Les cadres de la police nationale se sont retrouvés, pour la deuxième fois consécutive depuis l’an dernier, hier 9 août 2012 à Ouagadougou à l’occasion de leur conférence annuelle. Le thème de la rencontre, «La police face aux nouvelles menaces contre la sécurité», doit permettre de passer en revue les nouveaux facteurs d’insécurité afin de rechercher des stratégies plus adaptées au contexte actuel.
Rien qu’avant-hier 8 août, la Brigade anticriminalité et le commissariat central de police de la ville de Ouagadougou ont présenté à la presse deux gangs de malfaiteurs. Depuis un certain moment, ce genre d’exercice est devenu si régulier que l’on est souvent tenté de penser à une compétition de com. entre les différentes forces de sécurité. Et pourtant ! La réalité, c’est que l’insécurité est si répandue que ce ne sont pas les traques qui manquent à la police.
Et Dieu seul sait combien ces brigands sont de plus en plus ingénieux. «A situation nouvelle, nouvelles solutions», dit-on. Aussi les cadres de la police nationale se sont-ils réunis hier 9 août au Conseil burkinabè des chargeurs (CBC) pour échanger autour de nouvelles tactiques de riposte face aux nouvelles menaces contre l’ordre public.
Quatre sous-thèmes ont été retenus et permettront d’explorer le contexte sécuritaire actuel. Il s’agit de : «La crise malienne et les défis sécuritaires du Burkina», «Lutte contre le grand banditisme : stratégie de mouvement», «Approche organisationnelle des forces de défense et de sécurité face aux nouvelles menaces et défis de sécurité» et «Incivisme et défiance de l’autorité de l’Etat : les réponses du droit». A entendre le directeur général de la police, Roger Zango, ces différents sujets seront présentés par des spécialistes avertis des questions de sécurité, lesquelles feront l’objet de discussions.
Des différents participants il est attendu des propositions concrètes devant permettre de déjouer plus convenablement la ruse des délinquants. Des propositions qui, cependant, devront prendre en compte le respect des populations. A ce sujet, le ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité (MATDS), Jérôme Bougouma, a, dans son allocution d’ouverture, invité les congressistes à tirer les leçons de la crise de l’an passé. Au dire du ministre en charge de la Sécurité, la destruction de nombreux commissariats par les citoyens, lors des manifestations suscite un cri du cœur pour une police citoyenne, respectueuse des lois qu’elle est censée faire respecter et non une police de harcèlement des populations laborieuses.
Cela dit, les idées devront aller dans le sens d’une stratégie de protection de l’honnête citoyen et de combat farouche contre les délinquants dans le respect strict des règles de l’Etat de droit. Une autre instruction de Jérôme Bougouma aux chefs de la police, c’est d’élaborer des tactiques adaptées au contexte et aux moyens locaux, car il ne sert à rien, selon lui, d’importer des méthodes d’intervention occidentales pour une quelconque mise en œuvre au Burkina Faso.
A toute la population les forces de l’ordre ont également demandé de redoubler de vigilance et de collaboration ; ce qui a toujours permis de mettre hors d’état de nuire les malveillants. A noter que la conférence annuelle des cadres de la police se tient pour la deuxième fois depuis les remous sociaux de 2011 qui ont fait perdre à l’institution policière la confiance et le crédit populaires dont elle jouissait.
