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Le Quotidien N° 698 du 20/2/2013

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Elections municipales partielles - Les raisons du désintérêt des électeurs
Publié le mercredi 20 fevrier 2013   |  Le Quotidien


Barthélémy
© Autre presse
Barthélémy Kéré
Président de la CENI (Commission électorale nationale indépendante)


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Ainsi, certains Burkinabè ont été une fois de plus invités à repartir, pour la seconde fois donc, aux urnes pour le choix des conseillers devant les représenter au sein des instances dirigeantes de leurs communes respectives. Si ce n’est pas trop leur demander, c’est qu’alors nos compatriotes nourrissent beaucoup d’engouement pour la chose politique, particulièrement la gestion du patrimoine publique : c’est alors un acte hautement civique que d’accepter, malgré les désagréments que cela puisse occasionner à l’agenda des uns et des autres, que de vouloir se prêter à un exercice que l’on croyait pourtant terminé depuis le 2 décembre 2012. La citoyenneté chez les Burkinabè est désormais manifeste, tel que nous l’a attesté le taux de suffrage lors des élections couplées de décembre, que les organisateurs de ces élections partiellement reprises ne se sont pas doutés outre mesure de l’affluence, une nouvelle fois, devant les 691 bureaux de vote concernés. Désormais, le peuple burkinabè n’entend plus demeurer spectateur des agitations des seuls politiques lorsqu’il lui est demandé de donner son point de vue, d’une manière ou d’une autre, comme c’est le cas lors des élections, sur l’orientation de son développement. Les masses à la base veulent désormais mettre, à travers leurs votes, les gens qu’il faut à la place qu’il faut. Mais de là à vouloir que les gens se démènent indéfiniment à faire des navettes entre leurs activités habituelles de quête de la pitance et les bureaux de vote, dans une contexte de vie chère généralisée et « légalisée », où le Burkinabè moyen, la plus forte portion de l’électorat donc, vit au jour le jour, c’est vraiment trop demander. Surtout que l’on sait que ces élections partielles ne représentent pas vraiment un enjeu et ne sauraient véritablement influencer les premiers résultats globaux.
C’est sans doute une telle réflexion, disons cette réalité, qui puisse expliquer l’attitude stoïque des citoyens depuis l’ouverture de la campagne le 9 février dernier, jusqu’à la fermeture même des bureaux de vote. On n’a pas vraiment senti, cette fois, un certain engouement pour cette reprise partielle des élections municipales. Les seuls bruits, dont l’expression a bien sûr été une liesse populaire et assourdissante dans toutes les contrées et les rues du pays, se rapporte à la belle prestation de notre équipe nationale de football à la dernière Coupe d’Afrique des Nations. Et là encore, les Burkinabè, tous unis comme un seul homme, ne se sont pas fait prier pour s’aligner derrière les couleurs nationales, preuve de notre attachement à la patrie que l’on voudrait émergente, rayonnante, au vrai sens du mot, et non pas de façon abstraite ou utopique. On dira donc que les Etalons ont fait ombrage aux politiciens. Et tant mieux si les sportifs ont été plus concrets. Le concret, c’est ce dont le peuple a vraiment besoin. Les actes, aller au charbon et mouiller le maillot, comme on dit. Les partis concernés par ces reprises semblent d’ailleurs convaincus du peu d’enjeu de cette reprise qu’ils n’ont pas tellement mouillé le maillot. Ils ne se sont pas véritablement impliqués eux non plus. Apparemment, ils n’ont pas voulu y mettre les moyens nécessaires. Comme si eux-mêmes s’étaient résignés à abdiquer à certains endroits, ils n’ont ni même fait de propagande autour de ces élections.
On peut comprendre que les électeurs se lassent finalement et se désintéressent de cet deuxième appel aux urnes, mais au sortir, après les décomptes, les partis qui s’en sortiront affaiblis, ne devraient que s’en prendre à eux-mêmes, parce que quelque part, ils n’ont pas réellement passé l’information à leurs militants. Pour s’en convaincre, il fallait discuter, comme ça, avec certaines personnes dans les circonscriptions concernées par ces seconds votes. Très peu savaient, en effet, qu’il y avait encore des élections dans leurs quartiers .

Jean-André ZOSSI

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