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Sidwaya N° 7371 du 7/3/2013

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SN-CITEC : les agents bloquent le DG au bureau et exigent son départ
Publié le jeudi 7 mars 2013   |  Sidwaya


Grève
© Sidwaya par DR
Grève : les agents de la SN-CITEC manifestant pour le départ du DG


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Les travailleurs de la SN-CITEC (une société de fabrique d’huile alimentaire et de savon) observent depuis le mercredi 6 mars 2013 à Bobo-Dioulasso, un arrêt de travail pour exiger le départ du directeur général, Bruno Schmidt, et la satisfaction totale de leur plateforme revendicative. Ayant bloqué leur DG au bureau et coupé l’électricité, ils ont obtenu la satisfaction de certaines revendications.

« On a décidé que tant que nos revendications ne seront pas satisfaites, on ne reprend pas le travail ». C’est ce que nous a confié l’un des délégués du personnel de la SN-CITEC, Frédéric Bationo. Ce mercredi 6 mars, toute la SN-CITEC était au point mort. Les agents qui réclament la satisfaction totale de leur plateforme revendicative et la démission du directeur général, ont coupé le courant pour se faire entendre. En effet, ils lui reprochent d’être « autoritariste et dictateur » et d’avoir un « comportement et des propos racistes » à leur encontre. Quant aux conditions de vie et de travail, l’un des délégués du personnel, Frédéric Bationo, explique que tout serait parti d’une somme de 50 millions de F CFA que le Conseil d’administration de la Société a décidé d’allouer par an aux travailleurs pour les indemnités, à la suite de l’accord d’établissement. « La direction générale a élaboré une première, puis une seconde clé de répartition que nous avons refusée. Nous lui avons proposé à notre tour une répartition qui équivaut à une augmentation de 50% des indemnités de logement, 14,75% des indemnités de transport et 10% des indemnités de suggestion. Ce qu’elle a refusé », a-t-il dit. A les entendre, la direction générale a soutenu que sa propre proposition sera imposée et n’est pas à négocier. En Assemblée générale, les travailleurs disent donc avoir décrété ce mouvement pour se faire entendre. Toujours concernant les indemnités, leur plateforme revendicative comporte plusieurs autres points. Il s’agit notamment de l’arrêt de menaces de licenciement des délégués de personnel par le DG, d’une augmentation de 30% de salaire, et du paiement du rappel du différent indemnitaire à compter de janvier 2012. A cela s’ajoute le sérieux problème avec l’agence de recrutement du personnel « RMO » d’un expatrié avec lequel le DG de la SN-CITEC aurait traité. « Depuis l’arrivée de ce DG, il a amené un prestataire externe qui s’occupe du recrutement du personnel.
Et ce personnel est mal payé par rapport à celui que paie la SN-CITEC elle-même. En plus, ce RMO ignore les saisonniers qui ont des dizaines d’années de service, pour recruter des gens venus d’ailleurs. Le DG est en train de détruire l’emploi au Burkina Faso au profit d’un expatrié », a ajouté cet autre délégué de personnel, Hyppolite Ismaêl Tapsoba. De plus dit-il, Bruno Schmidt refuse de leur accorder des journées continues et fériées sous prétexte que « le peuple burkinabè est un peuple fainéant avec trop de jours fériés ». Les travailleurs ayant refusé que le DG descende de son bureau en bloquant son véhicule avec des cales, le maire de la commune de Bobo-Dioulasso et Mme le haut-commissaire du Houet ont dû se déplacer pour tenter de concilier les deux parties. Après plus de deux heures d’échange, il ressort que le DG nie avoir menacé des délégués de personnel de licenciement, et d’avoir dit que le peuple est fainéant.
Il a également pris l’engagement de signer prochainement une note de service pour que les indemnités et les rappels soient versés au personnel en fin mars. Quant à la question de « RMO », il aurait estimé qu’il s’agit d’un prestataire comme tous les autres. Le personnel qui a attentivement écouté les délégués les a chargés de signifier aux autorités présentes qu’ils exigent le départ pur et simple du DG en attendant de discuter de la plateforme avec celui qui va le remplacer. Vers 15 h, sur proposition du haut-commissaire, ils ont finalement convenu de rétablir l’électricité et de laisser sortir le DG pour se retrouver à 16 h au gouvernorat, afin de poursuivre les échanges et, cette fois-ci, avec le gouverneur, le DG et les délégués du personnel.

Jean-Marie TOE

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