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Alliance pour la défense de la patrie: pour une transition ‘’responsable’’ et ‘’intègre’’
Publié le mardi 5 mai 2015  |  AIB
Société
© Autre presse par Roger Nana
Société civile : des démissionnaires du CAR créent l`ADP
Samedi 11 avril 2015. Ouagadougou. Jardin de la musique Reemdoogo. Des militants de l`Alliance pour la défense de la patrie (ADP), qui ont fraîchement démissionné de Citoyens africains pour la renaissance (CAR), ont animé une conférence de presse pour présenter leur mouvement. Photo : Abraham Badolo, président de l`ADP




Koudougou - Portée sur les fonts baptismaux en avril dernier, l’Alliance pour la défense de la patrie (ADP), mouvement de veille et d’interpellation, avec à sa tête Abraham Badolo, a rencontré à Koudougou le samedi 2 mai 2015, les hommes de médias, au cours d’une conférence de presse, pour donner sa lecture sur la situation sociopolitique du pays.

A six mois de la fin de la transition, l’ADP qui n’entend pas jouer les seconds rôles, a donné de la voix face aux hommes de médias de la cité du cavalier rouge. Car selon les premiers responsables de ce mouvement, la transition ne tient pas toutes ses promesses. Aussi, ont-ils bâti leur intervention pour ne pas dire leur cri de cœur sur trois questions essentielles à savoir ‘’Pourquoi avons-nous participé à l’insurrection d’octobre 2014?’’, ‘’Qu’espérons-nous de l’après insurrection?’’ et ‘’Et que constatons-nous?’’. Ainsi, les ténors de l’ADP n’ont pas manqué de rappeler les raisons qui ont conduit le peuple et notamment la jeunesse dans les rues en fin octobre. Ce sont entre autres les crimes économiques et de sang impunis, la cherté de la vie, le manque d’emploi, la dégradation des systèmes éducatif et sanitaire, la tentative de modification de l’article 37 de la constitution, les promesses non tenues depuis trois décennies des dirigeants du pays… Toutes choses, selon eux, qui ont attisé la colère du peuple qui n’a eu d’autre choix que d’affronter, les mains nues, le régime déchu, du 21 au 31 octobre 2014. En ce qui concerne la deuxième question, il tient à cœur aux responsables de l’ADP le rétablissement immédiat de l’ordre républicain dans tous les domaines de la société: refondation du système éducatif, amélioration des services de santé, application de toutes les lois de la république et non l’application sélective et partisane, responsabilisation de la jeunesse dans toute sa composante en offrant des conditions adéquates pour leur épanouissement, abrogation ou révision de certaines lois (constitution, code électoral, partis politiques, etc.), traitement diligent, équitable de tous les dossiers de crime économique et de sang dans la transparence, relecture de certains grands services publics budgétivores (Conseil économique et social, Le médiateur du Faso, etc.), nouvelle constitution pour asseoir un vrai pouvoir démocratique fondé sur la vertu et non sur les fraudes, les achats de conscience, les intimidations. Et de marteler: «Pour cela, il n’y a pas de raison que la transition qui est l’émanation du peuple fasse fausse routeen matière de gouvernance». De toute évidence, l’ADP s’insurge contre les velléités offensives de la transition en ces termes: «Nous sommes déçus de constater que la transition n’a pas du tout pensé à donner des signaux forts traduisant le changement escompté et qui devait être consolidé après les élections d’octobre 2015». De plus, la transition, de leur avis, devrait plutôt prendre en compte les plaies du Burkina à soigner, la production législative à réaliser, les institutions politiques, économiques, sociales et culturelles à refondre, de telle sorte que ce qui ne sera pas fait d’ici les élections d’octobre 2015, faute de temps, soit obligatoirement fait par le prochain gouvernement.

Pour les têtes pensantes de l’ADP, il est également bon que sous la transition, des cerveaux soient conviés à réfléchir sur certains points en l’occurrence le système politique (création de partis politiques), le système éducatif, le chômage des jeunes, la production agricole. Au lieu de cela, les choses sont entrain de tanguer, ce qui va ensemencer des «frustrations au sein du peuple pouvant engendrer une grave crise dans l’avenir», à en croire les conférenciers. Par conséquent, ils dénoncent «la gestion parfois populiste… dans certaines prises de décisions pouvant occasionner dans le futur un contentieux juridique et démocratique». En tout état de cause, l’ADP dit interpeller les partis politiques, les autorités de la transition, les organisations de la société civile, à porter leurs manteaux de responsabilités en contribuant sainement, efficacement et sans parti pris, à la conduite de la transition à bon port. Et de rappeler la citation de Félix Houphouët Boigny selon laquelle «la paix n’est pas un mot mais un comportement». L’ADP entend poursuivre ses actions de conscientisation pour «un vrai changement qualitatif au Burkina Faso et en hommage aux martyrs de la lutte».

Pascal Y. BAKO
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