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Suspension des émissions d’expression directe : l’UNIR/PS demande la levée immédiate et sans condition de la mesure
Publié le mercredi 13 mai 2015  |  Partis Politiques
Medias
© Autre presse par DR
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L’UNIR/PS, dans sa quête permanente pour la liberté, la justice et la démocratie, ne peut cautionner les récentes mesures du Conseil supérieur de la communication suspendant les émissions d’expression directe des programmes des radiodiffusions sonores et télévisuelles pour une durée de trois mois. Les autorités de la transition ne doivent perdre de vue que la liberté de presse, d’opinion et d’expression a été acquise de hautes luttes. Des hommes et femmes de notre pays ont sacrifié de leur vie afin qu’aujourd’hui chaque citoyen, quel qu’en soit sa provenance sociale, puisse jouir de ce droit fondamental combien précieux comme le droit à la vie.
L’UNIR/PS reconnait que la situation sociale et politique post insurrection est très sensible voire délétère du fait de l’absence d’une vraie réconciliation nationale. A cela, s’ajoute une espèce de bipolarisation de l’action politique tendant dangereusement vers une fracture sociale du fait de certains acteurs politiques d’un même système qui ne se tolèrent plus.
C’est pourquoi, l’UNIR/PS pense que le mal est ailleurs et il faut s’attaquer plutôt aux causes réelles au lieu de chercher à museler la presse.
Aussi, les manquements individuels de quelques journalistes qui devraient, du reste, répondre de leurs actes ne peuvent servir d’alibi pour tuer la liberté d’opinion.
En tout état de cause, l’UNIR/PS condamne fermement la sanction punitive collective c’est-à-dire la suspension générale de ces émissions. L’UNIR/PS condamne cette mesure qui, on ne peut plus clair, dénote de la faiblesse et du manque de courage de l’appareil institutionnel à pouvoir sanctionner objectivement les médias fautifs concernés par ces dérives mais également, elle est la preuve d’une incapacité du Conseil supérieur de la communication à jouer son rôle institutionnel de régulation.
En outre, l’UNIR/PS condamne la décision de la suspension des émissions interactives, car cette mesure constitue une entrave grave à la liberté d’expression garantie par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme qui dispose en son article 19 : «Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de rechercher et de répandre, sans considération de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit » .
L’UNIR/PS, à l’instar des voix qui se sont déjà élevées, condamne sans réserve, le bâillonnement de la liberté d’expression par le Conseil supérieur de la communication. Ce qui est un recul manifeste de la démocratie au Burkina Faso.
Le parti estime que ces émissions directes d’expression doivent continuer d’avoir droit de cité car, c’est grâce aux espaces de liberté que les hommes de médias ont su conquérir à travers leurs structures respectives comme les associations, les syndicats, que le peuple burkinabé a appris à s’informer, à se former et à s’éduquer pour s’émanciper et se libérer du joug d’un pouvoir , qui, 27 ans durant, s’est comporté en un véritable potentat.
Encore faut-il le rappeler que ce sont les émissions interactives des auditeurs, des téléspectateurs, des lecteurs et des internautes qui ont aussi contribué et d’une manière salutaire à faire l’insurrection des 30 et 31 octobre 2014.
Comme le disait le Président Thomas Sankara, qui a été l’un des précurseurs de la liberté de la presse au Burkina Faso, s’il y a des gens qui doivent échouer par leurs incapacités, ils échoueront, mais le peuple ne marchandera pas sa liberté.
C’est pourquoi, l’UNIR/PS demande la levée immédiate et sans condition de la mesure prise le 07 mai 2015 par le Conseil supérieur de la communication de suspendre pour trois (03) mois les émissions d’expression directe.

Avec le peuple, victoire !

Fait à Ouagadougou, le 11 mai 2015

Le Président de l’UNIR/PS

Me Bénéwendé Stanislas Sankara

N.B : le surtitre et le titre sont du site
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