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Elections au Burkina: pourquoi répéter l’erreur de Blaise Compaoré?
Publié le lundi 30 mars 2015  |  FasoZine




Pour un retour de la démocratie et de la paix, faut-il opter pour l’exclusion et favoriser ainsi, un ou des partis politiques qui sont déterminés à triompher sans gloire? Errare humanum est, sed perseverare diabolicum. Ainsi parlaient les Romains pour dire que l’erreur est humaine et que c’est y persévérer qui est diabolique. Cette sagesse universelle va-t-elle habiter les Burkinabè, notamment les autorités de la transition, exécutif comme parlement, pour les empêcher de commettre l’erreur politique qui a coûté à Blaise Compaoré son départ précipité des affaires?

On espère que oui, car c’est en voulant changer les règles du jeu en plein match, et devenant arbitre et en même temps joueur que l’ancien chef de l’Etat, s’est vu rappeler à l’ordre par le peuple souverain. L’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 ayant procédé au nettoyage salué par tous, et la transition faisant son bonhomme de chemin, cahin caha, est-il encore utile d’exclure des personnes d’un jeu politique que tout le monde dit désormais ouvert?

Surtout que pour cette erreur politique qui a consisté à la tentative de modification de l’article 37, certains qui poussent aujourd’hui des cris d’orfraies par partis politiques, mouvements dits de la société civile ou même dirigeants de transition, interposés, sont autant, sinon plus coupables que d’autres qui sont menacés d’une quarantaine injustifiée et injuste.

Qu’ils soient civils ou militaires en disponibilité, tant qu’ils jouissent de leurs droits de citoyens burkinabè pleins ayant respecté toutes les procédures en vigueur, cela va de soit qu’ils prennent part aux compétitions électorales sur le même pied d’égalité que tous. Il est important, pour couvrir ces scrutins du manteau de la crédibilité et leur conférer ce label de «démocratiques, libres et transparents» qui font plaisir à l’international, de les ouvrir à tous. Surtout que la «fraude massive» dont était accusée, à tort ou à raison, les anciens dirigeants ne devrait plus être possible.

Ils n’ont plus la maîtrise de l’appareil d’Etat et la Commission électorale nationale indépendante veille au grain. Mieux, le vote des Burkinabè de l’étranger qui pourrait faire pencher la balance du côté de ces «candidats qui font peur» a été reporté, pour des raisons techniques.

Pour éviter donc des frustrations inopportunes et préjudiciables pour l’avancée sereine du Burkina Faso vers la réconciliation, la paix et la justice, il faut appliquer ces dispositions pour les futures élections après 2015. Du reste, c’est ce qui était demandé en son temps au régime défunt, lorsque ce dernier fonçait dans le mur, en érigeant son laboratoire de lois taillées sur mesure.

Morin YAMONGBE
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