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Sidwaya N° 7657 du 15/2/2013

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Hommage du REN-LAC au Père BALEMANS : un engagement sans faille dans la lutte contre la corruption
Publié le samedi 16 fevrier 2013   |  Sidwaya


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© Autre presse par DR
Secrétaire exécutif du réseau national de lutte anti-corruption REN-LAC


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Le noir à la peau blanche comme il se voyait a tiré sa révérence le 06 décembre 2012 à l’âge de 83 ans dans sa Hollande natale. Membre d’honneur du Réseau National de Lutte Anti-corruption REN-LAC, jusqu’aux derniers moments de sa vie et loin de sa patrie d’adoption, il s’est toujours intéressé à l’activité du Réseau. Le Père Frans BALEMANS, Hollandais d’origine, a foulé la terre du Burkina en 1957. En un demi-siècle, il a connu toutes sortes de vicissitudes. L’homme a été de beaucoup de combats y compris aux côtés du REN-LAC.

C’est avec tristesse que nous avons appris le décès du père BALEMANS, membre d’honneur du REN-LAC, bien connu au plan humanitaire dans certaines régions du Burkina mais aussi pour ses écrits dans le journal LE PAYS dans la rubrique « droit dans les yeux ». Son engagement, il l’a manifesté auprès des plus défavorisés à travers les structures telles que l’Association pour le développement de la région de Kaya (ADRK), le projet de lutte contre la désertification au Burkina (LUCODEB). Il s’est également dévoué pour la cause des femmes communément appelées « mangeuses d’âmes » à Téma- Bokin et Tanghin et s’est engagé auprès des personnes infectées et affectées par le VIH/SIDA. Altermondialiste convaincu, il a toujours prôné la transparence comme alternative crédible pour le développement des pays africains. La lutte contre la corruption, il en avait fait son cheval de bataille. En 2002, il intégra le REN-LAC et depuis lors il ne ménagera aucun effort pour l’éradication de la corruption au Burkina.

Père BALEMANS a été de tous les combats aux côtés du REN-LAC

Auprès du REN-LAC, Père BALEMANS a été de toutes les campagnes pour la justice, la transparence dans la gestion de la chose publique et la fin de l’impunité. Il considérait que seules les actions concrètes sur le terrain pouvaient faire reculer le fléau de la corruption au Burkina Faso, ce qui l’amenait à prendre des initiatives audacieuses.
Ainsi, après une audience qu’il nous a accordée, le Maire de Ouagadougou, visiblement remonté, nous a lancé « Vous-là, il faut maîtriser votre blanc sinon nous allons l’enfermer » ; ceci en réponse à des actions qu’il avait engagées contre le racket à la Police municipale. Membre d’honneur du REN-LAC, il était une des figures marquantes du réseau qu’il a contribué à faire rayonner. Il était toujours à jour de ses cotisations. Il faisait le déplacement de Koudougou pour participer aux Assemblées Générales à Ouagadougou à ses propres frais.

Humaniste jusqu’au soir de sa vie

Ami des peuples en voie de développement, le père n’avait pas sa langue dans la poche quand il s’agissait de défendre la veuve et l’orphelin. Il en était convaincu, cette équité tant recherchée passait aussi par une bonne gouvernance. Beaucoup de burkinabé se souviennent encore de ses chroniques dans les colonnes du journal Le Pays où il dénonçait la corruption. La presse un bon vecteur que le père aura utilisé pour prôner les valeurs d’égalité. Les lecteurs du journal Le Pays se rappellent encore d’une de ses chroniques « droit dans les yeux » en 2007, écrit dans lequel il fustigeait les agro businessmen, ceux qui s’étaient accaparés les terres des plus pauvres et ne payaient pas d’impôts alors qu’ils faisaient de bonnes affaires dans cette entreprise tant encouragée par le gouvernement. Dans sa dernière lettre qu’il a fait envoyer à ses amis, il réitère son profond attachement aux valeurs d’humanisme en ce sens que son bonheur est un don qu’il a reçu gratuitement et qu’il entend partager. « Faire du bien, te fait du bien : si tu es bon pour les autres, ça te rend heureux » écrivait-il. Son sens du partage l’amenait à ne pas oublier les plus démunis. Même au moment où il ne vivait plus que de son argent de poche en tant que père dans une maison de retraite chez lui en Hollande, il pensait toujours aux plus déshérités : « J’ai vécu 50 ans parmi les plus pauvres du monde et je suis heureux d’être obligé de diminuer un peu mes dépenses et d’être ainsi au moins un tout petit peu solidaire avec eux ».

Malgré l’âge et l’éloignement son engagement n’avait pas faibli

En 2007, il a dû rejoindre sa Hollande natale pour une retraite ou plutôt pour mener d’autres combats comme en attestent les correspondances que nous avons reçues de lui, et dont certaines sonnent comme des messages d’adieu. Dans son message de nouvel an en février 2008 quelques mois après son départ, voici ce qu’il écrivait : « Je suis en bonne santé relative mais le Burkina me manque. Je vous souhaite tous les biens pour la nouvelle année et la lutte continue. Nous avons donc encore une seule place à perdre pour être le pays le plus pauvre du monde et ce n’est certainement pas la faute du bon Dieu. Egoïsme et corruption. Que Dieu vous aide dans la lutte pour un Burkina heureux et prospère ! »
En dépit de cette retraite dont il jouissait en Hollande sa terre natale, c’est sur le continent africain que son cœur était resté, là où il a passé la plus grande partie de sa vie, 50 ans. Et, à chaque fois que son continent d’adoption était sous les feux des projecteurs du fait des prouesses d’un de ses fils, il se sentait fier. Ce fut le cas en 2008 avec l’épopée de Barack OBAMA vers la maison blanche, il écrivait ceci : « Moi aussi je suis heureux, bien que je me sente amputé de l’Afrique, et que je sois obligé de vivre en Europe. Je me suis rendu compte, une fois de plus, que les cinquante ans d’Afrique m’ont marqué profondément. Tout au long de la campagne électorale présidentielle américaine, j’étais très touché chaque fois que OBAMA avançait vers le but : être l’homme le plus puissant sur terre. Il était un des miens, moi, un noir avec une peau blanche ».
Repose en paix frère de combat ‘’noir avec une peau blanche’’ !

Que la terre qui t’a vu naître te soit légère !

Le Secrétariat Exécutif du REN-LAC

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