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Crise au restaurant universitaire: « Il faut faire un travail, sinon le CENOU disparaîtra un jour » Serges Bayala, DG CENOU
Publié le mardi 14 avril 2015  |  Le Quotidien
Fermeture
© aOuaga.com par A.O
Fermeture des cités universitaires
Vendredi 02 août 2013. Ouagadougou. La direction générale du Centre national des oeuvres universitaires (CENOU) a rencontré les journalistes pour donner des explications sur la fermeture des cités universitaires




La crise survenue au restaurant universitaire central de l’université a fait un large échos et a créé un bras de fer entre des étudiants membres « deux heures pour nous, deux heures pour l’Afrique » et la prestataire du restaurant central. On se souvient que l’épisode de cette affaire du restaurant universitaire a entrainé la fermeture et la réouverture du restaurant central de l’Université. C’est dans ce contexte que nous avons rencontré le directeur général du Centre national des œuvres universitaires, le 8 avril 2015. Arrivé à la tête de la direction du CENOU en décembre 2014, Pr Serges Bayala, car c’est de lui qu’il s’agit, a engagé des actions pour dit-il, juguler les multiples difficultés qui entachent le bon fonctionnement du CENOU qui est l’épicentre des activités universitaires. Parmi ses actions, l’épurement de la dette du CENOU, l’amélioration de la qualité des œuvres universitaires, le lancement d’un appel d’offres pour dynamiser le jeu de la concurrence et surtout l’épineuse question de la gestion des restaurants universitaires dont les rebondissements récents ont retenti dans les medias. Sur toutes ces questions, le nouveau directeur général du CENOU apporte des réponses sans ambages à nos interrogations. Il revient sur la genèse de cette affaire du restaurant universitaire et indique que si un travail soutenu est réalisé, le CENOU pourrait économiser plus de 200 millions FCFA. Cette somme pourrait être réinjectée dans les œuvres universitaires, a-t-il laissé entendre.
Qu’en est-il de la situation du restaurant universitaire qui a fait couler beaucoup d’encres et de salives ? Pouvez-vous nous relater la genèse des faits ?

Merci d’être venu recueillir un autre son différent de ce qui est entendu dans l’opinion publique. Nous avons été saisis le 14 mars 2015 de l’existence dans les stocks du restaurant central du lait dont les dates de péremption seraient en doute. Les étudiants ont constaté que ses sacs ont été utilisés à des fins de préparation de repas pour le restaurant universitaire, notamment pour le déjeuner et le diner du 14mars 2015. Lorsque nous avons reçu cette information, le directeur régional s’est rendu sur les lieux pour bien comprendre la situation. Le groupe d’étudiants qui avait procédé à la saisine lui ont rapporté qu’ils avaient mis de côté ses sacs en demandant au gérant de ne pas les utiliser à des fins de préparation d’aliment. Malheureusement, ces sacs ont été utilisés. Dans les échanges que ceux-ci ont eu avec le gérant, celui-ci a fait comprendre que même si c’est périmé qu’on peut utiliser pour la préparation. C’est ce petit bout de phrase qui a créé une ambiance délétère et qui s’est terminée par une assemblée meeting, le 16 mars 2015. Toute chose qui a conduit à la fermeture du restaurant par les étudiants membres de l’association « deux heures pour nous, deux heures pour l’Afrique ». Nous avons tenté de calmer la situation en invitant les différentes parties à ne pas se laisser emballer par l’émotion et dans l’ère du temps des produits périmés pour voir en sorte ce qui pouvait être fait pour améliorer la qualité des denrées utilisées dans les plats Ce qui convient de préciser dans cette affaire, c’est que le CENOU ne gère pas les restaurants universitaires. Il contacté des prestataires pour la préparation de plats qui sont servis aux étudiants. Lorsqu’un prestataire est retenu, il loue le restaurant et il en a l’entière responsabilité. Le CENOU ne peut pas s’autosaisir pour fermer le restaurant universitaire. Le CENOU discute avec les prestataires retenus sur un certain nombre d’éléments dont la qualité des plats lorsque les consommateurs se plaignent.

Qu’est ce qui s’est passé pour la réouverture du restaurant suite à sa fermeture ?

Les étudiants ont brandi un sac vide supposé contenir du lait dont la date de péremption est janvier 2015. Une autre date de péremption est de janvier 2016.
« Matériellement, la preuve tangible que détenaient les étudiants était ce sac vide. Je ne sais pas si cela est suffisant»
Nous avons tous vu cet emballage mais à la question de savoir où était le contenu, les étudiants ont fait savoir qu’ils l’ont consommé et que c’était dans le ventre des consommateurs. Nous avons demandé aux étudiants si un sac vide pouvait faire l’objet d’éléments de preuve. A moins qu’on puisse trouver les traces d’aliments à l’intérieur. Toute chose qui pouvait être difficile. Materiellement, la preuve tangible que détenaient les étudiants était ce sac vide. Je ne sais pas si cela est suffisant. Il faut rappeler que le 3 février 2015, le même groupe d’étudiants avaient découvert des bidons notamment, l’huile d’un autre restaurant qu’ils avaient jugé de qualité douteuse puisque les dates de péremption s’effaçaient au contact avec les mains. Les prestataires avaient eu le bon reflexe de faire changer ses bidons d’huile. Ils avaient signifié aux étudiants qu’ils prenaient leurs produits chez des fournisseurs de grand renom dont OBOUF. Cela est arrivé bien avant l’affaire OBOUF. Ils ont demandé séance tenante à me rencontrer. Je leur ai accordé une audience le 17 février. Au cours de cette rencontre, ils ont brandi des photos sur fond d’annulation des produits douteux dans les restaurants universitaires. J’ai demandé aux étudiants de me produire un rapport. C’est sur cette base qu’on pouvait interpeller les prestataires même si ce ne sont pas des preuves matérielles de premier ordre. Ce rapport n’est pas venu le 3 mars 2015. Bien avant cela, nous avons rencontré l’ensemble des prestataires le 25 février pour les interpeller sur cette question de la qualité des denrées alimentaires au restaurant. Nous leur avons demandé de vérifier les stocks de façon systématique. Cette vérification devrait leur permettre de voir si rien n’est périmé ou prohibé dans les stocks. J’avoue que c’est la première fois ce jour que j’ai entendu le nom d’OBOUF. Certains m’ont dit qu’ils s’approvisionnent chez OBOUF et je suppose qu’OBOUF à l’époque signifiait la qualité. Pour traduire leur bonne foi, elles ont expliqué cela. Deux jours après, l’affaire OBOUF a éclaté. Les étudiants ont continué à faire les contrôles. Les prestataires sont revenus me voir pour dire que les étudiants poursuivaient les contrôles. Je leur ai répondu que c’est eux-mêmes qui ont indiqué que leurs produits proviennent de chez OBOUF et que comme celui-ci est appréhendé dans une affaire de produits périmés, il était normal que les étudiants cherchent à verifier la qualité. Nous avons du même coup initié de mettre en place un comité de qualité. Ceci dit en ce qui concerne la réouverture du restaurant, nous avons entamé des négociations avec les étudiants depuis le 16 mars pour récupérer les clés de sorte à ne pas interrompre les services. Nous sommes sur la base des allégations dont les conséquences sont graves mais nous n’avions pas d’éléments matériels qui puissent permettre de fermer le restaurant. Le restaurant étant une priorité au sein des œuvres universitaires, il était impératif de ne pas affamer l’ensemble des étudiants au prétexte qu’il y a des produits périmés à l’intérieur. De par le passé, on a retiré des produits au restaurant et la production des aliments a continué. A partir du moment où les stocks qui étaient sur place avaient des dates de péremption conformes, il était sage de militer à la réouverture du restaurant parce qu’un grand nombre d’étudiants serait privé de repas.

« Les étudiants qui, eux-mêmes se sont rendus compte que l’Université ne pouvait pas fonctionner tant que le restaurant n’était pas ouvert »

C’est pourquoi, nous avons négocié pendant une semaine avec les étudiants qui, eux-mêmes se sont rendus compte que l’Université ne pouvait pas fonctionner tant que le restaurant n’était pas ouvert. Ce sont les mêmes étudiants qui sont revenus nous remettre les clés pour nous permettre de les restituer aux prestataires afin qu’elles puissent reprendre service.

Qui endosse donc la responsabilité des pertes qui pourrait être engendré par la fermeture du restaurant ?

Je ne pense pas que la direction régionale du CENOU ait été saisie par la prestataire de façon formelle pour des produits qui auraient été endommagés. Je précise que les étudiants ont fermé les voies d’accès au restaurant par ce qu’ils appellent les chaînes. La prestataire avait toujours accès au magasin par la cuisine. Cela est important parce que j’ai entendu dire que le directeur général devrait aller se jouer au contrôleur de stock. La direction régionale était sur les lieux les 14 et 15 mars, il n’y avait pas de raison de se pointer encore là bas.

Quelle légitimité disposait ce groupe d’étudiants pour attester la qualité des repas. Vos services les reconnaissent-ils officiellement commis à cette tâche ?

C’est un groupe d’étudiants qui a été constitué bien avant que j’arrive à la direction générale du CENOU. Ils ne sont pas à leur première fermeture de restaurant universitaire. Vous vous souviendrez que c’est le même groupe qui est venu amener mon prédécesseur au restaurant et faire sortir le personnel. C’est ce même groupe d’étudiants qui a posé un certain nombre d’actions. Leur légitimité, ils l’ont obtenu à partir d’une assemblée générale de consommateurs de restaurant qui a désigné ou mandaté des personnes pour faire ce travail de suivi en leurs noms. Ce groupe a pris attache avec la direction régionale du CENOU qui leur a notifié que les contrôles par les consommateurs sont souhaités et sont la bienvenue à condition qu’ils adressent une correspondance à la direction à cet effet.

Dès l’éclatement de cette crise du restaurant universitaire, vous avez été très prompt à vous rendre aux côtés des étudiants. Toute chose qui a été interprété. Qu’en dîtes-vous ?

Quand vous êtes à une position, il y a des choses que vous n’avez l’opportunité de le dire. Il faut noter que dans ce milieu, nous travaillons beaucoup avec les renseignements. La première personne qui devrait être sur les lieux et l’était, c’était le directeur régional. Lorsque vous êtes informés qu’une installation de votre direction devrait être brûler en tant que premier responsable, vous ne pouvez plus rester assis dans un bureau sous prétexté de laisser le directeur régional se debrouiller. J’ai reçu cette information de la tentative de mettre à feu le restaurant universitaire. C’est pourquoi, je me suis dit que ma présence pourrait contribuer à apaiser la situation de sorte à préserver les intérêts du restaurant. Depuis la veille, des informations qui nous parvenaient faisaient état d’un mouvement le lendemain. Comme mon bureau d’enseignant se trouvait à l’Université, je suis resté dans ce bureau en entendant. Pour éviter le pire, je me suis dit que les étudiants en voyant le directeur général, ils se défouleront certes mais nous allons préserver notre instrument de base qui est le restaurant universitaire.
Le coordonnateur du mouvement deux heures pour nous, deux pour l’Afrique qui porte cette lutte serait votre homonyme parfait. Certains disent de vous d’être son mentor. Commentaire
On ne peut pas empêcher chacun de dire ce qu’il pense. J’ai connu le leader du mouvement, Serges Bayala devant plusieurs témoins en janvier 2015 au restaurant universitaire. J’ai même appris sur cette affaire que j’ai déjà été son tuteur à Aboisso en Côte d’Ivoire (rire). J’avoue que pour ceux qui me connaissent, je suis né à Ouagadougou, j’ai grandi à Ouagadougou. C’est ce qui me gène. Ce n’est pas uniquement à mon arrivée que ce groupe a mené ce genre de mouvement. Ce groupe a existé bien avant moi et a fermé le restaurant bien avant moi. Le groupe a demandé le départ de tous les prestataires. Ce n’est pas à mon arrivée que ce groupe a commencé à travailler. C’est à quelle fin que je vais instrumentaliser ces jeunes ?

Il ressort que ce groupe demande par moment des comptes à la prestataire par rapport à la gestion du personnel du restaurant. Avez-vous appris cela?

J’ai rencontré l’ensemble des prestataires le 31 décembre 2014 parce qu’à partir du 1er, il n’aurait plus de repas au niveau du restaurant universitaire. Vous vous souviendrez que je suis arrivé à la tête du CENOU le 17 décembre 2014.

« J’ai trouvé une ardoise de dette de plus de 7 milliards de F CFA »

J’ai trouvé une ardoise de dette de plus de 7 milliards FCFA. Cette dette est liée à la restauration universitaire qui est très galopante. J’ai réuni l’ensemble des prestataires et je leur ai dit que le budget du CENOU a été adopté et que j’ai reçu une enveloppe de 3 milliards CFA qui correspondait à la quantité que doit servir les restaurants. Je leur ai fait comprendre que pour éviter qu’on créée la dette uniquement, il serait bon qu’on serve cette quantité minimale. Là on est sûr qu’on pourra payer sur l’exercice et la gestion 2015. Les prestataires ont fait savoir qu’ils étaient d’avis. A ma grande surprise, on a procédé à une compression de personnel. Ce personnel, semble t-il, aurait échangé avec les étudiants et je ne sais pas lesquels des étudiants. Ces étudiants auraient promis de mettre l’Université sang dessus, sang dessous. Ce groupe aurait promis de faire injonction pour la reprise de ce personnel. Je ne sais pas quel est le groupe d’étudiants. Je n’ai pas reçu de document du prestataire me disant ce que les étudiants ont dit ou fait. Je l’ai appris comme tout le monde sans aucun document. Moi je représente une administration. Si je reçois un document de la prestataire me faisant état de ce que les étudiants ont dit, je peux faire des investigations même s’il n’y a pas de preuves.

Les étudiants ont décrié la mauvaise qualité des aliments servis. Avez-vous en tant que premier responsable du CENOU initié dans ce sens une démarche auprès des experts pour faire vérifier la qualité des repas ?

La question de la qualité des repas est une question récurrente. Le problème de qualité n’est pas seulement dans le restaurant central, mais dans l’ensemble des restaurants. C’est pourquoi, nous avons voulu mettre en place ce qu’on a appelé des comités internes d’hygiène. A travers ce comité on pourrait s’asseoir avec toutes les parties prenantes à savoir les étudiants, les prestataires et l’administration et même des indépendants c’est-à-dire des personnes capables de faire l’expertise tels que le laboratoire national de la santé publique et le laboratoire de l’université et de nutrition. Dans ce cadre d’échange, on pouvait discuter pour avoir la même compréhension de la qualité. Quand ont parle de qualité, à quoi cela renvoi t-il ? Est-ce le goût ou la manière dont les produits sont pris depuis le fournisseur jusqu’à la préparation à la manipulation jusqu’au service final. C’est ce problème que je pose avec certaines structures estudiantines lorsque je les rencontre. Ce cadre de concertation lancé depuis janvier 2015 devrait permettre de pouvoir commandité auprès des services compétents une étude à un moment donné pour attester de la qualité des aliments. Les résultats de laboratoires des années 2012, 2013, 2014 sont là et attestent qu’il faut être vigilants à tout moment pour la qualité. En sus, le comité de qualité devrait être un organe consultatif pour l’amélioration de la qualité des repas. Nous avons écrit aux différentes associations des étudiants pour leur demander de designer des représentants et ensuite nous leur avons envoyé les termes de référence. Jusqu’à la crise de mars 2015, il y avait quatre associations sur l’ensemble des associations estudiantines qui avaient envoyé leurs représentants. Ceux-ci ont pris part à l’atelier méthodologique de ce que peut être la qualité, ils ont fait une sortie pour aller au restaurant en vue de savoir ce qu’est une chaîne, la zone de production. Tout cela leur permet de bien amender les termes de référence afin de dégager ce qui peut être plus conformes à leurs aspirations. Pour ce qui nous concerne, nous avons procédé à un toilettage de nos textes pour redéfinir le comité de qualité.

La prestataire aurait brandi des rapports du Laboratoire national de la santé publique et qui attestait de la bonne qualité des aliments. La prestataire aurait été blanchie par ces rapports. Que va-t-il se passer maintenant ?

La prestataire ne m’a pas remis de façon formelle le rapport. Mais nous avons eu des échanges de travail avec le Laboratoire national de santé publique qui a tenu à faire une observation simple, mais très pertinente. Les produits incriminés sont les produits qui ont été utilisés pour la préparation des aliments. Ce n’est pas le stock que le laboratoire a inspecté. Le groupe d’étudiants parle de sacs de lait qui serait périmé. C’est ce qui a été utilisé pour préparer les aliments le 14 et le 15 mars 2015. Le laboratoire a précisé qu’il aurait fallu faire des tests et des prélèvements sur les aliments préparés et prélevés le suc gastrique de ceux qui ont consommé ces aliments afin de pouvoir formuler des hypothèses dans le sens de leur qualité ou de leur conformité. Les étudiants lorsqu’ils ont posé le problème ont reconnu que dans le stock, il y avait quelques sacs dont les dates de péremption causaient problème. Ce sont ces sacs qui ont été mis de côté. Les résultats que nous avons ne peuvent pas être utilisés dans une procédure dans le cadre de ce différend qui oppose les consommateurs au prestataire. « Nous avons saisi la gendarmerie pour que des enquêtes poussées soient menées de sorte qu’on puisse savoir si oui ou non il y a des denrées périmées qui sont utilisées dans le cadre de la restauration universitaire » Quand on dit blanchi, c’est bien un gros mot qui n’a véritablement pas sa place dans le débat actuel. Face à ses différentes contradictions, nous avons saisi la gendarmerie pour que des enquêtes poussées soient menées de sorte qu’on puisse savoir si oui ou non il y a des denrées périmées qui sont utilisées dans le cadre de la restauration universitaire. J’ai beaucoup plus foi à ce travail que des prélèvements qui ont été effectués dans les stocks dans le magasin dont on ne doutait pas de la qualité. Cela a été un risque de partir de presomption de la qualité des stocks pour négocier la réouverture du restaurant. Nous sommes très heureux que les résultats montrent que les produits sont des produits de bonne qualité. Aujourd’hui, nous sommes dans une situation de doute. Seules les investigations de la police ou de la gendarmerie pourront nous dire s’il y a eu oui ou non dans le stock des produits périmés.

Il n’y a-t-il pas également des manipulations dans cette affaire au regard du marché qui a été récemment lancé par vos services ?

Rires… Je ne peux pas empêcher les gens de penser ce qu’ils veulent dire. Je fais simplement le constat et je me mets au défi les prestataires. Depuis juillet 2014, les contrats de tous les prestataires sont arrivés à échéance. La procédure qui est une procédure d’appel à concurrence est faite de sorte qu’on lance le marché pour que tout le monde postule et procède au renouvellement des contrats. Ce travail devrait être fait depuis juillet 2014, parce que le CENOU n’avait pas d’argent. En septembre 2014, la direction à l’époque a tenté de lancer les marchés. Mais cela a été retiré, parce qu’il n’y avait pas d’argent. Lorsque je suis arrivé au CENOU, l’une des préoccupations étaient de pouvoir normaliser les contrats pour les prestataires. Les échanges que nous avons eus avec le ministère de l’Economie et des Finances et avec le ministère des Enseignements secondaire supérieur allaient dans le sens de la contractualisation par entente directe sur les quatre mois de l’ année et ensuite l’appel d’offres ouvert. Le temps où nous avons reçu l’autorisation formelle les marchés, ce temps s’est écoulé. Le 16 février 2015, on faisait état par correspondance de règlement partiel des dettes du CENOU et de la rallonge budgétaire pour la prise en charge des prestations au niveau des restaurants universitaires gestion 2015. Le montant de la rallonge budgétaire étant de 2 milliards 795 782 000 FCFA. Par correspondance en date du 27 février, le ministère a émis un avis favorable pour le lancement du marché. Dès que nous avons reçu cela, nous avons contacté les prestataires afin qu’on puisse tenir l’échéance de fin avril. Le 13 mars 2015, le directeur général des marchés publics et des engagements financiers nous donnait l’autorisation par correspondance suite à la nôtre en vue de passer l’appel d’offres par la procédure accélérée. Le 14 mars 2015, la crise a commencé au restaurant universitaire. C’est une simple coïncidence.

Pour l’appel d’offres, la prestataire du restaurant central est –il exclu ou pourra t-elle competir avec les autres?

L’appel d’offres qui est lancé est ouvert. Je défi quiconque pense que l’appel d’offres ouvert est irrégulier. Personne n’est exclu des appels d’offres. Si vous avez les capacités, les compétences nécessaires, l’appel est ouvert. Tous ceux qui sont dans le domaine peuvent au regard des conditions y prendre part. Je leur dit souvent qu’ils ont l’avantage d’être ancien dans le domaine, d’avoir de l’expériences et que par consequent ils savent comment faire pour gagner ce marché. Il s’agit simplement de respecter les textes de la république. Si respecter les textes veut dire qu’on a envie d’éliminer des gens, il appartient à chacun d’apprécier.

En dehors de cette situation de la restauration des étudiants, quelles sont, entre autres, les ambitions que vous voulez matérialiser durant le temps de votre direction ?
Au CENOU, on a, à tout moment des défis à relever. Le premier défi était de clarifier la situation de la dette du CENOU. Nous sommes arrivés à la définir et aujourd’hui, nous sommes à 7 milliards 33 375 769 FCFA de dette. Si vous réduisez cela de 1 milliard 600 000 vous avez le montant à l’heure que je vous parle. Les restaurants représentent plus de 70% du budget du CENOU. La restauration seule dépasse les charges du personnel. Les services de santé, le transport des étudiants et l’hébergement des étudiants et même les activités culturelles et sportives. Pourquoi avec 3 milliards 600 000 FCFA, on a encore besoin d’argent pour la restauration des étudiants ? C’est ce qui nous a conduits à regarder de très près les pratiques qui sont en cours dans les différents restaurants ou qui sont en cours de façon générale dans la maison CENOU. Au regard de la situation des restaurants, il était difficile que nos plus gros restaurants parviennent à la production maximale qui était demandée. C’est pourquoi, j’ai dit à l’ensemble des prestataires qu’il y a des pratiques qui ne sont pas bonnes et qu’il était important qu’on puisse consacrer les ressources au fonctionnement des œuvres universitaires.

Parlez-vous de la quantification excessive au niveau des restaurants universitaires ?

Absolument. Je vous invite à compter le nombre de plats servis et le rapprocher à la facturation qui est effectuée. Le nombre total d’heure de service au restaurant qui est de 2 heures au diner et quatre heures au déjeuner, cela fait un cumul de 6 heures. Les six heures multiplié par soixante minutes font 360 minutes pour l’ensemble du service journalier. Si on arrive à servir un plat à la minute, cela fait un total de 360 plats par chaîne. En raison par exemple de dix chaînes, on comptera 3600 plats. S’il y a vingt chaînes, ce sera 7200 plats. Aucun de nos restaurants n’a dix chaînes. Cependant, il y a des facturations de plus de 10 000 plats. Comment comprenez-vous cela ? Nous touchons à tous ces éléments et comme cela implique du changement, il est évident que le directeur général ne peut pas être en odeur de sainteté avec tout le monde. Il faut faire un travail, sinon le CENOU disparaitra un jour. Nous avons demandé à l’ensemble des prestataires de se mettre dans cette dynamique pour qu’ensemble on puisse alléger les efforts de l’Etat afin de permettre à la jeunesse burkinabè de se former. Comme ce sont des intérêts économiques, ce n’est pas évident que les réactions puissent être promptes à aller dans ce sens. Quand on comprend tout cela, il est important d’avoir un DG qui ne s’en occupe pas.
« Par le jeu de la concurrence et au regard des tendances, si cette procédure aboutie, nous pourrons économiser plus de 200 millions de FCFA que nous pourrons réinjecter dans les œuvres universitaires »
Nous sommes prêts pour comparer les dossiers d’appel d’offres. Pour la première fois dans l’histoire des restaurants universitaires, nous avons enregistré plus de 50 dossiers. 46 offres ont pu être déposées. Par le jeu de la concurrence et au regard des tendances, si cette procédure aboutie, nous pourrons économiser plus de 200 millions de FCFA que nous pourra réinjecter dans les œuvres universitaires. C’est cette bataille de la concurrence qui est celle que l’on retrouve dans la ville sous prétexte que le DG veut favoriser X à Y.

Entretien réalisé par Soumoubienkô Roland KI
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