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Le Pays N° 5292 du 6/2/2013

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Tournée du premier ministre : Attention au populisme !
Publié le jeudi 7 fevrier 2013   |  Le Pays


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© Autre presse par DR
Le chef du gouvernement burkinabè, Béyon Luc Adolphe Tiao


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La confiance n’exclut pas le contrôle, dit-on. Et le Premier ministre Luc Adolphe Tiao ne dira pas le contraire. Malgré les rapports qu’il reçoit des services déconcentrés, il estime qu’il est nécessaire d’aller au contact des populations pour mieux se faire une idée. Et partant, pour mieux orienter sa politique de gestion. C’est dans cette optique qu’il a entrepris de sillonner les chefs-lieux des 13 régions avec pour objectif de toucher du doigt les réalités du pays. Dans la forme, l’initiative est à saluer car, elle permet d’échanger à bâtons rompus avec les forces vives des régions. Ce qui permet, à n’en point douter, de découvrir certains faits ou pratiques peu catholiques. Mais aussi et surtout de recenser les préoccupations des populations et de les examiner plus tard en vue d’apporter des réponses idoines. En tout cas, cette tournée dénote de la volonté du chef du gouvernement d’instaurer une autre forme de communication avec les populations. Elle tranche avec certaines pratiques que l’on a connues de par le passé et qui consistaient à trier les intervenants sur le volet. Mais n’empêche que dans le fond, l’on peut trouver à redire. Sans nier l’importance des promesses que fait le Premier ministre au cours de sa tournée, il faut reconnaître qu’elles deviennent assez nombreuses. Et l’on se demande s’il pourra les tenir toutes. Il est certes bon de faire espérer les populations mais, en tant que Premier ministre, il doit compter ses pas au risque de se faire prendre comme un démagogue. S’il faisait des promesses au cours des meetings ou des campagnes électorales, cela aurait pu se comprendre aisément.

Car, comme on le dit, en politique, les promesses n’engagent que ceux qui y croient. Mais, en sa qualité de chef du gouvernement, dont la parole doit faire foi, il serait louable que les promesses se fassent avec modération. D’ailleurs, trop de promesses nuisent, dit un adage. Dans tous les cas, Luc Adolphe Tiao doit savoir qu’il joue sa crédibilité. Car, à coup sûr, s’il n’arrive pas à tenir les promesses faites, son image en prendra un coup. Les promesses doivent traduire sa volonté de mieux faire, et non nuire à sa réputation, ou tendre vers des actes de populisme. L’autre aspect non moins important que l’on peut souligner, est la faible qualité des rapports transmis au Premier ministre qui ne lui permettent pas de bien cerner les réalités du pays d’où cette tournée. On aurait pu économiser en fonds et en temps, si les différents responsables, notamment préfets, hauts- commissaires, gouverneurs et ministres faisaient leur travail comme il se doit. Dans un pays où les structures étatiques fonctionnement correctement, un Premier ministre n’a pas besoin d’effectuer une tournée pour connaître les vraies réalités du pays. Surtout que, nous venons de sortir des élections législatives et municipales couplées qui constituent par excellence le moment privilégié pour s’imprégner des préoccupations des populations. Si, en dépit de cela, le Premier ministre n’a pas connaissance des préoccupations réelles des citoyens dont certaines datent de Mathusalem, il faut bien s’interroger sur le rôle des responsables administratifs dans les provinces et régions. Ceux qui fournissent des rapports insuffisants sont-ils sanctionnés à la hauteur de leur indélicatesse ? Si cela n’est pas le cas, il faudrait y penser. Car, comme le disait Aristote, une société qui ne peut pas sanctionner est anomique. Nous n’irons pas jusqu’à demander au Premier ministre de révoquer des agents sur-le- champ comme cela se faisait sous la Révolution. Mais qu’il envisage des sanctions à l’issue de sa tournée, surtout dans les zones où des anomalies ou fautes graves de gestion seront constatées. C’est en cela que chacun prendra au sérieux le travail qui lui est confié et pour lequel il est payé.

Dabadi ZOUMBARA

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