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L’Observateur N° 8328 du 7/3/2013

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Election d’Uhuru Keneyatta : La CPI et le gros gibier du Masaï Mara
Publié le lundi 11 mars 2013   |  L’Observateur




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«Uhuru Now ! » telle pourrait être, après l’élection d’Uhuru Keneyatta, une réponse au livre «Not yet Uhuru» du jeune et brillant ministre de la Planification économique du Kenya, Tom Mboya, assassiné le 5 juillet 1969 en plein centre de Naïrobi. L’animosité politique via les clivages ethniques faisaient alors rage, tragique leg des années 60, où deux pachydermes du Lac Victoria, en l’occurrence Jomo Keneyatta et Joramoyo Oginga Odinga, se livraient une bataille sans merci pour le fauteuil de State House, la présidence.

A plus d’un demi-siècle de distance, le fils du premier, Kibouyou pur jus, vient de battre dans un mouchoir de poche (50,07%), celui du second (43,31%), Raïla Odinga, de l’ethnie Luo. Finalement, ce fut à bien des égards, une bataille de «fils de», qui s’est jouée sur le fil du rasoir, et c’est au nom du père que le champion de la coalition Uhuroto a décroché la timballe.
Une élection et des résultats que les Kenyans et la communauté internationale ont observé avec appréhension, craignant un remake, pas totalement écarté d’ailleurs de la douloureuse période postélectorale de décembre 2007, lors de laquelle le pays avait flirté avec l’abîme.

Certes, on respire un peu tout de même lorsque Raïla qui ne s’avoue pas vaincu (et à l’heure où ses lignes sont tracées) et qui n’a pas encore félicité son challenger, a appelé ses ouailles au calme, tout en décidant d’ester en justice pour contester les résultats.
Mais on reste néanmoins sur le qui-vive lorsque par exemple à Kisumu, ville située à l’est du pays, ville-martyr, selon les partisans du perdant, les échauffourées s’amplifient, et qu’on entend des slogans tels que «sans Raïla, pas de paix».

Cependant, si Uhuru Keneyatta doit se préoccuper de cette paix fourrée et du sort de ses compatriotes, en vérité, ce qui doit plus le tarauder, c’est de lever au plus vite l’hypothèque de la Cour pénale internationale (CPI) qui a déjà alpagué Laurent Gbagbo, et qui poursuit depuis des lustres le Soudanais Omar El Béchir.
Sitôt élu, sitôt l’épée de la CPI continue à peser sur lui, pour les crimes de l’après-présidentielle de 2007. C’est une première, qu’un nouveau président, frais et moulu, doive comparaître dare dare, soit le 19 juillet prochain, devant cette juridiction supranationale. Un rendez-vous auquel l’intéressé dit ne pas vouloir se débiner tant il est vrai qu’il n’est pas blanc comme neige et qu’à l’évidence il a des choses à se reprocher, qu’une victoire présidentielle ne saurait absoudre.

Cette situation, pour le moins cocasse, met les deux parties dans l’embarras : car si Uhuru Keneyetta passe aujourd’hui pour le gibier de la plaine du Masaï Mara ou celle de Cherunguetti, le chasseur que sont la CPI et les pays occidentaux sont gênés aux entournures de poursuivre une telle proie.
C’est facile de s’en prendre au Soudanais, et à ses réserves d’or noir, mais avec le Kenyan, c’est une autre paire de manche.

Ce pays, première puissance économique de l’Afrique de l’Est, est le chouchou de la communauté internationale et la destination privilégiée pour les nantis en mal de farniente extraordinaire. C’est la contrée du Safari et du bronzage, bref des vacances paradisiaques pour ceux là-mêmes qui vouent les nouveaux dirigeants aux gémonies. Quel consensus va-t-on trouver pour résoudre ce dilemme. Soit dit en passant, c’est la seconde patrie de Barack Obama, l’homme le plus puissant du monde, de par son père, qui est Luo. Vite, il va falloir que John Kerry prenne son bâton de pèlerin !


Par Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

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