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Etats généraux de la justice : le collectif CGT-B claque la porte
Publié le jeudi 26 mars 2015  |  Collectif CGT-B
Justice
© L’Express du Faso par Evrard Ouédraogo
Justice : des états généraux pour refonder le 3e pouvoir
Mardi 24 mars 2015. Ouagadougou. Palais des sports de Ouagadougou. Le président de la transition, président du Faso, Michel Kafando, a donné le coup d`envoi des états généraux de la justice qui se proposent, en 5 jours, de faire le diagnostic des maux du 3e pouvoir et de le refonder pour une société équitable. Photo : Joséphine Ouédraogo, ministre de la Justice, des Droits humains et de la Promotion civique




Ceci est un communiqué de presse du collectif syndical CGT-B sur son retrait des travaux des états généraux de la justice "pour ne pas servir de faire-valoir".

Le mardi 24 mars 2015 ont démarré les travaux des états généraux de la justice au Palais des sports de Ouagadougou. L’annonce de la tenue d’une telle instance dès le départ a suscité de nombreuses réactions avec beaucoup de scepticisme de la part des populations comme l’a, du reste, bien relevé Madame le Ministre de la justice, garde des sceaux, lors de la cérémonie d’ouverture. En effet, bien de gens se posaient des questions sur la pertinence réelle d’une telle rencontre du moment où les problèmes qui minent notre institution judiciaire sont connus.
Mieux, l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 avait de toute évidence tracé les voies pour les solutions à opérer pour rétablir une confiance entre la justice et le justiciable, rendre à la justice son indépendance, lui donner les moyens d’un fonctionnement correct en tant que service public, etc.
Le Collectif syndical CGT-B, en répondant favorablement à l’invitation, entendait apporter sa contribution aux débats à la hauteur des enjeux de la question. C’est pourquoi, dans le cadre de l’UAS, un document a été adopté afin de permettre une contribution fructueuse des délégués.
Cependant, après le premier jour des travaux, notre collectif fait les constatations et observations suivantes :
- au plan de l’organisation, il nous a été donné de voir que l’accès à la salle des travaux s’est fait sans badges pour la plupart des délégués. La délégation syndicale a, au niveau de l’UAS, livré sa contribution au diagnostic comme prévu dans le chronogramme des travaux et entendait poursuivre le travail dans les commissions ;
- les délégations ont été réduites par le comité d’organisation pour prendre part aux travaux des commissions ; le plus souvent à moitié et parfois même au 2/3 pour ce qui est de la délégation de la CGT-B. Et c’est à la fin de la première journée que cela nous est notifié ;
- le chronogramme prévoit deux jours (25 et 26 mars) de travaux en commission ; une journée est consacrée au comité d’organisation pour rédiger le rapport général de synthèse ; le dernier jour étant consacré à la signature du pacte national pour le renouveau de la justice et la clôture.
Dans ces conditions, nous notons que nos organisations ne peuvent pas prendre part convenablement aux travaux. Tout au plus elles serviront de faire-valoir. L’absence d’une plénière pour discuter et adopter les travaux des commissions nous semble incompréhensible. En outre, à l’analyse du chronogramme on ne peut s’empêcher de dire que la préoccupation essentielle des organisateurs est la signature du « pacte national pour le renouveau de la justice ».
Sur cette question, nos organisations indiquaient : «il est de notoriété que nos gouvernants, tout en évitant soigneusement d’appliquer des politiques économiques et sociales favorables à une justice sociale, refusent d’assumer leurs responsabilités quant aux conséquences de ces politiques. La logique est de tenter de montrer que tout le monde est responsable. C’est dans ce contexte que l’on parle de pacte de solidarité nationale (pendant qu’on applique des politiques d’exclusion sociale), de charte sociale sur les luttes, de pacte de responsabilité collective. Nos organisations syndicales ne partagent certainement pas cette vision. Il y a des responsables à la situation présente, particulièrement au niveau de la justice. Ces acteurs doivent répondre et c’est la meilleure manière de refonder notre justice. »
Au regard de ce qui précède, le Collectif syndical CGT-B, conformément à ses principes, ne saurait s’aliéner dans une aventure dont il n’a pas la maîtrise des tenants et aboutissants. C’est pourquoi, en toute responsabilité, il a décidé de suspendre sa participation aux travaux des états généraux de la justice. Il continuera, comme il l’a toujours fait, de se battre sur le terrain qui est le sien pour l’avènement d’une justice véritablement indépendante et au service de notre peuple.

Bassolma BAZIE

Secrétaire Général CGT-B
Porte-parole du Collectif CGT-B

N.B : la titraille est du site
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