain s’ouvre à Ouagadougou, la 7e édition du Cadre national de concertation des acteurs de la microfinance (CNCAM). Que vise le Secrétariat permanent pour la Promotion de la microfinance (SP/PMF) à travers l’organisation de cette rencontre?

Karfa Fayama (K.F.) : Le Cadre national de concertation des acteurs de la micro finance a été créé en 2009. Il vise à rassembler tous les acteurs intervenant dans le secteur de la microfinance pour échanger sur leurs préoccupations et les difficultés du secteur. Cette année, la préoccupation qui retient l’attention des acteurs est le financement du secteur agricole.

S. : Quel bilan peut-on tirer des éditions passées du CNCAM ?

K.F. : Globalement le bilan est positif. En effet, depuis la première édition en 2009, le CNCAM a permis aux acteurs de la microfinance d’avoir une meilleure coordination de leurs actions. Il leur a permis également de mener la réflexion autour de thèmes importants comme les stratégies du secteur, l’importance de la gouvernance dans l’atteinte des objectifs de la stratégie nationale de microfinance, la problématique de l’inclusion financière et l’enjeu que constitue les technologies de l’information et de la communication pour le développement de la micro finance au Burkina Faso. A l’issue de chaque édition qui traite d’une thématique donnée, les acteurs intègrent les bonnes pratiques apprises dans leur quotidien, toute chose qui concourt à la mise en œuvre des recommandations et /ou engagements adoptés. Pour illustrer mes propos, à l’issue du dernier CNCAM, les acteurs de la microfinance et ceux de la téléphonie s’étaient engagés à renforcer leur partenariat en faveur du «mobile banking». Et à ce jour, une dizaine de Systèmes financiers décentralisés (SFD) ont pu signer effectivement des conventions avec un opérateur de la place en vue d’implémenter ce service.

S. : quelles sont les grandes articulations de l’édition 2015 du CNCAM ?

K.F. : C’est autour du thème: «Le financement du secteur agricole au Burkina Faso : quelle contribution des systèmes financiers décentralisés?», que se pencheront les participants au cours de l’édition 2015 du CNCAM. Le choix de ce thème se justifie tout d’abord par l’importance de l’agriculture dans l’économie nationale. En effet, le secteur agricole occupe plus de 80% de la population active et contribue à près de 40% dans la formation du Produit intérieur brut (PIB). En outre, ce thème fait également écho à la déclaration de l’Assemblée générale des Nations unies, faisant de 2014, l’année internationale de l’agriculture familiale. A cet effet, deux sous-thèmes feront l’objet de communications suivies d’échanges. Le premier, intitulé : «Les SFD : outil de promotion et de développement de produits et services financiers adaptés aux besoins du secteur agricole», a pour objectif d’analyser la contribution des SFD au financement du secteur agricole en vue de dégager des propositions d’amélioration. Quant au second sous-thème, il est relatif à «l’état des lieux et des perspectives du financement du secteur agricole par les SFD au Burkina Faso». il se déroulera sous forme de panel et vise à analyser, à travers les expériences des acteurs, les causes du faible engagement des SFD dans le financement du monde agricole afin de dégager des pistes de solutions.

S. : Justement, quelle est la situation en matière de financement du secteur agricole au Burkina Faso ?

K.F. : En attendant que les spécialistes viennent donner plus de précisions au cours des travaux, on peut noter que la situation d’ensemble fait ressortir une insuffisance des financements en faveur du secteur agricole. En guise d’illustration, les montants des crédits accordés par le secteur bancaire au monde agricole ne représentent que 3% de leur portefeuille de crédit. Toutefois, au niveau du secteur de la microfinance, certaines initiatives sont prises en faveur notamment du financement de la chaîne de valeur agricole et de l’assurance indicielle.

S. : Quelle est la contribution de l’Etat au financement du secteur agricole ?

K.F. : L’importance que le gouvernement accorde au secteur agricole n’est plus à démontrer. C’est ainsi que le développement de ce secteur est inscrit dans les grandes lignes de la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCADD). En conformité avec cette orientation politique, l’Etat consacre plus de 10% de son budget à ce secteur, à travers des institutions de financement tels le FAFPA, le FAPE et en application de la Convention de Maputo. Aussi l’Etat bénéficie de l’appui des partenaires techniques et financiers à travers la mise en œuvre de projets et programmes pour le développement du secteur agricole. Dans ce cadre, je puis vous dire que l’Etat a obtenu de la part du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), le financement d’un programme dénommé «AgriFinance». Ce programme va financer les institutions de microfinance pour que celles-ci puissent à leur tour financer les exploitations familiales, les petits agriculteurs et toute la chaîne de valeur dans des régions-témoins.

S. : Qu’entendez-vous par financement d’une chaîne de valeur agricole ?

K.F. : Le financement de la chaîne de valeur agricole est la voie idéale pour le développement du secteur. En effet, il permet de prendre en compte les besoins de tous les acteurs depuis l’acquisition des outils de production et des intrants, en passant par le stockage et la commercialisation jusqu’à la transformation par le secteur de l’agroalimentaire.

S. : Le Burkina Faso subit de plein fouet les effets des changements climatiques. Existe-t-il des produits financiers pour y faire face?

KF. : En effet, le Burkina Faso, à l’instar des autres pays en développement est très vulnérable aux changements climatiques en raison notamment de leur forte dépendance à la pluviométrie. Ainsi l’imprévisibilité et l’incertitude climatique sont de nature à décourager les potentiels financements et investissements dans le domaine agricole et affaiblissent de ce fait durablement la croissance économique. Plusieurs mesures sont imaginées et implémentées afin de réduire de façon drastique les effets dévastateurs des changements climatiques sur l’économie et en particulier sur le secteur agricole. Il s’agit des produits de microassurance agricole, en l’occurrence l’assurance indicielle.

S. : Quel appel voulez-vous lancer à l’endroit des participants à la 7e édition du CNCAM ?

K.F. : Je voudrais tout d’abord encourager la presse à poursuivre ses efforts d’information et de sensibilisation des populations. J’exhorte vivement les acteurs du monde agricole et de la microfinance à contribuer à dégager des pistes de solutions pour un financement efficace du secteur agricole. J’invite tout particulièrement les acteurs du système financier à s’intéresser davantage à l’agriculture, car de son dynamisme dépend celui des autres secteurs.


Propos recueillis par Nadège YE
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Sidwaya N° 7229 du 8/8/2012

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