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Sidwaya N° 7366 du 28/2/2013

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FESPACO 2013 : Aide publique au cinéma africain L’exemple du Maroc fait école
Publié le vendredi 1 mars 2013   |  Sidwaya


Nour
© Sidwaya par DR
Nour Eddine Saïl directeur du Centre cinématographique marocain


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Le directeur du Centre cinématographique marocain a été fort applaudi, le mercredi 27 février à Ouagadougou, au colloque sur le « Cinéma africain et politiques publiques en Afrique ». L’exemple du Maroc qu’il a présenté en matière d’aide publique au cinéma, a été perçu comme un chemin à suivre pour les autres Etats du continent.

L’Ecole marocaine d’aide publique au cinéma a fait grand bruit au colloque sur le thème du 23è Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), à savoir : « Cinéma africain et politiques publiques en Afrique ». En 2012, le Maroc a enregistré 20 longs métrages et 65 courts métrages. Il est représenté au FESPACO par 3 longs métrages et a également coproduit 5 films africains dont un du Burkina Faso et du Nigeria. Résultat, le royaume chérifien a pris part à 145 festivals internationaux et a récolté 68 prix à l’échelle internationale au cours de 2012.
Comment fait-il ? Selon le directeur du centre cinématographique, Nour Eddine Saïl, les dirigeants marocains ont créé un fonds d’avance sur recettes, d’une enveloppe annuelle actuelle de 6 millions d’euros (près de 4 milliards FCFA). Une commission « souveraine et indépendante » siégeant trois fois par an, sélectionne alors les dossiers à financer.
« Pour les cours métrages (à soutenir), c’est beaucoup plus ouvert », a-t-il expliqué. « Il y a un texte qui fait obligation à toutes les sociétés de production qui veulent être agréées, de produire au préalable, trois films courts métrages. Du jour au lendemain, on est passé de 6 titres de courts métrages à 60 films, parce qu’il faut faire la preuve que vous savez produire. C’est la première fois dans la vie du Maroc, que l’on voit des producteurs chercher de jeunes réalisateurs pour qu’ils fassent de courts métrages », s’est-il réjoui. Peut-on faire la même chose dans tous les pays ? Pour M. Saïl, la réponse est affirmative. « C’est faisable dans tous les pays africains qui ont la volonté d’exister (par le cinéma, ndlr) et qui garantissent la liberté d’expression et de l’imaginaire ». Et il pense que tous les pays remplissent ces conditions.
Il conseille à chacun des Etats de tenter l’expérience avec une enveloppe initiale de 1 million (655 millions FCFA), ce qui pourrait permettre de financer 6 à 7 projets, à raison de 150 mille à 180 euros par dossier. 100 millions FCFA (160 euros) d’avance sur recettes « fait un excellent début pour démarrer un long métrage et trouver des financements parallèles », a-t-il dit.
Reste la question de la qualité. A ce propos, le directeur du Centre marocain de la cinématographie reconnaît qu’au début, on n’obtiendra pas que des films de qualité, « mais c’est en faisant beaucoup de films qu’on apprend à faire
des films de qualité », s’est-il convaincu.
L’expert a également répondu au souci de la rentabilité. Même avec 70 écrans disponibles au Maroc, cette initiative ne paraît pas rentable. D’où son conseil à susciter une demande interne des films produits et à créer des salles polyvalentes pouvant servir à la projection cinématographique. Mais surtout, a-t-il dit., « Il n’y pas que les salles. Il y a les festivals du monde, les télévisions nationales et internationales et la présence du pays à travers les plus grands festivals du monde ».
Le ministre burkinabè de la Culture et du Tourisme, Baba Hama, qui a pris bonne note, a rappelé « la nécessité d’impliquer le secteur privé dans le financement du cinéma », en tant que business à part entière. Il a souhaité qu’on œuvre à convaincre les entrepreneurs à risquer dans la production, tout comme ils risquent dans l’import-export. Il a aussi rappelé les expériences passées sur les avances sur recettes qui n’ont pas toujours été réjouissantes. Mais, il a relativisé ces échecs, expliquant que ces fonds avaient été mis en place pour des objectifs purement culturels, sans visée économique a priori.
Quant au ministre gabonais de l’économie numérique, de la communication et de la poste, Blaise Touembe, l’idée est bonne, encore faut-il la présenter, de sorte à convaincre les bailleurs de fonds qui financent en grande partie les budgets des Etats africains. En dépit des quelques réserves et devant les résultats visibles du Maroc, les participants ont souhaité que l’école marocaine en manière de financement public du 7e art fasse tache d’huile un peu partout en Afrique.
Dans leur déclaration dite de Ouagadougou, ils ont demandé aux chefs d’Etat africains de mettre en place un « fonds d’avance sur recettes » ni plus, ni moins.

Aimé Mouor KAMBIRE

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