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Le Quotidien N° 690 du 6/2/2013

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MALI : Quelle place pour la capitaine Sanogo
Publié le jeudi 7 fevrier 2013   |  Le Quotidien


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© Autre presse par DR
Le capitaine Amadou Haya Sanogo président du CNDRE


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Alors que la chasse aux terroristes envahisseurs du Nord du Mali va de succès en succès et que diplomatiquement, l’idée de restauration de l’intégrité territoriale acquiert plus l’adhésion de la communauté internationale, les débats sur le retour à l’ordre constitutionnel et l’instauration d’un Etat démocratique occupent et alimentent désormais les tribunes. Avec en toile de fond, la place que pourraient désormais occupée le capitaine Sanogo et ses « disciples » dans le processus de sortie de crise. « Départ honorable », c’est ce que les putschistes du 21 mars 2012 de la garnison de Kati entendent négocier désormais avec la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest.

Pour ce faire, une délégation des ex- hommes forts de Bamako s’est déjà rendue à Ouagadougou et à Abidjan en vue de négocier une sortie honorable. « Nous sommes prêts à quitter Kati mais à condition d’obtenir une sortie honorable ». Concrètement, certains ex-putschistes souhaiteraient obtenir des postes consulaires à l’étranger ou des retraites avec des avantages et privilèges à Bamako. En clair, les ex-putschistes chercheraient à se mettre à l’abri de toute poursuite donc bénéficier d’une amnistie. La junte a-t-elle véritablement quelque pouvoir d’exiger la prise en compte de son desideratum ? En quoi est-il nécessaire de faire quelque faveur aux occupants du camp de Kati ? En tout cas, on n’est bien entendu dans ses prétentions dans le cadre de négociations que lorsque l’on présente une force soit politique ou militaire. En l’occurrence, les ex- putschistes conduits par le capitaine Sanogo n’est plus que des loques politiques et militaires quasiment mis au rebut sur la scène nationale et internationale. En effet, toute l’aura qui entourait le capitaine et ses hommes est dissipée comme des rosées en plein midi. De plus, en plus d’être contesté par certains bérets verts naguère commis à ses ordres, Sanogo devra aussi faire face à l’influence des bérets rouges remis en liberté et admis dans la lutte contre les groupes armés du Nord. Après avoir été débouté de son appel nationaliste à la non intervention des troupes étrangères, Sanogo sera encore défié par la décision de permettre plus de liberté de circulation au premier ministre déchu, Modibo Diarra et la mise en liberté des bérets rouges ainsi que leur déploiement aux fronts du Nord. Il a suffi d’un appel au secours du président intérimaire Dioncounda pour que les forces françaises fassent leur descente au Mali contre le « brouhaha » de Sanogo et de ses acolytes. Le capitaine est vraiment désavoué et gagnerait à quitter, en catimini, sans cérémonial et sans condition. Autrement, le capitaine s’exposerait aux fourches caudines. Nommé par décret, président du Comité militaire de suivi de la réforme des forces de défense et de sécurité, le chef des putschistes souhaite garder ce poste pour poursuivre la réforme de l’armée. Toute la question est sa capacité de se faire écouter par ses supérieurs, surtout ceux qui sont issus des bérets rouges. Sanogo est-il à même de garantir l’unité de l’armée malienne ? En tout cas, la CEDEAO a clairement laissé entendre que les militaires doivent se retirer définitivement du pouvoir et sans condition. Une source proche du dossier a aussi déclaré que « Kati ne constitue plus un blocage dans le processus de réconciliation ». Une déclaration quelque peu critiquable dans la mesure où la démarche de réconciliation se veut avant tout une démarche inclusive. Et dans cette logique, il sied de ne pas négliger ou minimiser l’apport que pourrait avoir chaque sensibilité. Même si Sanogo ne sera pas retenu pour diriger le comité de réformes de l’armée, il est aussi important d’éviter la frustration d’un camp. Quoiqu’il soit soutenable que le capitaine est affaibli, il est aussi difficile de déterminer sa capacité de révolte et la capacité de mobilisation dont il dispose. En effet, pendant des mois de règne sur les pouvoirs décisionnels maliens, le capitaine a su se faire des alliés importants autour de la fierté et du nationalisme maliens. Devenus sans voix depuis l’arrivée des troupes françaises Sanogo, Mariko et les autres ne demeurent pas moins convaincus et sont capables de tout. D’où, il convient de toujours considérer ce groupe en privilégiant, bien entendu un seul supra intérêt : l’unité du Mali et la réconciliation du peuple malien.

La Rédaction

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