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Les Togolais ont-ils réussi le vote parfait ?
Publié le lundi 27 avril 2015  |  Sidwaya
Elections
© Le Quotidien par DR
Elections sénatoriales
Dimanche 28 juillet 2013. Ouagadougou. Des élections ont été organisées pour élire les représentants des collectivités territoriales au futur Sénat




Les boutiques et les débits de boisson fermés, les Togolais se sont rendus dans les 8994 bureaux de vote et ont accompli leur devoir citoyen dans le calme, le 25 avril 2015, en vue d’élire celui qui conduira leur destinée les cinq prochaines années. En rappel, les candidats à cette élection sont : Faure Essozimna Gbassigbé, le fils du général Eyadema Gnassigbé qui se présente pour un troisième mandat consécutif sous la bannière de l’Union pour la république (UNIR).

Jean Pierre Fabre, économiste de 62 ans. Candidat du Combat pour l’alternance politique en 2015 (CAP 2015, coalition de plusieurs partis), Fabre fait figure de challenger N°1. Aimé Tchabouré Gogué, professeur de droit à l’université de Lomé, il est le président de l’Alliance des démocrates pour le développement intégral (ADDI) et entend «gouverner autrement» pour plus d’équité au Togo.

Dans un passé récent, il a bataillé aux côté des Fabre. Me Mohamed Tchassona Traoré, notaire de profession, est aussi issu de la vieille opposition. Gerry Komandéga Taama, le plus jeune des candidats est un ancien officier de l’armée.

Avec son parti, le Nouvel engagement pour le Togo (NET), il entend combattre l’impunité et lutter contre la pauvreté. Dans les rues de la capitale et dans les bureaux de vote, l’ambiance est bon enfant, pour ceux qui viennent et pour ceux qui partent. C’est sans se presser ni se bousculer que les électeurs sont voté, à pieds, à moto et en taxi-moto et en voiture.

De 07 heures à 16heurs, tout s’est bien déroulé dans la capitale, et, selon les médias togolais, la sérénité a également prévalu dans les provinces. Une heure après l’ouverture des bureaux, aucun incident majeur n’a été signalé à Lomé. Au bureau de vote N°12, sis au Collège Saint Joseph, 46 personnes sont déjà passées.

«Pour le moment, il n’y a pas de problème», a confié Kpogba Agbessi Kossi, président de ce bureau de vote. Il relève toutefois que certains inscrits sont arrivés avec de vieilles cartes électorales qui ne sont plus acceptées. «Ça s’est bien débuté, c’est un calme total», note Yawo Adiabou, représentant de l’Union pour la République (UNIR, le parti du président sortant).

Tokon Comlanvi de la Convention des peuples africains (CDPA) souligne aussi qu’ «il n’y a pas d’incident». Dans le bureau de vote N°11, la situation est identique comme l’a confirmé une observatrice indépendante, représentante de la Fédération universelle pour la paix (FPU-Togo).

A des kilomètres plus loin, dans le quartier Witi, 175 personnes ont déjà voté dans le bureau N°1 du Complexe scolaire La Tolérance, sur 478 inscrits, quatre heures après le début des votes. Gbonvi Ayawo, le président du bureau dit avoir recalé seulement deux personnes jusque-là. L’une s’est présentée munie d’une vielle carte d’électeur et l’autre n’avait que sa pièce d’identité.

Après une baisse d’affluence à l’approche de midi, les électeurs ont repris leur marche vers les bureaux de vote jusqu’à la clôture. Au complexe scolaire La Tolérance, les forces de sécurité, un gendarme et un policier, conseillent plutôt d’aller voir les présidents des bureaux de vote car à leur niveau, «il n’y a rien à signaler, tout se passe bien». Plus tard dans l’après-midi, le ministre en charge de l’Administration du territoire, Gilbert Wawara a confirmé : «Il n’y a pas eu de difficultés ni d’incidents».

Cependant, la presse locale a évoqué une tension entre forces de sécurité et militants de l’opposition lors du convoyage des procès-verbaux à Banguida, banlieue de Lomé. Place au dépouillement dans la soirée. Le président de bureau en gilet verts et deux de ses accesseurs en gilets rouges, dévoilent à haute voix, le gagnant de chaque vote.

La soirée électorale organisée au siège de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), a réuni les représentants des candidats et des observateurs indépendants dont les délégués de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO et de la Francophonie ainsi que des ONG. Aucune tendance n’est encore disponible dans l’après-midi du 26 avril.

La CENI dispose de six jours pour proclamer les résultats. En entendant de savoir qui remporte ce scrutin, monsieur «Calme» peut déjà se proclamer vainqueur de cette bataille. Car le pays n’aura pas souffert de trouble à l’ordre public du fait de ce scrutin. L’attitude des électeurs et surtout de leurs candidats ainsi que les mesures prises par le gouvernement ont été payantes.

«C’est la première fois que j’ai vécu une élection aussi calme» reconnait Agbessi Kossi. Pour lui, les campagnes de sensibilisation et autres interventions d’apaisement appelant le peuple à la tolérance et à la responsabilité ont permis l’apaisement du climat électoral. Pour d’autres, les administrateurs du vote et les électeurs sont aujourd’hui plus expérimentés que dans le passé et comprennent mieux les enjeux et les jeux des élections.

Les mesures gouvernementales ne sont pas non plus à négliger dans la bonne conduite de l’élection. Le taux de participation en prend un coup Les forces de sécurité et de défense ont voté par anticipation pour mieux se consacrer à «gérer au mieux la sécurisation des bureaux de vote», selon le colonel Kossi Akpovy, commandant de la Force de sécurité de l’élection présidentielle (FOSEP).

La FOSEP, composée de 9000 hommes et femmes, était présente dans les lieux de vote et assurait aussi la patrouille dans les villes. Le gouvernement a aussi décidé de fermer les frontières terrestres jusqu’au dimanche 26 avril 2015 à 6 heures. Par ailleurs, les boutiques et surtout les débits de boissons sont restés fermés toute la matinée. Les autorités ne souhaitent pas que l’alcool ait un quelconque rôle à jouer dans le vote.

Contrairement au scrutin passé et à ce que l’on voit dans les pays voisins, le scrutin de 2015 s’est écourté en temps car ouvert de 7heures à 16heures et non de 6heures à 18 heures. Ce qui a l’avantage de donner plus de temps au dépouillement. Mais pour ce qui concerne le taux de participation, ce n’est pas gagné. Le CENI a indiqué que ce taux pourrait se situer entre 53 et 55%.

Il sera alors inférieur au taux de participation de l’élection de 2010 évalué à environ 65%. Dans le bureau de vote N°12 du Collège Saint Joseph, CAP 2015, la coalition qui soutient Jean Pierre Fabre et l’Union pour la république (UNIR) de Faure Gnassingbé, viennent en tête avec plus de 90% du suffrage exprimé.

Le taux de participation est d’environ 56% de taux de participation. Déjà, le gouvernement explique que cette baisse du niveau de participation est due au mot d’ordre de boycott d’une partie de l’opposition, celui du Comité d’action pour le renouveau notamment.

L’opposition s’est également battue pour s’assurer que le scrutin reflètera le choix de la population. Ainsi, la CENI a affiché les identités complètes (photo, nom, âge et profession) de chacun des votants devant les bureaux où ils voteront. Ensuite, les procès-verbaux établis après le dépouillement, ont été affichés devant les bureaux et d’autres copies envoyées à la Commission nationale électorale indépendante chargés de les compiler et de proclamer les résultats provisoires. Mais tout n’est pas gagné.

Car l’opposition soupçonne le logiciel «SUCCES», adopté par la CENI pour compiler les voix, d’être paramétré de manière à garantir à tous les coups, le succès au président sortant. Elle s’est battue pour qu’il ne soit pas utilisé, mais à la dernière minute, le ministre Bawara a affirmé qu’il n’est pas écarté dans le comptage des voix. Serait-il un casus belli ? L’opposition attend de voir, le reste du monde aussi.

Aimé Mouor KAMBIRE


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Sidwaya N° 7229 du 8/8/2012

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