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Le Quotidien N° 695 du 14/2/2013

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Braquage d’une dina à Pibaore-Sanementaga : Les bandits tirent à balles réelles sur les passagers / Le témoignage des victimes
Publié le jeudi 14 fevrier 2013   |  Le Quotidien




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Lutter contre la criminalité et le grand banditisme dans les villes et villages du Burkina. C’est ce à quoi s’attèlent les autorités nationales et locales ces derniers temps. Plusieurs initiatives ont été développées à l’instar de la Brigade anti-criminalité (BAC), de la police de proximité et du numéro vert pour la dénonciation des brigands dans la cité. Mais force est de reconnaître que le phénomène a la peau dure et il ne passe pas un jour qu’il n’y ait des cas d’agression de citoyens. Tenez, le dimanche 10 février 2013, dans la commune rurale de Pibaoré dans le Sanementaga, un véhicule de transport en commun communément appelé Dina a été l’objet d’un braquage à main armée par 4 individus. Les passagers ont été dépouillés de leurs biens. Si on ne déplore aucune perte en vies humaines, il y a, toutefois, eu des blessés qui prennent des soins au Centre hospitalier régional de Kaya. Retour sur le film de l’événement tragique, digne d’une adaptation de western.

Bassirou Sandwidi et Abdel Aziz Zoungrana sont deux jeunes hommes de la commune rurale de Pouytenga dans la province du Kouritenga. Ils ont quitté leur patelin natal à la recherche de leurs pitances quotidiennes. Pibaoré, c’est dans cette bourgade du Sanementaga, réputée pour son sous-sol riche en or, qu’ils ont déposé leurs pénates. Après quelques mois de durs labeurs dans les sites d’orpaillage, ils ont reçu un appel urgent de leurs parents, les invitant à rentrer illico. Aussi, ont-il ce matin du dimanche 10 février 2013, embarqué dans un véhicule de transport communément appelé Dina pour le retour au village. Le cœur contristé de n’avoir pas fait fortune sur les sites d’or, ils pensaient à ce qu’ils allaient dire à leurs parents. Mais, ils ne savaient pas qu’après avoir parcouru 3 kilomètres, des bandits armés jusqu’aux dents les attendaient pour les dépouiller de leurs maigreurs. C’est ce qui s’est malheureusement passé ce jour. Bassirou Sandwidi et son cousin Abdel Aziz Zoungrana, à l’issue du braquage ont tous reçu une balle dans la jambe.

Assis sur un pilier du service bloc opératoire du Centre hospitalier régional de Kaya, Bassirou Sandwidi, tout triste, revoit en ce mardi 12 février 2013, la scène toute fraîche dans sa mémoire. « Quand les bandits ont surgi, ils ont commencé à tirer à balles réelles sur le car sans même chercher au préalable à le stopper. Pris de panique, le chauffeur a immobilisé le véhicule et les uns et les autres se sont mis à s’enfuir dans la brousse. Des femmes et quelques blessés sont restés sur place, totalement hypnotisés. Mon cousin et moi en faisaient partie car nous avons été touchés par les balles à la jambe. Le chauffeur, ainsi que les autres passagers restés sur place, couchés à terre sur les ordres des bandits au nombre de 4, ont été fouillés et dépouillés de tout ce qu’ils avaient. En me voyant blessé, ils m’ont demandé si j’avais la jambe fracturée. J’ai répondu par l’affirmative. Tout ce que j’avais sur moi, 1500 francs CFA, le prix du transport, a été emporté par les braqueurs. Ils se sont ensuite remorqués à 4 sur une seule moto pour prendre la poudre d’escampette », a raconté Bassirou Sandwidi.
Abdel Aziz Zoungrana, également blessé à la jambe, ne s’en revient pas. Avec une perfusion à la main, il se tord toujours de douleur en expliquant qu’une balle tirée par les bandits a perforé son genou pour atteindre son cousin Bassirou Sandwidi. Après avoir perdu connaissance, par suite d’une hémorragie, il n’a pas assisté à toute la scène de braquage. Pour autant, certaines images sont toujours vivaces dans sa mémoire. « Les bandits nous ont surpris au détour d’une voie. A peine, nous les avons aperçus qu’ils ont commencé à tirer. C’est alors que j’ai dit au chauffeur que j’ai été touché à la jambe. Le chauffeur a ralenti. La balle a aussi atteint mon grand frère. L’argent que j’avais empoché, 1700 francs CFA, a été emporté par les bandits. »
La gendarmerie nationale alertée par le chauffeur est venue après le forfait. Les bandits ont pu s’enfuir avec le butin composé de quelques billets de banques et de téléphones portables. Ce braquage, la énième dans la cité, aurait pu causer la mort de ces deux jeunes qui n’ont d’autres préoccupations que de batailler dur dans la vie pour subvenir à besoins primaires, se nourrir, se vêtir et se soigner . L’Etat dans la lutte contre le grand banditisme doit redoubler d’efforts. Cela passe bien entendu avec le concours des populations .

Par Raogo Hermann OUEDRAGO

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