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Sidwaya N° 7255 du 17/9/2012

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Les femmes burkinabè au président du Faso : « Merci pour ce que vous avez réalisé, mais beaucoup reste à faire »
Publié le lundi 17 septembre 2012   |  Sidwaya


Le
© Autre presse par DR
Le 3e Forum national des Femmes.


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Le président du Faso, Blaise Compaoré, a échangé avec les femmes des 13 régions du Burkina, le 15 septembre 2012 à Ouagadougou. Ce dialogue direct, une des activités-phares du Forum national des femmes, a permis à celles-ci, d’exprimer leurs préoccupations au chef de l’Etat.

C’est un tonnerre d’applaudissements qui a accueilli le président du Faso, Blaise Compaoré et son épouse, Chantal Compaoré, en cette matinée du 15 septembre 2012. Après avoir écouté le rapport de synthèse, lu par le ministre de la Promotion de la femme, Nestorine Sangaré, le président du Faso a salué l’effort constant de la femme burkinabè. « Je voudrais rendre un hommage mérité à nos laborieuses mères, sœurs, épouses, et filles des villes et des campagnes qui, tout au long de notre histoire, ont été les entrepreneurs efficaces, discrets, souvent méconnus de nos bases productives familiales et les garantes de la pérennité de nos valeurs culturelles et de la stabilité des cellules sociales », s’est exprimé le président Compaoré.

Il a dit sa joie d’ « être là pour la troisième fois, à cette haute tribune » pour poursuivre avec les filles et les femmes, les réflexions engagées depuis bientôt quatre ans. Il a soutenu que la prise en compte des besoins spécifiques des femmes a toujours été au cœur des stratégies et politiques du gouvernement. Aujourd’hui, a affirmé Blaise Compaoré, des motifs de satisfaction existent dans certains secteurs comme l’éducation des filles, la santé, le transfert des technologies aux femmes, leur participation active à la vie politique et leur accès aux instances décisionnelles. Cependant, a reconnu le premier des Burkinabè, dans certains domaines, les indicateurs sont en-deçà des attentes. Ces résultats, selon le président du Faso « invitent à poursuivre, intensifier et mieux structurer nos interventions ».

Il a alors, relevé la question de l’autonomisation des femmes qui impose l’exploration de nouveaux horizons en ce qui concerne l’accès à la terre, aux facteurs de production et au crédit.

Aussi a-t-il positivement apprécié le thème de ce 3e forum qui est en rapport avec la SCADD. Une façon, a-t-il estimé, d’afficher la volonté des femmes de s’approprier ce référentiel et d’en être des acteurs de premiers rangs. Il les a invitées à faire leur, le modèle pôle de croissance qui offre des plateformes intégrées, ouvertes aux femmes et dont le mode de fonctionnement lève les contraintes liées au droit à la terre et à l’accès au crédit. La transversalité du genre recommande une approche concertée, en vue d’actions d’envergure et pérennes.

Ce qui doit changer en faveur des femmes

« L’émergence du Burkina Faso doit s’appuyer sur la participation effective et efficace des femmes aux grands chantiers et l’amélioration significative de leur statut social », a indiqué le président du Faso. Il a, pour ce faire, appelé l’autre moitié du ciel à s’investir davantage pour l’aboutissement des initiatives de transformation entreprises en vue du renforcement de la sécurité humaine au Burkina Faso.

L’instauration du dialogue direct pendant le forum a donné l’occasion aux femmes d’exposer plusieurs préoccupations au président du Faso, Blaise Compaoré. Pour la cause, elles ont interpellé les premiers responsables du pays sur la quasi totalité des domaines-clés du développement. La parole a été donnée à chacune des régions pour exposer ses problèmes. Les difficultés sont les mêmes, à quelques différences près.

De façon générale, les femmes ont reconnu et salué les efforts consentis pour leur épanouissement. Elles ont remercié le chef de l’Etat pour la mise en œuvre de certaines recommandations issues des fora passés. Cependant, ont-elles soutenu, de nombreux défis restent à relever. D’où la sollicitation du président Compaoré à donner des directives ou à prendre des engagements dans le souci d’améliorer les conditions d’existence de la femme burkinabè. Les principales doléances portent notamment, sur la nécessité de prendre des mesures qui puissent réparer l’injustice sociale, l’inégal accès aux services sociaux, à la formation, aux moyens financiers, à la terre ...

En effet, bien que d’énormes efforts aient été fournis pour améliorer l’accès des femmes à l’éducation, des inégalités d’accès à la formation professionnelle persistent. Cette situation a été dénoncée par les déléguées qui ont demandé la prise de mesures pour corriger cet état de fait. A ce propos, elles ont souhaité l’augmentation du nombre d’écoles primaires, de lycées et collèges, la prise de mesures incitatives visant à attirer et maintenir les jeunes filles à l’école. Toujours dans le domaine de l’éducation, les femmes ont insisté sur la création de maisons communautaires pour les filles du post-primaire et de centres de formation professionnelle pour les jeunes filles déscolarisées. Pour pallier le problème d’analphabétisme qui touche plus de la moitié des femmes du Burkina, l’ouverture d’autres centres d’alphabétisation a été solennellement demandée.

Dans le domaine de la santé, les participants ont réclamé la construction d’infrastructures sanitaires. Elles ont souhaité l’équipement des centres hospitaliers de matériels adéquats et le renforcement des capacités du personnel de la santé ainsi que des actions de lutte contre la mortalité maternelle et infantile, le VIH/SIDA.

Le dépistage et la prise en charge gratuite des cancers féminins étaient également au cœur des préoccupations, sans oublier l’instauration de la gratuité de l’accouchement.

L’importance d’ériger les CSPS des chefs-lieux des communes rurales en Centres médicaux avec antenne chirurgicale (CMA) n’ont pas été, non plus, en reste.

Il en est ressorti que le secteur agricole est le domaine où les femmes éprouvent des difficultés liées à l’accès à la terre et aux moyens de production. Pour cela, les participants ont réclamé la poursuite de l’opération 100 000 charrues et l’aménagement de superficies cultivables pour leurs activités agricoles.

La promotion et le développement de la femme passent forcément par son autonomisation et pour cela, le 3e forum a demandé qu’une faveur leur soit accordée, notamment dans l’acquisition de fonds. C’est dans ce sens que les forumistes ont jugé nécessaire la mise en place d’un fonds pour le financement des activités et l’allègement des conditions d’accès aux crédits.

Par ailleurs, les femmes ont relevé l’impérieuse nécessité de mener des actions visant à protéger les enfants, et notamment, les filles sur les différents sites aurifères que compte le Burkina. Elles ont proposé la mise en place de centres de réinsertion et ont souhaité le renforcement des mesures de sécurité sur ces lieux.

Toujours au chapitre des doléances, elles ont souhaité le désenclavement de toutes les régions par la construction de routes et le renforcement des capacités de l’aéroport de Bobo-Dioulasso.

Au plan politique, il est paru impérieux d’appliquer effectivement la loi sur le quota genre aux élections couplées à venir, si l’on veut corriger la faible présence des femmes dans les sphères de décision.

Blaise Compaoré rassure

Après avoir écouté les préoccupations des forumistes, le président du Faso les a rassurés que son gouvernement mettra tout en œuvre pour que leurs vœux soient exaucés. Pour lui, le fait que les femmes se mobilisent pour le développement durable revêt une grande importance pour le Burkina Faso. Il a reconnu, avec elles, que l’analphabétisme est récurrent. ‘’Si nous construisons le progrès sans âme ni morale et éthique, nous allons construire un progrès à moyen terme et accumuler des ruines pour le restant de notre vie. A vous entendre, nous sentons que des inquiétudes demeurent toujours et que vous voulez que des solutions soient trouvées dans l’immédiat. Il faut que vous compreniez que le problème du monde ne se résume pas à l’incapacité pour les dirigeants de signer des décrets pour adopter des lois et de les faire appliquer. C’est plutôt comment faire en sorte pour que les pesanteurs socioculturelles puissent être bannies’’, a-t-il indiqué.

Il a par ailleurs, signifié que dans la plupart de nos sociétés, les femmes et les filles ont le sentiment que l’infériorité à l’homme est naturelle. Il a affirmé que les femmes doivent œuvrer à ce que leurs enfants vivent mieux qu’elles, parce que le développement durable, c’est d’abord satisfaire ses besoins sans compromettre les besoins de la génération future.

Aucune nation ne peut se construire, si aucune exigence n’est faite au préalable. C’est la raison pour laquelle, le Président a donné l’assurance aux femmes que leurs attentes seront prises en compte. Cependant, il les a invitées à être patientes, afin que les objectifs qu’elles poursuivent soient atteints. Il les a enfin, exhortées à plus d’engagement et de responsabilité, afin d’être des actrices actives du changement. Séance tenante, chacun des ministres interpellés a apporté des réponses adéquates aux préoccupations des femmes.

Assétou BADOH
Habibata WARA
Afsetou SAWADOGO

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