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Immigration clandestine en Méditerranée : Conseil de guerre à Bruxelles
Publié le vendredi 24 avril 2015  |  L`Observateur Paalga
Immigration
© Autre presse par DR
Immigration clandestine: nouvelle hécatombe, mêmes complaintes




L’urgence et la gravité de la situation appelaient à une réponse rapide de l’Union européenne. En effet, depuis le début de l’année 2015, près de 2000 immigrants clandestins sont morts en tentant de traverser la mer. Trois fois plus que l’an dernier à la même période. Mais la tragédie qui a fait déborder la Méditerranée, c’est celle intervenue dimanche dernier au large des côtes libyennes, par suite du naufrage d’un chalutier transportant des candidats à l’aventure, faisant plus de 800 morts. C’était plus que l’Europe n’en pouvait supporter. On comprend qu’en fait de sommet, ce soit pratiquement un conseil de guerre qui ait réuni, hier 23 avril à Bruxelles, les 28 chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne pour apporter une réponse urgente et concertée aux drames répétés qui se jouent entre les côtes libyennes et italiennes.



Depuis le temps que ça dure, à l’échelle des Etats ou de l’Europe, on a expérimenté différentes solutions sans pour autant parvenir à stopper ces marées humaines qui déferlent invariablement vers les terres européennes. Mais cette fois, tout porte à croire qu’il s’agira pour les dirigeants européens d’augmenter de trois à six millions d'euros le budget mensuel alloué à ‘’Frontex’’, l'agence chargée de la surveillance des frontières ; de renforcer les moyens alloués aux missions maritimes ‘’Triton’’ en Italie et ‘’Poséidon’’ en Grèce, afin de leur permettre d'augmenter leurs opérations de surveillance, de sauvetage, voire de destruction de navires indésirables.

C’est donc un véritable plan de guerre qui est en cours d’élaboration depuis hier à Bruxelles.

Il est vrai que, dans cette affaire, il faut concilier le sauvetage des clandestins et leur accueil dans des conditions de dignité et d’humanité minimales. D’ailleurs, le troisième volet du sommet traite de la prise en charge des migrants. Il propose aux Etats d'accueillir "au moins 5 000 personnes ayant obtenu le statut de réfugiés", dans le cadre d'un projet de réinstallation.

Il s’agit aussi de tuer le mal à la racine en s’attaquant à cette criminalité organisée des passeurs qui se font du beurre sur le dos, pour ne pas dire sur le cadavre, des pauvres clandestins. Toutes proportions gardées, l’on s’achemine donc vers un remake de l’opération Atalante, cette mission militaire et diplomatique mise en œuvre par l'UE dans le cadre de la Force navale européenne et de la Politique de défense et de sécurité commune, qui avait permis de venir à bout des pirates dans le golfe d’Aden et l’océan Indien.

Espérons donc que cette batterie de mesures permettra de solutionner un tant soit peu le problème, d’autant plus qu’on a appris qu’il y a environ un million d’immigrants, de toutes provenances, qui frappent aux portes de l’Europe chaque année. Mais à l’évidence, il faut se dire que quelles que soient les approches adoptées, rien de durable ne pourra se faire sans une véritable politique, aussi bien des Etats de départ que de ceux de destination. Le fait que la Libye soit devenue un non-Etat depuis la chute de Kadhafi constitue déjà une grande partie du problème et donc de la solution. Et pour cause.

C’est donc à l’épreuve de la mer que l’on verra ce que valent les décisions qui sortiront des discussions de la capitale européenne. Quoi qu’il en soit, elles ne pourront pas être mises en œuvre avant quelques mois, car il y a toute une machine juridique et diplomatique à actionner derrière. Certaines sources prédisent déjà que l’obtention du mandat de l’ONU pour une opération militaire contre les passeurs est impossible. Attendons donc de voir, car tout n’est pas que décisions.



M. Arnaud Ouédraogo
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L`Observateur Paalga N° 8221 du 27/9/2012

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