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Association de solidarité et d’amitié Burkina Faso-Cuba (ASAC-BF) : les «enfants de Sankara» se cherchent toujours
Publié le mercredi 22 avril 2015  |  L`Observateur Paalga




L’Association de solidarité et d’amitié Burkina Faso-Cuba (ASAC-BF) était face aux journalistes le samedi 18 avril 2015 à Ouagadougou. L’objectif de cette conférence de presse était d’informer l’opinion sur la situation professionnelle exacte des 600 élèves envoyés à Cuba, à l’époque de la Révolution d’août 83, pour y être formés. C’était en présence de l’ambassadeur de Cuba, Ana Maria Chongo.

A en croire Stanislas Damiba, secrétaire général (SG) de l’ASAC-BF, c’est dans le cadre de la coopération Sud-Sud qu’un accord avait été signé le 21 décembre 1983 à la Havane entre le Burkina Faso et la République de Cuba, qui autorisait l’envoi d’un contingent de six cents élèves burkinabè sur l’île pour «une formation technique et idéologique». Les critères de sélection de ces élèves étaient d’ordre social, à savoir que n’avaient été retenus que des orphelins ou enfants issus de familles défavorisées dont la tranche d’âge était comprise entre 12 et 14 ans. Après l’obtention du Brevet d’études du premier cycle (BEPC), les 600 élèves ont été, à la demande du gouvernement burkinabè, orientés dans 38 filières différentes et 33 d’entre eux autorisés à faire un cursus pré-universitaire, poursuit le SG de l’ASAC-BF.

Selon M. Damiba, le premier contingent de ces diplômés de Cuba est rentré au Burkina le 9 juillet 1992 après avoir passé 7 ans d’études au pays des frères Castro. Puis le come-back à la mère-patrie s’est poursuivi jusqu’en 2001 pour ceux qui avaient poursuivi des études universitaires. Il explique que «trois mois après leur arrivée, ils ont tous été appelés pour le Service national de développement (SND). Ensuite, un comité interministériel a proposé leur intégration dans les différents ministères selon le profil, la conversion des carrières et l’accompagnement financier pour l’auto-emploi». Des décisions qui n’ont cependant pas connu d’« interprétation unanime » dans tous les ministères, ce qui fut source d’injustice à leur égard. «Ceux qui étaient toujours au chômage ont été redirigés vers des fonds mais les conditions d’octroi de ces crédits étaient assorties de garanties dont on ne disposait pas», a-t-il ajouté. Malgré les multiples démarches entreprises, les «Cubains» n’ont jamais pu véritablement s’intégrer dans leur propre pays.

A ce jour, déplore Stanislas Damiba, l’association a enregistré 44 décès dont 5 par suicide, 6 malades mentaux et 9 à l’aventure hors du Burkina. Des 600 diplômés de Cuba, dit-il, seulement 263 ont eu la chance d’être intégrés dans des ministères ou admis à des tests de recrutement, tandis que 293 sont toujours au chômage. A tout cela s’ajoutent « les négligences de toutes sortes » dont ils disent être victimes. Désignés parfois comme les «enfants de Sankara» ou «titulaires de diplômes socialistes», les membres de l’ASAC-BF se disent fiers, car ceux qui ont été intégrés font un travail remarquable dans leurs emplois respectifs.

C’est au regard de ce qu’ils ont vécu et de ce qu’ils vivent que les membres de l’association demandent aux autorités de la transition d’examiner «au cas par cas la situation de ceux qui sont toujours au chômage afin d’y trouver une solution idoine».



Arnaud Ouédraogo
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