Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Burkina Faso    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article



 Titrologie



Le Pays N° 5304 du 25/2/2013

Abonnez vous aux journaux  -  Voir la Titrologie

  Sondage



 Autres articles


Comment

Politique

Mairie de Ouahigouya : Qui succédera à Abdoulaye Sougouri ?
Publié le lundi 25 fevrier 2013   |  Le Pays




 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Après plus de 6 ans passés à la tête de la mairie de Ouahigouya, Abdoulaye Sougouri va devoir passer le témoin à quelqu’un d’autre qui sera forcément issu soit de l’Alliance pour la démocratie et la fédération / Rassemblement démocratique africain (ADF/RDA), soit du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP). Après les élections complémentaires du 17 février dernier, l’on est situé maintenant sur la nouvelle configuration du paysage politique yatengalais. En tout cas, le Conseil municipal de Ouahigouya compte 113 conseillers répartis comme suit : l’ADF/RDA(56), CDP(55), UPC (01) et PDS/METBA (01).

Désormais, la question qui est sur toutes les lèvres est la suivante : qui sera le prochain maire de Ouahigouya ? A cette question, les réponses varient et les supputations sont nombreuses. Les tractations ont déjà commencé.

Rude est la bataille qui se mène actuellement autour de la succession de Abdoulaye Sougouri. Elu sous la bannière du CDP en 2006, celui qui a la charge, encore pour quelques semaines, de la mairie de Ouahigouya aura passé près de 6 ans à la tête du Conseil municipal. Un mandat marqué notamment ces 3 dernières années par la maladie du mandataire qui, malgré tout, a tenu bon avec le concours indéfectible de son premier adjoint, Hamidou Ouédraogo dit Pelé. L’équipe qui s’apprête à passer le témoin a connu certes des ratés, mais a aussi posé des actes positifs au profit des populations. C’est dire donc que tout n’est pas noir en somme. Mais il est aussi hors de question de parler de bilan totalement positif. Tout compte fait, le Conseil municipal sera renouvelé à près de 80% et sera composé de quatre partis politiques : l’ADF/RDA (56 conseillers), le CDP (55 conseillers), l’UPC (1 conseiller) et le PDS/METBA (1 conseiller). Ces conseillers qui viennent de Ouahigouya et de ses 37 villages rattachés choisiront leur maire les prochains jours. Qui sera alors le successeur de Abdoulaye Sougouri et de quel parti sera-t-il issu ? Une grande question qui est sur toutes les lèvres et qui alimente les débats dans la Cité de Naaba Kango. Le maire Sougouri qui savourera une retraite paisible pourrait s’effacer sur la scène politique yatengalaise en raison de son état de santé.

Le plus faible laissera des plumes

Pour beaucoup, le fait d’avoir mené à terme son mandat sans couac devrait être pour lui un motif de satisfaction. L’on se rappelle que son prédécesseur, Simplice Ouédraogo, avait succédé à Issa Joseph Diallo, révoqué en cours de mandat. Avant lui, c’est Bernard Lédéa Ouédraogo qui avait été maire de 1995 à 2000. Mais le tout premier maire démocratiquement élu fut Hamadé Bougouraoua Ouédraogo qui a ouvert les portes de la municipalité en 1946. Cet homme politique, plusieurs fois ministre et député, fut un des pères fondateurs du RDA en 1946 à Bamako.

Ses successeurs sont, entre autres, Harouna Pondo Ouédraogo, Adama Sawadogo, Moussa Barry, Eloi Ouédraogo, Baba Ouédraogo, Hypolyte Ouédraogo (actuel ambassadeur du Burkina au Sénégal) qui fut maire de 1988 à 1989. Un des maires sous la rectification est sans conteste Edouard Belem qui a cédé sa place à Bernard Lédéa Ouédraogo. Pour la présente mandature, le CDP et l’ADF/RDA sont en bonne position pour occuper le fauteuil municipal. Pour le premier, il s’agit de préserver ce qui était acquis tandis que le second parti pense que son heure a sonné et que plus rien ne peut empêcher sa victoire. Dans le même temps, l’ADF/RDA reconnaît que confisquer la mairie n’est pas une chose aisée.

D’ailleurs, cela s’apparente à une humiliation pour le parti au pouvoir d’où cet avertissement d’une de ses têtes couronnées : « Nous préférons perdre les 12 communes rurales du Yatenga plutôt que de perdre la commune urbaine de Ouahigouya. » Réponse du berger à la bergère : « Cela fait près de 20 ans que nous courons après la mairie et nous ne sommes pas prêts pour qu’elle nous échappe cette fois-ci », réplique un proche de Gilbert Noël Ouédraogo. Quoi qu’il en soit, le combat est bien engagé entre les 2 partis et c’est certainement le plus faible qui laissera des plumes.

La campagne ne fait que commencer et chaque parti affûte ses armes. De toute évidence, la succession de Abdoulaye Sougouri se jouera sur les atouts et les faiblesses de chacun des candidats potentiels. Dans la foulée, chaque parti aligne officieusement ses champions. Du côté du CDP, trois personnalités sont en lice. D’abord, il s’agit de Mamadou Ouattara, ex- maire de Tangaye, proviseur du lycée professionnel Naaba Kango et président de l’Association des municipalités du Burkina Faso (AMBF), section Nord. Comme tout être humain, cet enseignant de carrière a ses qualités et ses défauts. De prime à bord, ses admirateurs évoquent comme atout sa parfaite connaissance de la gouvernance locale. Maire sortant d’une commune rurale, il se présente comme le candidat idéal d’une commune urbaine notamment celle de Ouahigouya. Ses admirateurs avancent également son niveau d’instruction comme un atout de plus pour occuper le poste de maire. Sa réserve légendaire et sa patience spontanée font encore de lui l’homme capable de gérer la municipalité. C’est du moins la conviction de ses proches. Cependant, ses détracteurs le trouvent trop ’’mou’’ pour être maire de Ouahigouya. Ses ennemis politiques sont allés jusqu’à dire qu’il n’est pas assez ‘’généreux’’ et qu’il manie mal la langue de ses ancêtres. Le conseiller du secteur 13 va-t-il déjouer les pronostics de ses adversaires ? C’est le wait and see.

Deuxième candidat du CDP en lice : Issaka Ouédraogo. La quarantaine bien sonnée, ce conseiller du secteur 12 (Gondolgo) est un fonctionnaire du ministère de l’Agriculture. Jusque-là, il occupe le poste de président de la Commission affaires financières de la mairie. On dit de lui qu’il maîtrise bien la question du développement. On loue son courage, sa détermination et son envie à toujours aller au bout de sa logique.

Parlant de ses points forts, ses amis notent sa longue expérience en matière de gestion des affaires financières publiques. Mais pour avoir travaillé avec l’équipe sortante, ses adversaires trouvent qu’il n’a plus rien à proposer aux Ouahigouyalais. Renfermé sur lui-même ? Ses adversaires le pensent bien.

Le poste de maire est très convoité

Troisième et dernier candidat virtuel du CDP : Alidou Sidibé, responsable du service de l’Etat civil de la mairie. Ceux qui ont un penchant pour lui disent qu’il a une qualité inestimable : sa capacité à gérer le capital humain. Bénéficiant du soutien d’un opérateur économique de la place, M. Sidibé compte renverser la vapeur en se positionnant comme le candidat des veuves et des orphelins. Humble, jamais démagogue et toujours souriant, cet homme connaît bien les arcanes de la mairie. Toutefois, ceux qui sont contre lui trouvent quelque chose à dire sur son parcours. C’est ainsi qu’ils citent son nom dans l’établissement des actes de naissance jugés frauduleux au moment de l’enrôlement biométrique.

Quant au parti qui a choisi comme emblème l’éléphant, un certain nombre de personnes sont indiquées comme les successeurs potentiels de Abdoulaye Sougouri. La course vers l’Hôtel de ville intéresse d’abord Sidiki Belem qui, en plus de son poste de député, veut être maire de Ouahigouya. Tribun, ce parlementaire est à son 3e mandat et dispose d’un carnet d’adresses bien fourni. A 56 ans, ce harangueur dit toujours, tout haut, ce que les autres pensent tout bas. On dit qu’il n’a pas sa langue dans sa poche. Ses supporters, parlant de lui, disent qu’il ne s’est jamais gêné de manger, de boire ou de dormir avec les gens du village. Selon eux, ce député transporte des paysans venant des champs dans son véhicule. Un autre candidat pour le compte de l’ADF /RDA : Ibrahim Ouédraogo. Enseignant de carrière, il est également le vice-président du comité de jumelage de Ouahigouya. Homme du serail, il bénéficie d’une certaine estime au sein de la vieille garde du parti. Son passage, par le passé, à la mairie, selon ses amis, l’a formé et transformé en quelqu’un de bien pour la mairie. Dans son fief électoral de Aourema, les populations citent ses nombreuses actions de bienfaisance. Pourtant, ses adversaires ont des mots durs à son encontre : il n’est pas si connu pour diriger la mairie. Aussi, il manque d’assise politique au Yatenga.

Quant à Ismaël Ouédraogo, il se présente comme le candidat des jeunes. A 37 ans, il est titulaire d’un DUT en gestion des entreprises. Il possède aussi une Licence en gestion PME et PMI obtenue en France. L’homme a en poche son Master 2 en gestion des projets, option relations internationales, décroché au Burkina. Il est l’actuel gestionnaire de l’EPCD/Ouahigouya. Ses proches parlent de sa parfaite connaissance des collectivités locales. Grand connaisseur des circuits du monde arabe, il a l’onction de la jeunesse. Il passe pour être celui dont la commune de Ouahigouya a besoin. Par contre, certains estiment qu’il est trop jeune pour diriger tous ces dinosaures. Ces derniers brandissent son arrivée tardive dans la classe politique yatengalaise.

Selon nos sources dignes de foi, chacun des deux partis a déjà choisi un seul candidat parmi les potentiels. Ce choix tenu secret et opéré par les ‘’gourous’’ des partis ne sera dévoilé que le jour de la mise en place du bureau du Conseil municipal. En outre, l’UPC et le PDS/METBA sont actuellement des faiseurs de rois et chacun de leurs conseillers se disent ‘’choyés’. Seulement, le torchon brûle présentement entre les militants du parti de la panthère et leur responsable local, Abdoulaye Ouédraogo. L’unique conseiller obtenu dans le village de Toessin se trouve être un citadin de Ouahigouya qui n’est pas connu des habitants de Toessin. L’un d’entre eux, Assami Sawadogo, dit être le conseiller légitime. Or, son nom ne figure pas sur les documents administratifs. Le responsable de l’UPC /Yatenga que nous avons approché reconnaît effectivement que l’élu n’est pas un ressortissant de Toessin. Ce qu’il faut retenir, c’est que le poste de bourgmestre est très convoité. Qui a dit alors que la responsabilité ne nourrit pas son homme ? Que dire du véhicule de service, de la dotation mensuelle en carburant, de l’alimentation gratuite en électricité à domicile, des autres indemnités et enfin des honneurs ?

Hamed Nabalma

 Commentaires