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Le Pays N° 5291 du 5/2/2013

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Tracasseries routieres : Transporteurs et forces de sécurité s’accusent mutuellement
Publié le mercredi 6 fevrier 2013   |  Le Pays




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L’Observatoire des pratiques anormales (OPA) a organisé une séance de sensibilisation sur la bonne gouvernance le 4 février à Niangoloko. A l’occasion, transporteurs et forces de sécurité qui ont échangé à bâtons rompus se sont jetés mutuellement la balle.

La cour de la Douane de Niangoloko a connu une affluence particulière le 4 février 2013. Ce domaine qui voit passer et séjourner par jour plusieurs centaines de camionneurs a été choisi par l’Observatoire des pratiques anormales (OPA) pour mener une séance de sensibilisation sur la gouvernance routière. L’activité qui a regroupé autour d’une même table les transporteurs, les chauffeurs, les agents de police, de la douane et de la gendarmerie a vite pris les allures d’un procès où les uns et les autres s’accusent mutuellement. A entendre les chauffeurs, les agents de sécurité trouvent toujours le moyen de leur faire payer des faux frais. C’est le cas par exemple de ce routier qui dit avoir été contraint ces derniers temps à payer 25 000 F CFA à la gendarmerie de Dangouindougou, le dernier poste de contrôle avant le territoire ivoirien, parce qu’il n’avait qu’un extincteur au lieu de deux recommandés. « Nous parcourrons plusieurs frontières mais celle de Niangoloko nous cause plus de faux frais », soutient un autre conducteur qui, lui souhaite que la liste exhaustive des infractions et des contraventions soit affichée à chaque poste de contrôle.

Le Burkina Faso mauvais élève en gouvernance routière

De leur côté, les agents de sécurité, représentés lors des débats par leurs chefs locaux, soutiennent que ce sont les conducteurs qui, le plus souvent, ne disposent pas des documents requis qui prêtent le flanc. « Nos éléments délivrent des quittances lorsqu’ils font payer des contraventions. Ce qui signifie que les sommes perçues vont à la caisse de l’Etat et non dans leurs poches », se défendent-ils. Aussi ont-ils invité les conducteurs à saisir les hiérarchies des forces de l’ordre par le biais des numéros verts chaque fois qu’ils estiment être victimes de tracasseries.

L’OPA pour qui le Burkina Faso fait figure de mauvais élève en matière de gouvernance routière pense que la perception des faux frais ne doit pas se poursuivre. C’est pourquoi il a invité les transporteurs à se mettre en règle et les agents du contrôle à se montrer plus professionnels. Selon lui, la police et la gendarmerie sont les corps les plus tracassiers même si d’autres services tels que la douane, la santé et l’ONASER ne sont pas en reste. Selon les résultats d’une étude dont il dispose, le camionneur qui va de la capitale Ouagadougou à Dangouindougou est contrôlé au moins cinq fois et paye entre 2 000 et 2 500 F CFA par arrêt. Ce qui, de l’avis des organisateurs, prolonge les délais de route et se ressent sur le prix de vente des marchandises. En la matière, ont-il fait savoir, l’UEMOA recommande trois postes de contrôle dont un au port, un autre à la frontière lorsque la marchandise entre dans le pays et le dernier à la destination finale. Et si dans des pays comme le Togo, les barrières ont été levées sur les différents corridors, le Burkina Faso peut faire autant. « Il suffit d’une volonté politique réelle. Autrement, on n’encourage pas les investisseurs à venir chez nous », ont-ils conclu.

Mamoudou TRAORE

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