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L’Observateur N° 8312 du 13/2/2013

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14-Février à Ouaga : Fête de l’amour ou opportunité d’affaires
Publié le jeudi 14 fevrier 2013   |  L’Observateur




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Aujourd’hui 14 février est reconnu comme le jour de la Saint-Valentin, considérée dans de nombreux pays comme la fête des amoureux et de l'amitié. Les couples, à cette occasion, échangent des mots doux et des cadeaux comme preuves d’amour, par exemple des fleurs, notamment des roses. Que représente cette fête pour les Burkinabè ? Réponse.

Mercredi 13 février 2013. 10h30 aux environs du grand marché de Ouagadougou. Comme d’habitude, le coin grouille de monde. Difficile de se frayer un chemin. Parmi les nombreux commerçants qui occupent les alentours du marché, quelques vendeurs de fleurs, de tableaux de décoration et de tee-shirts estampillés «Saint-Valentin».

Pas étonnant, aujourd’hui 14 février est internationalement reconnu comme la Saint-Valentin, la fête des amoureux. Par conséquent en ce jour spécial, des cadeaux de natures diverses, des fleurs et des mots doux sont échangés au sein des couples. Alors, une opportunité d'affaires pour les commerçants ?

Assétou Zouba, propriétaire d’une boutique de pots de fleurs et de fleurs qui jouxte la ZACA, dit qu'elle n’attend pas de jour spécial pour vendre ses fleurs. «C’est mon mari, ma coépouse et moi qui tenons cette boutique. Il y a plus d’une vingtaine d’années que nous faisons ce commerce». Amado Ouédraogo, vendeur également de fleurs et de cartes de vœux, lui, déclare : «La Saint-Valentin, c’est la fête de l’amour. Je vends ces objets chaque année».

«Cette fête est en train de se démoder»

Selon les vendeurs de cadeaux de Saint-Valentin, cette année particulièrement l’engouement pour leurs produits n’est pas grand. Cependant, ils gardent espoir que les choses vont s’améliorer d’ici ce soir. «Tout comme l’an passé, le marché a diminué. Les autres années, nous vendions mieux que ça. Déjà à une semaine de la Saint-Valentin, les clients affluaient. Mais comme on le dit, chaque chose a son temps, il y a eu un temps où cette fête était en vogue mais, de nos jours, elle est en train, à mon avis, de se démoder. Depuis ce matin, c’est un seul pot de fleurs que nous avons pu écouler».

Les affaires ne marchent pas non plus, du moins pour le moment, pour Séni Tapsoba qui, lui, vend des fleurs naturelles en face d'une alimentation de la place : «Jusqu’à cette heure, (12h : Ndlr), il n'y a pas d’affluence, mais je sens que demain les choses iront mieux», affirme-t-il. Ne serait-ce pas le prix élevé des marchandises qui éloigne les clients ? Cette question semble déplaire à notre interlocuteur mais, avec calme, il explique : «Contrairement à ceux qui pensent que nos fleurs sont réservées à une catégorie de personnes, ici tout le monde peut trouver son compte, car chaque fleur a son prix : par exemple un bouquet de roses ou un bouquet tropical coûtent 2000 F CFA, le bouquet à main est également à 2000 et plus, ça dépend de la quantité».

«C’est une fête importée»

Certaines personnes qui accordent de l’importance à la Saint-Valentin pensent que c’est un jour spécial où il faut faire un geste spécial à l’endroit de son amoureux ou amoureuse. Comme le dit le proverbe moaga c’est l’enfant malin qui achète les beignets que vend sa mère, le fleuriste Séni Tapsoba fait partie de ces gens et compte bien offrir un bouquet à sa chérie à cette occasion. Pour Faïcal Kandia, que nous avons trouvé en train de marchander un tableau à l’étal d’Hamado Ouédraogo et qui a confié faire des courses pour son frère qui réside à l’étranger, «la Saint-Valentin est une occasion choisie par beaucoup pour affirmer ou réaffirmer leur amour à l’endroit de leur conjoint(e)».

Toutefois, il soutient être indifférent à cette commémoration. «Personnellement, je n’aime pas les journées spéciales. J’ai déjà déclaré ma flamme à ma chérie, qui sait que je l’aime, donc ce n’est plus la peine de lui faire des cadeaux spéciaux», explique-t-il. Tout comme lui, une de nos interlocutrices, qui n’a pas voulu décliner son identité, pense que cette fête a été importée, et ne cache pas son désaccord quant à la façon de la célébrer : «Cette fête n’est pas de chez nous et je pense que si on veut l’adopter, il va falloir l’adapter à notre contexte. En disant cela je pense particulièrement aux fleurs que les gens aiment s’offrir à cette occasion et qui ne font pas partie de notre culture. Pour moi, on n’est pas obligé de faire un tel cadeau à son amoureux ou amoureuse, on peut par exemple s’inviter dans un parc pour discuter, revoir ce qui est passé et ce qu’on peut entreprendre. Et pour ça, il ne faut pas forcément attendre un jour spécial pour le faire», a-t-elle déclaré avant d’ajouter qu’elle n’a rien prévu de spécial pour ce jour, d’autant plus que son amoureux n’est pas sur place.

«Nous allons peut-être nous appeler au téléphone simplement», lâche-t-elle dans un éclat de rire. Abou Sawadogo, employé dans une grande entreprise non plus n’accorde pas d'importance particulière au 14-Février et a ses raisons : «La Saint-Valentin ne représente pas grand-chose pour moi pour la simple raison que je ne suis pas né dans une localité ni n'ai évolué dans un milieu où on accorde une importance à ce genre de choses ; deuxièmement, je pense que la tournure que l’amour a prise de nos jours est en contradiction avec les valeurs auxquelles je crois, le disant je pense à la sexualité, qui est débridée. Au lieu que les jeunes gens pensent à leur avenir dans le foyer, ils s’adonnent à une sexualité précoce et sans borne qui, à terme, ne peut qu’anéantir leur avenir. Je pense donc que nous devons nous appliquer à éduquer la jeunesse à être plus responsable et à s’assumer. Comme je l’ai dit, je n’accorde pas de l’importance à cette fête, en plus je suis un homme marié à une femme que j’aime, donc si la Saint-Valentin veut dire fête des amoureux, alors chaque jour est pour moi la Saint-Valentin»

Alima Koanda

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