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Enquêtes, Contrôle et Justice : L’Etat au piège de la bonne gouvernance
Publié le vendredi 10 aout 2012   |  Journal du Jeudi


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© Autre presse par DR
Autorité supérieure de contrôle d’Etat (Asce)


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La lutte contre la corruption et les détournements des maigres ressources de l’Etat est devenue un gros “piège” dans lequel le gouvernement a fini par tomber. A forcer de tourner autour du pot, sans chasser la moindre mouche, il a fini par dévoiler son jeu, celui de tourner en rond au point de donner l’impression de tourner l’opinion publique en bourrique.

Alors que plusieurs rapports de l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat (Asce) sont toujours pendants devant la justice, voilà que le gouvernement n’a pas trouvé mieux à faire que de lui confier, en plus, le rapport des derniers résultats d’enquêtes parlementaires. Un bon débarras qui trahit malheureusement une volonté politique piégée par elle-même. Cela, sous le fallacieux prétexte de respecter le principe de « séparation des pouvoirs ». Ne serait-ce que du pipeau ? Qu’une fuite en avant ? En effet, que vaut encore cette justice burkinabè qui, à force de courber l’échine devant le pouvoir exécutif, a fini par perdre son âme ? Que faut-il attendre de ces nouveaux dossiers que l’on vient de déverser sur cette institution dont les limites sont connues de tous ?

Rien du tout. Si n’est pour distraire les gens par l’emprisonnement de « marabout malcauseur » à Ouahigouya ou par ces sempiternelles organisations d’« assises spéciales » qui ne constituent qu’une manière bien maligne de s’asseoir sur les vrais dossiers. D’ailleurs, l’homme de la rue a cessé d’attendre quoi que ce soit de cette justice. Ce n’est pas étonnant de voir les « petites gens » prendre plaisir à se rendre justice elles-mêmes, poussant chaque jour notre société, péremptoirement déclarée démocratique, vers le gouffre de l’anarchie. Il faut en pleurer plutôt qu’en rire. Comme si le ridicule ne tuait pas, certains croient encore à la thèse de la « justice comme ventre mou » du système démocratique burkinabè.

Soit. Mais pouvait-il en être autrement lorsque tous les pouvoirs sont concentrés entre les mains d’une seule personne ? Et que ceux qui lui sont proches se croient tout permis ? Ou qu’ils sont tellement craints que les juges n’osent pas les toucher alors qu’ils ne sont pas déclarés officiellement intouchables ? Curieusement, la transmission du dossier d’enquêtes parlementaires à la justice intervient quelques jours seulement après que cette même justice a accordé la liberté provisoire à Ousmane Guiro, l’ex-DG des douanes, exhibé en janvier dernier par le même gouvernement comme un « gros poisson », pris les mains dans des cantines contenant 2 milliards de francs CFA.

On veut bien croire que la liberté provisoire de Guiro n’est pas synonyme d’une fuite en avant judiciaire. Hélas. L’opinion a été tellement habituée à ce genre de revirement qu’il est difficile de se convaincre d’une quelconque volonté des autorités judiciaires à aller jusqu’au bout de cette affaire. En tout cas, on veut bien croire le contraire dans ce pays des savanes où il est illusoire de vouloir se dissimuler derrière un arbrisseau. En laissant perdurer cette situation d’une justice impuissante, voire incapable, de « pêcher des gros poissons », l’actuel régime du Blaiso national est bien tombé dans son propre piège.

Un piège qui se referme dorénavant sur lui sur le plan de la gouvernance. Autant l’opinion publique n’est pas dupe, autant le sont moins les Partenaires techniques et financiers à qui l’on a fait miroiter une vraie fausse volonté de lutter contre la corruption en créant des institutions qui ne servent qu’à produire des rapports et à organiser des ateliers et des séminaires. Pendant ce temps, ministres, DG, “n’opérateurs” économiques et fonctionnaires peuvent continuer à détourner, à piller et à se sucrer sur des marchés de gré à gré.

Rien de nouveau sous le ciel du Faso. Les enquêtes parlementaires qui ont fait couler beaucoup d’encre et de salive viennent de connaître le même sort que tous les rapports qui les ont précédés. Dans ce pays où l’on a l’art de tourner en rond, la transmission d’un dossier à la justice est synonyme d’enterrement de première classe. Et cela n’est pas seulement valable pour les dossiers de crimes économiques. C’est toujours comme ça. Et il n’y a rien jusque-là.

Maintenant que tout le monde sait ce qui advient des dossiers envoyés dans les tiroirs de la justice, on se demande ce que le Blaiso national va pouvoir encore sortir de son chapeau. Le cirque n’a que trop duré. Ce disque-là est rayé. Pour la crédibilité de sa justice, et donc de sa démocratie, le Burkina a besoin d’autre chose que ça. La bonne gouvernance n’est pas un jeu de cache-cache par institutions interposées. Il est temps de sortir de ce vilain piège que le pouvoir s’est tendu lui-même. C’est la justice et tout le système de gouvernance économique, social et économique qui y gagnera. ...

F. Quophy

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