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Le Pays N° 5304 du 25/2/2013

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Campagnes de Reboisement : Le diagnostic dans la région du Centre
Publié le lundi 25 fevrier 2013   |  Le Pays




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La restauration du couvert végétal n’est plus le seul apanage des écologistes, des naturalistes, encore moins des botanistes ; il est aussi celui des écocitoyens. En effet, les enjeux de la dégradation de l’environnement interpellent l’humanité à plus d’actions écologiques. Dans cet élan, chaque citoyen met le sien pour contrer l’avancée du désert. C’est ainsi qu’au Burkina Faso, de nombreux efforts ont été déployés par différents acteurs aux fins de reconstituer le couvert végétal et de satisfaire au mieux les besoins des populations en produits forestiers. Cette volonté se manifeste à travers des campagnes de reboisement auxquelles participent de plus en plus des hommes politiques, des autorités administratives, coutumières et religieuses ainsi que les différentes couches socioprofessionnelles. Un engagement fort louable qui a permis, de nos jours, d’enregistrer des acquis dans la lutte contre la désertification. C’est dans cet engagement qu’en 2012, la région du Centre a produit près de 1 198 626 plants pour une prévision de 1 790 000 plants, soit un taux de réalisation de 66,96%. On note également la plantation d’au moins 157 000 plants sur environ 419,95ha et 34,3km linéaires. Cependant, force est de reconnaître que ces efforts fournis sont annihilés du fait de l’absence de résultats tangibles et probants sur le terrain. Le taux de survie des plants demeure insignifiant du fait de nombreux facteurs nuisibles à cette campagne verte. Conscient de ce manque à gagner, le ministère de l’Environnement et du développement durable (MEDD) veut prendre des mesures préventives et protectrices car pour ce département, l’organisation d’une campagne de reboisement comporte différentes phases, à savoir les préparatifs, l’exécution de la campagne et le suivi-évaluation des réalisations. Pour ce faire, le MEDD a mis au point, un « Document cadre directeur » pour l’organisation des campagnes de reboisement au Burkina Faso. Elaboré pour servir de guide pratique à l’ensemble des acteurs, ce document fournit des indications sur le calendrier de mise en œuvre des activités et des responsabilités des différents acteurs. « Les préparatifs d’une campagne de reboisement commencent aussitôt après la fin de la campagne précédente », indique le document qui précise que cette phase consiste en l’organisation de rencontres-bilans, programmation des activités de reboisement à venir, l’information et la sensibilisation des acteurs et, mieux, en la formation de ces derniers. Des rencontres-bilans et préparatoires doivent se tenir pour dresser le bilan de la campagne écoulée et faire des prévisions pour la campagne à venir, notamment les besoins et les sources de financement. La région du Centre a planté le décor par l’organisation d’un atelier-bilan de 2012 sur cette campagne verte. De ce bilan, les acteurs de la sauvegarde de l’environnement du Centre notent un mauvais rendement des opérations de reboisement. Le manque d’entretien adéquat des plants mis en terre, la dispersion des sites collectifs de reboisement, les actes contre-nature et inciviques, la faible capacité technique des producteurs de plants en matière de production, de plantation, de protection des plants et des suivi-évaluations des opérations de reboisement ; les retards dans les opérations de reboisement sont des facteurs qui ont été identifiés par les services techniques de la direction régionale de l’Environnement et du développement durable du Centre (DREDD/C). A ces maux se greffent des difficultés et pas des moindres qui jalonnent ces opérations et se résumeraient au manque d’eau sur certains sites de production de plants, la divagation des animaux, la faible mobilisation des acteurs, le non-respect des techniques de plantation et de planification et la faible communication entre les acteurs. Il est souhaitable qu’à la faveur de la décentralisation, les collectivités territoriales prennent à bras-le-corps, la question de la reforestation et que les moyens de protection, les techniques de reboisement et d’entretien de ces plantes leur soient assurés. C’est, du reste, l’avis du gouverneur de la région du Centre, Georges Mairie Compaoré, qui indique que « nous devons aujourd’hui plus que jamais repenser et consolider notre stratégie d’intervention aux fins d’accompagner le processus de décentralisation et de faire face aux problèmes dans notre région ». Cela contribuera, sans conteste, à l’accroissement significatif des superficies et des taux de réussite des plantations ainsi qu’à la pérennisation des réalisations des taux physiques. A ces orientations, la direction régionale de l’Environnement et du développement durable du Centre entend donner de la vitalité en impliquant pour la validation du document cadre, les différentes structures (institutions, associations et ONG) de lutte contre la déforestation. Ce sont, entre autres, les maires, les préfets, les représentants de la Commission environnement et développement local, les responsables de service en charge des eaux et forêts, de l’élevage et de l’agriculture, ainsi que des représentants locaux de projets de développement, des pépiniéristes et des ONG de protection des ressources forestières. « L’objectif global de l’atelier est de contribuer à une meilleure planification des activités de campagne de reboisement de 2013 sur la base des résultats des campagnes précédentes en vue d’une réussite des plantations à venir », a dit Colette Zoetiyenga, directrice régionale de l’Environnement et du développement durable du Centre. Ce qui traduit que plus rien ne sera comme avant dans les opérations de reboisement. Des directives régionales et spécifiques seront adoptées pour l’organisation de la campagne de reboisement au Burkina à partir de 2013. En la matière, l’information et la sensibilisation des acteurs, en ce qui concerne ceux de la ville de Ouagadougou et ses environs, à travers des causeries-débats, des théâtres, des conférences, des sessions de formation des producteurs, la production d’environ 2 millions de plants, le suivi des pépinières publiques et privées sont autant de mesures prises en vue du bon déroulement de la campagne de reboisement 2013. Il était vraiment temps que ce travail de reverdissement de la terre soit réglementé et suivi pour plus de résultats et que les bonnes volontés se réfèrent aux structures techniques environnementales pour ces campagnes de reboisement qui font partie intégrante des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD).

Armel ILBOUDO

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