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Forces de la CEDEAO : Iront-elles un jour au Mali ?
Publié le mardi 18 septembre 2012   |  L’Observateur


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© aOuaga.com
Les chefs d`Etat major de la CEDEAO


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Les soldats de la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) mettront-ils un jour les pieds sur le sol malien ? Plus le temps passe et plus on s’interroge.

Certes, après mille et une hésitations, le président de la transition au Mali, Dioncounda Traoré, a fini par demander officiellement l’appui de l’organisation sous-régionale pour résoudre la grave crise à laquelle est confronté son pays. Mais les avis discordants qui émanent de Bamako laissent planer de sérieux doutes. On a l’impression que la demande a été formulée sinon du bout des lèvres, du moins contre manifestement l’avis de celui qui semble détenir la réalité du pouvoir au pays de Modibo Keïta, à savoir le capitaine Amadou Haya Sanogo, tombeur, on le sait, de l’ancien président Amadou Toumani Touré. Après avoir donné l’impression que Kati, son quartier général, a été pris de court par Koulouba, le capitaine du 22 mars a fini par la cautionner, tout en freinant des quatre fers face à sa mise en application. L’effectivité de l’intervention ainsi que de ces modalités est donc loin d’être définitivement acquise, même si l’organisation sous-régionale continue de fourbir ses armes.

C’est ainsi que les ministres de la Défense et des Affaires étrangères des pays de la CEDEAO se sont réunis hier 17 septembre 2012 à Abidjan pour mettre la dernière main à leur plan de déploiement d’une force au Mali dont le Nord, on le sait, est sous la coupe de groupes islamistes lourdement armés. Cette rencontre succède à celle des chefs d’état-major de la Communauté, qui a eu lieu quelque 48 heures plus tôt.

Les politiques ont donc pris le relais des galonnés, et il reviendra aux chefs d’Etat en dernier ressort de prendre la décision finale. Tout semble cependant indiquer qu’on s’achemine inéluctablement vers la proposition d’une feuille de route a minima. Il ne devrait donc pas être question pour les forces en attente de monter en première ligne au front ni d’entrer dans la capitale malienne.

Si débarquement il devait y avoir, ces forces devraient se cantonner dans une drôle de guerre en attendant qu’on daigne leur faire appel, car l’armée malienne n’aurait besoin que d’un soutien logistique, de renseignements…, se disant capable de se battre comme un grand pour restaurer son honneur bafoué, pour peu qu’on lève l’embargo qui pèse sur ses armes dans certains ports. On comprend certes cet orgueil kaki et teinté de chauvinisme. Reste à se demander si la Grande Muette malienne peut, à elle seule, venir à bout de cet adversaire à trois visages (Ansar Dine, MUJAO et MNLA dans une moindre mesure).

En attendant en tout cas, les islamistes, eux, continuent de dicter leur loi avec son cortège de mutilations, de flagellations en public et autres actes dégradants : ainsi après Gao, où de présumés voleurs et braqueurs, au nombre de cinq, ont eu chacun une main et un pied amputés par le MUJAO (Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest), c’était au tour, avant-hier, de Tombouctou d’entrer dans la danse macabre des mutilations ; Tombouctou où un jeune homme d’une trentaine d’année a été barbarement privé de son membre inférieur droit, cette fois par les irrédentistes d’Ansar Dine.

A cette allure, comme nous le soulignions dans une de nos livraisons (Regard sur l’actualité du mercredi 12 septembre 2012), si l’intervention de la CEDEAO venait à être concrétisée, pour sûr, les troupes se retrouveraient face à une armée de manchots dans le désert malien ; malheureusement, l’application de la fameuse charia dans sa version la plus archaïque par les islamistes, qui font fi du respect des droits de l’homme et de la dignité humaine, aura déjà fait ses effets.

Il est donc d’une nécessité impérieuse de cesser les atermoiements et d’agir pour mettre fin à la souffrance des populations, qui ne savent plus à quel charia recourir, si tant est que tout ce qui relève de cette charia ne soit pas forcément négatif ; ne l’est en effet que celle qui est d’une application pathologique, incapable de s’adapter aux réalités présentes.

D. Evariste Ouédraogo

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