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L’Observateur N° 8328 du 7/3/2013

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Une séparation à coups de feu
Publié le lundi 11 mars 2013   |  L’Observateur




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Morte abattue d’une balle dans la tête, une autre dans la poitrine et une troisième dans une jambe. C’est le sort tragique, digne d’un film d’horreur, qui a été réservé à Bernadette Tiendrébéogo par son ex-petit ami, Pascal Lompo, militaire au Régiment de la Sécurité présidentielle (RSP). Le drame, survenu au quartier Dassasgho dans la nuit du 9 mars 2013, a entraîné des mouvements de colère toute la journée du lendemain du crime.

Ce cœur, qui ne battait plus pour le caporal Pascal Lompo, a définitivement arrêté de battre. Au domicile paternel de la victime. Sous les balles assassines de l’amoureux éconduit.
Dans la famille mortuaire prise d’assaut par une grande foule, hier dimanche, stupeur et colère se lisaient sur tous les visages. «C’est récurrent cette histoire de militaires qui tuent les gens avec leurs armes», lance un homme aux femmes assises sous une tente.

Le drame est intervenu dans la nuit du samedi 9 mars 2013 entre 21 heures et 22 heures, selon les témoignages.
La veille, vendredi 8 mars, journée de la femme, Pascal Lompo, vêtu de sa tenue militaire, s’était présenté contre toute attente chez son ex-petite amie nonobstant le refus maintes fois répétées de la famille de le recevoir. Elle exigeait de faire la connaissance de quelques parents du bidasse avant d’autoriser ce dernier à sortir avec Bernadette. Requête sans effets.

Il aurait menti à la fille, rentrée de Niamey où elle travaille, qu’il était là avec l’accord de son père. Version immédiatement démentie par le géniteur de la demoiselle. Mais le caporal n’est pas homme à reculer facilement ; il rétorque qu’il est en réalité venu demander pardon au chef de famille. Mais rien n’y fit : il a été purement et simplement reconduit à la porte.

Toujours selon des témoignages de membres de la famille de la victime, le lendemain, dans la nuit du samedi, Pascal Lompo serait revenu, après s’être assuré qu’aucun bras valide ne pourrait s’opposer à lui.
Arrivé, il tombe nez à nez sur Bernadette qui sortait de la douche. Sentant le danger, la jeune fille se serait réfugiée dans la chambre de son père, après avoir bouclé la porte à double tour. Un sursis qui ne va durer que quelques minutes. Puisque sous la puissance des balles, la serrure finit par céder. Et ce fut l’irréparable. Trois coups de fusil tirés à bout portant et de sang-froid et la jeune fille de 28 ans s’effondre, le corps inanimé, le visage méconnaissable.

Un membre de la famille qui aurait suivi la scène, crut d’abord avoir affaire à un voleur avant de se rendre compte qu’il s’agissait du caporal persona non gratta. Trop tard.
«Un des gendarmes venus pour le constat d’usage, s’est évanoui, choqué par l’horreur du crime», explique le frère cadet de la victime.
Après son forfait, le pistolero aurait regagné sa moto, stationnée non loin du lieu du meurtre.
Bernadette laisse derrière elle un garçonnet de 7 ans d’un autre homme qu’elle avait connu auparavant.

Depuis sept mois, elle vivait à Niamey afin d’échapper aux constants harcèlements du militaire, relatent ses amies. Elle était rentrée le 2 mars pour voir son enfant et devrait repartir le 10 mars, donc hier.
Révoltés, les jeunes du quartier se sont laissés allés à des actes de vandalisme en brûlant des pneus sur l’avenue Charles-de- Gaulle et ont saccagé des panneaux publicitaires. Certains manifestants appelaient à porter le corps de la victime au conseil de l’Entente où est toujours de service un groupe de militaires. Mais le déploiement de CRS, de gendarmes et de soldats tout au long de la voie les en dissuada.

Aux dernières nouvelles, le caporal Pascal Lompo aurait été arrêté et conduit à la gendarmerie nationale.
Ce fait divers tragique vient raviver le ressentiment que la population nourrit, depuis, contre la soldatesque. Le torse nu, le visage couvert de sueur, un jeune criait à se rompre les cordes vocales : «S’ils sont garçons, ils n’ont qu’à aller au Nord-Mali pour se mesurer aux djihadistes comme le font les troupes tchadiennes». Tonnerre d’applaudissements dans les rangs.
Autre fait qui va défrayer la chronique, c’est l’immolation par le feu d’un jeune étudiant en fin de cycle. Le drame a eu lieu dans la soirée du vendredi 8 mars, à l’ex-secteur 16 de Ouagadougou. On ne connaît toujours pas les raisons ce suicide par le feu, chose jusque-là inconnue sous nos cieux.

Lévi Constantin Konfé (Stagiaire)

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