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Balai citoyen : les raisons de l’exclusion de Diakité déballées à Bobo
Publié le samedi 11 avril 2015  |  Le Quotidien
Arrestation
© aOuaga.com par Séni Dabo
Arrestation de militants pro-démocratie en RD Congo : Oscibi Jhoann du Balai citoyen raconte sa mésaventure
Vendredi 20 mars 2015. Ouagadougou. Centre national de presse Norbert Zongo. Le mouvement Le Balai citoyen a animé une conférence de presse au cours de laquelle son militant Oscibi Jhoann, arrêté et détenu en RD Congo avant d`en être expulsé, a raconté sa mésaventure




Leader « charismatique » du Balai Citoyen à Bobo-Dioulasso, Alexandre Diakité et certains de ses camardes sont définitivement exclus du mouvement. Justifiée selon ses responsables, cette action a et continue de faire couler beaucoup d’encre et de salives. Pour recadrer les débats, la coordination nationale du mouvement a animé une conférence de presse, le vendredi 10 avril 2015, à Bobo-Dioulasso. Il en est ressorti que l’exclusion de ces derniers, fait suite de leur non respect des textes régissant le fonctionnement du mouvement.
Depuis l’exclusion d’Alexandre Diakité et de certains de ses camarades du Balai citoyen, tout a été et continue de se dire sur le mouvement. Afin de donner la « vraie » information aux populations quant à cette action, les coordinations nationale et régionale du mouvement ont conjointement animé une conférence de presse pour, selon elles, éclairer la lanterne des uns et des autres. Principal animateur du face-à-face avec les journalistes, Me Guy Hervé Kam, porte-parole du Balai citoyen, a justifié la sanction de ces derniers du mouvement par leur non respect des textes régissant son fonctionnement. Pour plus de détails, c’est Niamba Yssoufouau, ancien camarade de lutte de Diakité, actuellement coordonnateur régional provisoire qui s’est chargé d’énumérer point par point les reproches faits à son désormais ancien « patron ». Ce sont essentiellement d’après ses dires, les prises de décisions unilatérales ; des mauvais comportements vis-à-vis des populations ; une perception négative du rôle du mouvement et autre.
Avant d’en arriver à l’exclusion, des anciens camarades de Diakité qui, aujourd’hui ont la charge de la coordination « provisoire » du mouvement dans les Hauts-Bassins disent avoir maintes fois tenté de l’appeler à la raison en vain. « A l’interne, nous avons essayé de le raisonner et cela provoquait souvent des tensions entre nous. Pour la bonne image du mouvement, nous étions souvent obligés de faire violence sur nous-mêmes par rapport à certains de ces agissements » a révélé Niamba Yssoufou, coordinateur provisoire du mouvement et ancien camarde de lutte de Diakité. A propos, une personne « ressource » de la coordination dit avoir plusieurs fois intervenu pour empêcher le fil qui liait les membres de la coordination sous l’ère Diakité de se briser. Si d’aucuns pensent que le mouvement tangue, Guy Hervé Kam s’est voulu rassurant : « Le Balai citoyen se porte très bien. Dans la vie même d’une personne, il arrive souvent qu’on se prive d’une partie de son corps, pas parce qu’on ne l’aime pas mais, pour son bien. C’est le cas du Balai citoyen actuellement ».
Balayé du Balai citoyen, l’absence de Diakité du mouvement ne devrait en aucun cas selon les conférenciers, constitué un obstacle à son fonctionnement. Pour ce faire, une équipe « restreinte », conduite par Niamba Yssoufou a été mis en place pour assurer la transition en attendant l’élection de la coordination régionale. Consciente de l’immensité des taches, l’équipe dit être déjà à pied d’œuvre pour selon elle, redorer l’image du mouvement, travailler à préparer la caravane sur l’enrôlement initié par le Balai citoyen et qui passera à Bobo-Dioulasso mais surtout poser les bases d’une restructuration « efficace » du mouvement dans les Hauts-Bassins et ce, pour éviter les erreurs du passé.
Si les coordinations nationale et régionale du Balai citoyen ont voulu cette conférence de presse pour donner des éléments justificatifs de l’exclusion de certains de leurs membres du mouvement, elles l’en ont mis à profit pour se prononcer sur la situation nationale marquée ces derniers temps par l’adoption du nouveau code électoral mais aussi du retrait des membres de l’ex-majorité des organes de la transition. A la question de savoir si ce code n’est pas contraire à l’esprit de la charte qui prône l’inclusion, Kam et ses camarades sont catégoriques : « l’inclusion ne signifie pas impunité ». Par ailleurs, ont-ils salué au passage l’adoption de ce code tout en exhortant les autorités de la transition à aller plus loin et ce, en « tapant sur les doigts de tous ceux qui sont impliqués dans des crimes économiques et de sang ». Aussi, ont-ils minimisés le départ de l’ancienne majorité de la transition tout en qualifiant leur acte de « bon de barras pour les populations ». Pour Kam et ses camarades, le tapage des partisans de Blaise Compaoré depuis l’adoption du nouveau code électoral se comprend : « ils savent que s’ils n’ont pas le pouvoir, leur place ce sont les maisons d’arrêt ». Les conférenciers en appellent donc à la vigilance et à la mobilisation des populations car, ont-ils dit, « les anciens dignitaires voudront de toutes les manières revenir aux affaires rien que pour protéger leurs intérêts ».

Par Mady BAZIE
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