Le CDP a tenu son VIe congrès ordinaire les 9 et 10 mai 2015 au palais des Sports à Ouaga 2000 à l’issue duquel Eddie Komboïgo, expert-comptable et ex-député du Passoré a été désigné pour présider le bureau exécutif national (BEN) du parti. Il a la lourde tâche de bâtir un CDP nouveau ‘’en phase avec les défis actuels et futurs’’.
VIe congrès du CDP. Un événement attendu par de nombreux acteurs et observateurs de la scène politique burkinabè, car c’est la première grande manifestation du parti après l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014. Et le défi de l’ex-majorité, c’était sans conteste celui de la mobilisation. Sur ce point, pour un succès, ç’en fut un tant le palais des Sports de Ouaga 2000, drapé pour l’occasion aux couleurs rouge et jaune du parti, était plein comme un œuf.
L’ambiance y était phénoménale avec la chorale du CDP et l’infatigable Ambroise Tapsoba qui haranguait les 4000 congressistes avec des slogans et des commentaires en mooré dont lui seul a le secret. Des banderoles des différentes délégations et associations rivalisaient de messages de soutien au CDP.
Le décor était presque complet comme si Blaise Compaoré était toujours aux commandes de l’Etat.
En dehors des exilés tels que François Compaoré et Marie Noël Bembamba (ex-grand argentier) la plupart des anciens ministres et des caciques de l’ex-majorité étaient présents : Luc Adolphe Tiao, Bongnessan Arsène Yé, Mélégué Traoré, Jérôme Bougouma, Jean-Léonard Compaoré, Boukary Jacques Niampa, Moïse Nignan Traoré et nous en oublions.
Si leur présence était remarquable, l’absence d’autres bonzes comme Assimi Kouanda et Alain Yoda « pour des raisons de sécurité » n’est pas passée inaperçue.
C’est dans cette ambiance des grands jours que s’est ouvert le VIe congrès ordinaire du CDP qui a été marqué par la seule allocution de Naboho Kanidoua. Puis les travaux se sont poursuivis en huis-clos et en commissions pour finalement aboutir à la mise en place des nouveaux organes dirigeants du parti.
A la clôture, même ambiance surchauffée. Mais l’on retiendra cette fois le choix d’Eddie Komboïgo comme nouveau président du CDP. Il est encadré par une dizaine de vice-présidents dont Achille Tapsoba (1er vice-président et porte-parole du parti) et Léonce Koné (2e vice-président chargé des questions économiques et du développement solidaire). Eddie aura la lourde tâche de remobiliser les troupes et de conduire la formation politique aux prochaines élections dans un contexte d’adversité où elle fait ses premiers pas dans l’opposition avec des cadres habitués aux lambris de la République et des militants gâtés par des avantages d’un parti au pouvoir.
Comme le commentait un confrère : « ils vont goûter aussi pour savoir ce que c’est que la lutte politique quand on n’est pas aux affaires ». «Ça va aller, réagit un militant qui écoutait la conversation, le congrès s’étant terminé sous une pluie bienfaisante, c’est un bon signe : nous allons reconquérir par les urnes ce que nous avons perdu dans la rue ». Ambiance.
Coulisses
Le haut conseil du CDP avec Blaise comme président d’honneur
Un nouvel organe a été créé à l’issue du congrès et regroupe les anciens du parti avec comme président d’honneur l’ex-chef d’Etat Blaise Compaoré qui a été fortement ovationné. Un grand hommage lui a été rendu à ce VIe congrès pour ses bons et loyaux services à la Nation. Les autres membres du haut conseil sont, entre autres, Assimi Kouanda, Alain Yoda, François Compaoré, Naboho Kanidoua, Luc Adolphe Tiao, Soungalo Appolinaire Ouattara, Bongnessan Arsène Yé, Mélégué Maurice Traoré, Gisèle Guigma, Ernest P. Yonli, Salia Sanou, etc.
Et Juliette dans tout ça ?
Juliette Bonkoungou qui était citée parmi les prétendants à la tête du parti n’est finalement ni dans le bureau exécutif national ni dans le haut conseil sauf erreur de notre part.
A-t-elle été réservée pour le congrès extraordinaire qui doit désigner le candidat pour la présidentielle ? On sera davantage situé dans les prochains jours, mais une source indique qu’elle n’a pas voulu de poste préférant rester à l’ombre pour prodiguer des conseils et donner des avis.
Eddie aux jeunes : « Je vous aime »
Dans son discours de clôture, le fraîchement élu président du CDP s’est adressé à la jeunesse. Voici un extrait de ce qu’il a dit :
« Une page de l'histoire de notre parti vient de se fermer. Une nouvelle page s'ouvre avec de multiples défis à relever. A Ia jeunesse burkinabè, je voudrais les rassurer que le message des 30 et 31 octobre 2014 a été bien, bien, bien, bien, bien compris. Je suis conscient que la requête sociale est forte et pressante. Je suis conscient de votre forte volonté de changement affiché. Et je puis vous assurer que les cadres du CDP vous ont compris. C'est pourquoi j’ai été élu pour relever ce défi social, ce défi du changement vrai, ce changement générationnel. Je ne pourrai relever ces défis sans vous, vous êtes la solution ! C'est pourquoi la jeunesse a été élevée pour la première fois dans l'histoire de notre parti au rang de vice-présidence.
Vous êtes la solution, car vous êtes les forces vives, vous êtes la solution, car vous incarnez l’espérance, vous êtes la solution, car vous êtes les artisans de la paix et du développement, vous êtes la solution, car vous êtes la victoire. Jeunesse CDP, jeunesse du Burkina, je vous aime ».
Anicet Pooda : la patience a payé
En politique, il faut savoir attendre son heure et ne pas sauter les étapes. Sans être dithyrambique, Anicet Pooda fait partie de ceux-là qui ont attendu leur heure avant de monter en puissance. Militant de base, il est allé crescendo et était député à la dernière législature après avoir été directeur du siège. Le voici aujourd’hui récompensé par le poste de secrétaire général du parti.
Des jeunes protestent contre leur représentant
Premier couac qu’Eddie doit affronter lui qui dit avoir compris les jeunes et faire d’eux la solution.
Le choix du responsable de la jeunesse dans le bureau exécutif national n’était pas du goût de certains jeunes, qui ont manifesté leur désapprobation à la fin du congrès.
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