FESPACO 2013 / Cinéma et audiovisuel au Burkina : Zoom sur des écoles de formation #aOuaga

Art et Culture

FESPACO 2013 / Cinéma et audiovisuel au Burkina : Zoom sur des écoles de formation

Publié le mardi 26 fevrier 2013 | Sidwaya

© aOuaga.com par A. Ouedraogo
Atelier de formation au montage numerique professionnel avec le logiciel CINELERRA
Dimanche 24 fevrier 2013.Cet atelier de formation s`est tenu sous le patronnage du Pr Jean Koulidiati, Ministre du developpement de l`economie numerique et des postes.

Vos outils

REAGISSEZ

Vidéos

Mamane au FESPACO 1

- 25/2/2013

Dans le dossier

Fespaco 2013

Le rayonnement du cinéma dans un pays dépend en majeure partie de l’offre de formation dans les métiers du 7ème art. Au Burkina, deux Instituts que sont l’Institut supérieur de l’image et du son-studio école(ISIS) et l’institut Imagine tentent depuis quelques années d’apporter leur touche dans la mise à disposition du capital humain nécessaire au cinéma burkinabè. A l’occasion de la tenue de du XXIIIe festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) du 23 février au 2 mars dans la capitale burkinabé, clin d’œil sur ces structures qui formation.

Le Burkina Faso, dans les années 1990, était face à des difficultés car l’Etat à travers le Programme d’ajustement structurel (PAS) s’est désengagé des secteurs comme le cinéma considérés non productifs par le FMI. L’Institut africain d’éducation cinématographique (INAFEC) qui a formé plus de 200 professionnels a été obligé de mettre la clé sous le paillasson en 1987. Une autre structure, la Société nationale d’exploitation et de distribution cinématographiques du Burkina (SONACIB), n’a pas résisté au « diktat » des institutions de Breton Woods. C’est dans ce contexte que des écoles sont nées.
Selon l’assistant administratif de Imagine, Ousmane Boundaone, son institution est un centre de formation continue et de perfectionnement dans les métiers de cinéma, de la télévision et de l’audiovisuel. Imagine a été fondé en février 2003 par le cinéaste burkinabè, Gaston Kaboré. Depuis sa création, il a formé plus de 700 professionnels venant de 26 pays africains. « Nous avons également un pôle archives audiovisuelles car la question de la mémoire se pose dans notre pays. Il faut que les jeunes burkinabè s’approprient leur propre mémoire en ayant accès à tout ce qui est patrimoine audiovisuel depuis 1944 et ce, en partenariat avec l’Institut national d’audiovisuel en France. Nous avons en stock dans notre base de données près de 160 documents audiovisuels portant sur l’histoire et la culture du Burkina », a-t-il indiqué. En matière de formation, il existe un volet initiation qui s’adresse aux élèves et aux étudiants. C’est ainsi que l’Institut a mis sur pied les « 120h chrono », des ateliers d’initiation aux techniques de fabrication de films courts en cinéma numérique depuis l’écriture du scénario jusqu’à la finition du film et à sa projection publique à destination des membres des ciné-clubs des collèges et lycées, des écoles supérieures ainsi que des universités du Burkina Faso. M. Boundaone a ajouté que la formation s’adresse aussi aux professionnels qui ont déjà fait leur preuve dans l’un des métiers du cinéma tel que le montage, le mixage, le son… « Pour le niveau 1, il faut avoir une expérience de trois à cinq ans. Le niveau avancé concerne des gens qui ont plus de cinq ans de métier. Le dernier volet concerne la formation des formateurs qui pourra intervenir ici et ailleurs », a-t-il révélé. Né durant le FESPACO 2003, Imagine célèbre par ailleurs ces 10 ans durant cette biennale du cinéma africain à travers une exposition et un colloque dénommé « le don de l’Afrique au monde ». « Il y a une activité-phare que nous allons avoir au cours du FESPACO qui s’appelle la production du magazine filmé « les newsreels ». Il s’agit d’un magazine qui est diffusé avant les films en compétition et qui est diffusé aussi par la télévision nationale. Ce magazine montre l’ambiance du FESPACO, les coulisses…Il est produit par Imagine avec les étudiants et professeurs qui sont passés par ici », a-t-il souligné. En outre, il sollicite une aide plus accrue de l’Etat car dit-il : « Il est vrai que M. Kaboré, avec sa notoriété, arrive à mobiliser de temps en temps des financements, mais l’idéal serait de pouvoir avoir l’essentiel des financements à l’interne. 60% des personnes que nous formons sont des Burkinabè. Il serait intéressant que les ministères en charge de la culture et de la formation professionnelle nous accompagnent plus conséquemment ».

« L’ISIS est né de la volonté de faire des jeunes, des cinéastes dès la base »

L’Etat n’est pas en reste dans la formation, car pour combler le vide laissé par la fermeture de l’INAFEC, il a créé en 2006, l’Institut supérieur de l’image et du son (ISIS) qui s’est transformé en 2008 en Institut supérieur de l’Image et du son studio-école. Selon le délégué général de l’ISIS, Dr Roch Privat Tapsoba, sa structure est née de la volonté de former des jeunes cinéastes dès la base. Il poursuit principalement deux objectifs. Le premier est d’assurer la formation initiale dans le domaine du cinéma et de l’audiovisuel. « Ce qui veut dire que nous prenons les jeunes qui ont le Baccalauréat et nous les formons jusqu’au Master. Les deux premières années qui sont un tronc commun permettent aux uns et aux autres de s’approprier les techniques. Une troisième année qui commence à être celle de la spécialisation et les quatrième et cinquième années qui sont celles de l’approfondissement », a-t-il indiqué. Le deuxième volet concerne la formation continue. Cela pour permettre à tous les professionnels d’avoir une formation complémentaire de ce qu’ils font. « Enfin, nous sommes là pour accompagner tous les cinéastes qui veulent réaliser leurs films parce que nous avons le matériel adéquat que nous mettons à leur disposition. Cela veut dire que si vous êtes un professionnel, nous pouvons vous accompagner avec le potentiel humain, technique, car il existe le matériel dernier cri en HD pour réaliser des films », a révélé le Dr Tapsoba. L’ISIS compte mener durant le FESPACO, une activité dénommée « fenêtre des écoles ». Il s’agit de renforcer les capacités des étudiants et des professionnels à travers des conférences, des formations, des expositions, etc. Pendant cette semaine, il y aura également des projections de films d’étudiants de l’ISIS et d’ailleurs.

Raphaël KAFANDO

Commentaires