Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Burkina Faso    Publicité
aOuaga.com NEWS
Comment

Accueil
News
Économie
Article
Économie

Affaire SN-SOSUCO: les révélations d’un opérateur économique
Publié le samedi 18 avril 2015  |  Le Quotidien
Le
© Ministère par DR
Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération régionale, Djibrill Bassolé, conduit la délégation du Burkina à la 69e Assemblée générale de l`ONU à New York aux Etats-Unis




Le vice-président du Syndicat national des entrepreneurs du bâtiment et des travaux publics, Boukary Ouédraogo, a animé une conférence de presse, le jeudi 16 avril 2015, à Ouagadougou, au cours de laquelle il s’est prononcé sur la situation nationale. L’affaire SN SOSUCO, le vote de la loi portant modification du Code électoral, les arrestations des ex-dignitaires du régime Compaoré et la candidature de Djibrill Bassolé est autant de sujets qui ont été abordés.
En vue de résorber le problème d’écoulement des produits de la Société nouvelle-Société sucrière de la Comoé (SN-SOSUCO), le gouvernement de la transition a pris un certain nombre de mesures. Il s’agit, entre autres, de l’annulation de certaines autorisations spéciales d’importations du sucre. Même s’il n’approuve pas ces mesures, notamment celle liée à l’annulation d’autorisation spéciale d’importation, le vice-président du Syndicat national des entrepreneurs du bâtiment et des travaux publics, Boukary Ouédraogo, estime qu’il faut respecter cette décision. « Le gouvernement de la transition n’est pas un gouvernement rodé. Donc, il faut qu’on accepte la situation », a-t-il reconnu. Toutefois, a-t-il jugé, il y a nécessité de clarifier les choses pour permettre à l’opinion nationale de mieux comprendre l’affaire SN-SOSUCO. Selon Boukary Ouédraogo, la SN-SOSUCO est une société privée qui emploie 6 000 personnes. Sa capacité de production annuelle étant de 30 000 tonnes de sucre, le Burkina se voit dans l’obligation d’importer 170 000 tonnes pour faire face à la demande nationale qui est de 200 000 tonnes. Mais, regrette-t-il, au lieu de donner le loisir aux opérateurs économiques d’importer du sucre pour combler le déficit, le régime de Blaise Compaoré, « a créé une société qui commandait le reliquat ». La SODESUCRE –c’est le nom de cette société- est donc devenu un passage obligé pour tout opérateur qui veut importer du sucre au Burkina. Toute chose que déplore Boukary Ouédraogo qui estime qu’on ne peut pas « obliger les gens à acheter du sucre avec une société qu’on a créée ». En plus de cela, a-t-il poursuivi, les opérateurs économiques faisaient face à un autre type de problème. « Si tu veux importer 3 000 tonnes, tu dois acheter 1 000 tonnes avec la SOSUCO pour avoir l’autorisation d’importer les 3 000 tonnes », a expliqué le vice-président du Syndicat national des entrepreneurs du bâtiment et des travaux publics. Pour lui, cela n’est pas normal parce que la SN-SOSUCO est une société privée au même titre que les autres sociétés. Alors, s’interroge-t-il, pourquoi obliger une société privée à acheter la marchandise d’une autre société privée à un prix élevé, de surcroit?

« Le gouvernement de la transition ne maîtrise pas bien le problème »

Pour Boukary Ouédraogo, « le gouvernement de la transition ne maîtrise pas bien le problème ». Sinon, est-il convaincu, « il n’aurait pas pris ce genre de mesures ». Pour lui, « on ne peut pas sacrifier 18 millions de Burkinabè pour sauver 6 000 Burkinabè ». Aussi propose-t-il cette solution au problème de la SN-SOSUCO : « Si le gouvernement veut que la SOSUCO vende son sucre, qu’il subventionne la société pour lui permettre de vendre son sucre. Qu’ils laissent les opérateurs économiques importer le sucre pour venir le vendre parce que la population gagnerait à acheter le sucre importé qui coûte moins cher ». Malgré tous ces problèmes, Boukary Ouédraogo souhaite que tous les Burkinabè soutiennent la transition. Selon lui, « si le gouvernement de la transition pose les jalons d’un véritable développement dans tous les domaines, le gouvernement qui viendra sera obligé de poursuivre dans la même lancée ». En attendant, a-t-il dit, « il faut la justice parce que nul n’est au-dessus de la loi ». C’est pourquoi, il souhaite que les arrestations des ex-dignitaires du régime Compaoré « aillent jusqu’au bout ». Mais, il a tenu à préciser : « Ce que nous ne voulons pas, c’est que le gouvernement de la transition arrête un innocent pour la simple raison qu’il appartient à tel parti politique. Nul n’est au dessus de la loi. Celui-là qui n’a rien fait, peut rester tranquille ».
Le nouveau Code électoral, une aspiration du peuple

Le vice-président du Syndicat national des entrepreneurs du bâtiment et des travaux publics dit ne pas comprendre pourquoi les responsables du CDP s’agitent sur le nouveau Code électoral. Pour lui, le CDP n’a pas à s’agiter à partir du moment où la loi ne vise pas un parti politique, mais un groupe de personnes. Il pense que le CDP doit choisir son candidat parmi ses membres qui ne sont pas frappés par cette loi. Il a rappelé que cette loi « est une aspiration du peuple Burkinabè ».
Pour Boukary Ouédraogo, le CDP soit s’estimer heureux de pouvoir participer à la présidentielle de 2015, au lieu de se plaindre à tout moment. Revenant sur la candidature de Djibrill Bassolé, le vice-président du Syndicat national des entrepreneurs du bâtiment et des travaux publics estime que l’ancien ministre des Affaires étrangères a fait un mauvais choix. « Djibrill Bassolé est une connaissance que je respecte beaucoup. Très franchement, si Bassolé me demandait : ‘’Boukary, je veux me présenter aux élections. Qu’est-ce que tu me conseilles. Je lui aurais dit de ne pas se présenter, vu tout ce qui s’est passé. Il faut être sûr que tu as des nerfs d’acier pour t’aventurer en politique’’ ». Par finir, il a fustigé l’attitude la Communauté internationale qui, selon lui, s’ingère dans les affaires internes du Burkina.

Par ACG
Commentaires