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Burkina: grève générale annoncée le 8 avril après des propos véhéments du Premier ministre
Publié le jeudi 2 avril 2015  |  AFP
SCADD
© Autre presse par Roger Nana
SCADD : le comité de pilotage en session extraordinaire
Mardi 3 février 2015. Ouagadougou. Le comité de pilotage de la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCADD) a tenu sa session extraordinaire en présence du Premier ministre Yacouba Isaac Zida, président du comité




Ouagadougou - Une "grève générale" a été annoncée jeudi pour le 8 avril au Burkina Faso alors que le Premier ministre burkinabè a accusé mercredi les grévistes impliqués dans les récents mouvements sociaux de vouloir instaurer un "climat d’anarchie" dans le pays.

Réunis au sein de la Coalition nationale contre la vie chère (CCVC), la quasi-totalité des syndicats ont appelé à "une grève générale de 24 heures des travailleurs du public et du privé, ainsi que des élèves et étudiants" à cette date, selon le président de la CCVC, Chrysogone Zougmoré.

Seule une organisation syndicale avait jusqu’alors appelé à une grève le 8 avril pour exiger la réduction du prix du carburant.

La CCVC exige également qu’un mandat d’arrêt international soit lancé contre Blaise Compaoré et son frère François pour leur implication présumée dans des crimes économiques et de sang, a poursuivi M. Zougmoré lors d’une conférence de presse.

Blaise Compaoré a été chassé du pouvoir fin octobre après 27 ans de règne par la rue qui dénonçait notamment son népotisme. Un binôme composé du président Michel Kafando et du Premier ministre Isaac Zida dirige le pays jusqu’aux élections présidentielle et législatives d’octobre.

Mercredi soir, M. Zida a accusé les grévistes impliqués dans les fréquents mouvements sociaux des dernières semaines de chercher à "saper" les efforts du gouvernement en "installant un climat d’anarchie, comme pour défier ouvertement l’autorité de l’Etat".

Les "mouvements de grèves désordonnées", "revendications intempestives", "occupations des lieux de travail" et autres "entraves à la liberté de
circuler" "indiquent clairement que l’on veut empêcher le gouvernement de travailler et, à terme, les élections de se dérouler", a-t-il asséné.

Le gouvernement "s’opposera désormais" avec "fermeté et responsabilité" à "toute tentative de déstabilisation, d’où qu’elle vienne", a averti le Premier ministre.

Des propos qualifiés de "révoltants" et d’"insultants" par le secrétaire général de la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B), Bassolma Bazié.

"Nous devons rappeler au Premier ministre Zida qu’il occupe ce poste grâce aux sacrifices de (la rue)", a-t-il souligné, ajoutant que "le mouvement syndical continuera de se battre quelles que soient les menaces proférées".

"Même sous la dictature de Blaise Compaoré, nous menions nos activités sans problème", a remarqué de son côté le secrétaire général de la Confédération syndicale du Burkina (CSB) Paul Ouédraogo, dénonçant une "menace contre les libertés syndicales et de grève".

Une grève des chauffeurs routiers lundi et mardi a bloqué l’approvisionnement en pétrole de centrales électriques, provoquant des délestages importants dans le pays.

Les chauffeurs exigeaient l’application d’une convention collective censée entrer en vigueur en 2011 et qui prévoit une revalorisation salariale et leur déclaration à la sécurité sociale.

"Faire passer les intérêts individuels et corporatistes avant le bien commun, c’est faire le jeu des revanchards qui n’ont pas encore digéré la
perte du pouvoir et de ceux qui s’activent à dévoyer l’insurrection populaire", a commenté M. Zida.

Il a épinglé des "revendications égoïstes, dont certaines sont manifestement surréalistes", et invité les travailleurs à "ne pas se laisser
abuser".

Les grèves se multiplient au Burkina Faso. Un autre mouvement, qui touchait depuis une semaine les Brasseries du Burkina (Brakina), est en voie de résorption après que ses agents ont accepté une augmentation de 15% en plus d’une prime, au lieu des 80% exigés, de source syndicale.

roh/jf/sba
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