Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Burkina Faso    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article


 Titrologie



Le Pays N° 5198 du 18/9/2012

Voir la Titrologie

  Sondage

 Autres articles


Comment

Politique

Blaise Compaoré a l’Élysée : Le coup de pouce de la crise malienne
Publié le mardi 18 septembre 2012   |  Le Pays


Blaise
© Getty Images par DR
Blaise Compaoré le Président du Burkina Faso


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Aujourd’hui même à 16h sonnantes, juste après son entretien avec Illham Aliev, président de la république d’Azerbaïdjan, le président français, François Hollande, recevra son homologue burkinabè, Blaise Compaoré. L’information a été postée sur le site officiel de la présidence de la république française. Le successeur de Nicolas Sarkozy a passé donc outre la complainte de Mme Sankara et les récriminations des manifestants de la Fontaine des Innocents à Paris, qui lui ont tous demandé de ne pas recevoir le chef de l’Etat burkinabè. En plus d’accuser le président burkinabè d’être l’auteur de crimes économiques et de sang dont les plus connus sont ceux liés aux assassinats du père de la révolution burkinabè de 1983 et du journaliste burkinabè Norbert Zongo, les contempteurs de l’hôte du président français lui reprochent d’être l’un des rescapés de la Françafrique. Des accusations qui n’engagent absolument que leurs porteurs. Mais ce qui semble bien surprendre aux yeux de nombreux observateurs, c’est l’espèce de paradoxe que l’on peut relever entre la promesse de changement faite par le président socialiste nouvellement élu, l’accueil officiel du président Compaoré à Paris et son contexte. Celui qui s’est présenté comme le « président normal », déterminé à assainir les relations entre la France et ses anciennes colonies africaines, étonne par certaines de ses fréquentations. Après le président gabonais, Ali Bongo, qui est lui-même issu du régime « Focartien » de feu Oumar Bongo, son père, c’est au tour d’un autre président qui dirige son pays depuis plus de 25 ans de fouler le perron de l’Elysée. Le régime burkinabè à qui il déroule le tapis rouge a actuellement sous la main des dossiers très délicats en rapport avec la très sensible question de la gouvernance. Des personnalités du pouvoir de Ouagadougou ont été mises en cause dans le rapport de l’Autorité supérieure de contrôle de l’Etat (ASCE). Celles-ci sont accusées de mauvaise gestion, voire de détournement de deniers publics. La position pour le moins équivoque du président du Faso sur la modification ou non de l’article 37 de la Constitution de son pays pose toujours problème. La démission, même non encore officielle de certaines personnalités de haut rang en délicatesse avec la gouvernance économique, est déjà un pas vers une volonté de s’attaquer au phénomène de la mal gouvernance au Burkina. Cela est cependant insignifiant par rapport à ce qu’il reste encore à faire pour venir à bout de la corruption qui a gangrené tous les secteurs du pays dit des « Hommes intègres ». Le président Hollande a-t-il obtenu des gages allant dans le sens d’un plus grand ancrage des pratiques démocratiques au Burkina ? Dans la relation avec l’Afrique, la realpolitik a peut-être contraint François Hollande à se rendre à l’évidence que les intérêts français doivent être défendus d’abord, envers et contre tout, et à n’importe quel prix. Le président burkinabè étant devenu un acteur incontournable à travers le rôle qu’il joue dans les crises africaines et surtout dans la libération des otages européens dans le Sahel, il fallait s’attendre à ce qu’il bénéficie de la part des autorités françaises, d’un traitement exceptionnel. Les deux heures d’entretien qui lui seront consacrées serviront sans doute à aborder des questions bilatérales, sous-régionales et multilatérales. L’incontournable sujet de la crise malienne occupera une place de choix dans les échanges entre les deux présidents. Car, pour dire vrai, c’est la situation qui prévaut au pays de Soundiata Kéïta et les otages détenus par les terroristes qui ont été déterminants dans la décision d’ouvrir les portes de l’Elysée au président du Faso. Même si ses médiations antérieures lui ont également forgé une certaine aura, son titre de médiateur de la CEDEAO dans le conflit malien et sa capacité à libérer des otages français lui ont donné un important coup de pouce dans les nouvelles relations qu’il compte entreprendre avec la France, après la période froide de l’ère Sarkozy.

LIENS PROMOTIONNELS


 Commentaires