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Burkina: Débats nourris autour du contesté LMD
Publié le samedi 9 mai 2015  |  AIB
Université
© aOuaga.com par A.O
Université de Ouagadougou : mouvement d`humeur des étudiants de Sciences et technologies
Lundi 7 juillet 2014. Ouagadougou. Les étudiants du département des sciences et technologies de l`Université de Ouagadougou sont allés manifester leur mauvaise humeur contre les arriérés d`aide financière (Foner) et le système LMD (Licence-master-doctorat) au président de l`université




Ouagadougou - Les partisans et les détracteurs du système Licence-Master-Doctorat, ont essayé en vain de s’accorder jeudi soir, sur le sort qu’il faut réserver à cette réforme, en application depuis 2009 dans les universités publiques du Burkina Faso.

Jeudi soir, quelques heures après un autre mouvement estudiantin en faveur de la suspension du LMD, les acteurs de l’enseignement supérieur ont échangé à bâtons rompus sur la question, à l’occasion de ‘’Controverses’’, une émission en vogue de la télévision publique.

L’Union générale des étudiants du Burkina (UGEB) et la Fédération des syndicats nationaux des travailleurs de l'éducation et de la recherche (F-SYNTER) ont pointé du doigt l’Etat et les autorités universitaires, qui selon eux, n’ont pas réuni les moyens nécessaires avant d’appliquer le LMD.

«En 2009, nous avons dit que si nous allons au système LMD sans réunir les conditions, nous allons nous engouffrer, on ne nous a pas écouté et aujourd’hui le système s’est grippé», s’est offusqué le président de l’Union générale des étudiants du Burkina (UGEB) Patrice Zoehinga.

M. Zoehinga a affirmé que lorsqu’un étudiant obtient une licence en six ans au lieu de trois, il ne peut prétendre à la mobilité inter-universitaire vantée par le LMD, mais à une «mobilité hors de l’université (abandon, ndlr)».

Seulement 46 étudiants sur les 2649 que compte la promotion 2013-2014 des Sciences de la vie et de la terre (SVT), ont validé leurs matières, a-t-il argué.

Des mauvais résultats reconnus mais nuancés par le président de l’Université Ouaga 2, Pr Stanislas Ouaro, qui soutien que plus de 50% des candidats n’ont pas entièrement composé.

«Six ans après l’application du LMD, il n’y a pas eu de mesures d’accompagnement du système», a estime le Dr Ernest Traoré de la F-SYNTER qui pense qu’ «il y a un manque de volonté politique du gouvernement à trouver une solution aux problèmes causés par le système».

Selon M. Ouaro, les difficultés d’application du LMD ne sont pas uniquement liées au manque d’infrastructures, d’enseignants et d’outils pédagogiques, mais également à une question de gouvernance des universités publiques.

«Les étudiants ont pris le pouvoir dans les campus, ce sont eux qui décident de quand est-ce qu’on doit faire les devoirs et les cours. (…) Il y a des enseignants qui ont totalement démissionné, il y en a qui font sept mois avec les copies sans corriger», a-t-il fait savoir.

Exemples à l’appui, le secrétaire général du Syndicat national des enseignants chercheurs (SYNADEC) Pr Magloire Somé a démontré la responsabilité partagée de l’Etat, des enseignants et des étudiants dans cet imbroglio.

Selon lui, le problème est surtout lié aux universités d’Afrique francophones qui, depuis les années 1980 enregistrent des crises répétitives.

Le sommet des universités de la zone UEMOA, prévu en septembre prochain à Ouagadougou, devrait y revenir largement dans les débats car le Burkina Faso n’est pas un cas isolé, a indiqué Pr Stanislas Ouaro.

Quoique qu’il en soit, au nom de «la souveraineté nationale», Patrice Zoehinga a plaidé pour que l’on revienne au système modulaire afin, dit-il d’estomper, «le massacre de l’avenir de plusieurs milliers d’étudiants».

Une décision qui selon M. Ouaro, plongera les universités dans un «chaos» et qui entrainera de facto, la non reconnaissance des diplômes burkinabè par le Conseil africain et malgache de l’enseignement supérieur (CAMES).

Selon Ernest Traoré, au vu des difficultés d’application du LMD, il appartient à l’Etat de concert avec le monde universitaire, de trouver le système qui sied.


Pour le Pr Magloire Somé, il faut continuer à appliquer le LMD, seulement, a-t-il poursuivi, il faut urgemment «travailler à renforcer l’existant».

Le temps imparti et la position tranchée des intervenants, n’ont définitivement pas permis d’apporter une réponse commune à la suspension ou non du LMD.

Agence d’information du Burkina

wis-taa
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