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Etats généraux de la justice: le Burkina en quête d’un 3e pouvoir intègre et efficace
Publié le mercredi 25 mars 2015  |  FasoZine
Justice
© L’Express du Faso par Evrard Ouédraogo
Justice : des états généraux pour refonder le 3e pouvoir
Mardi 24 mars 2015. Ouagadougou. Palais des sports de Ouagadougou. Le président de la transition, président du Faso, Michel Kafando, a donné le coup d`envoi des états généraux de la justice qui se proposent, en 5 jours, de faire le diagnostic des maux du 3e pouvoir et de le refonder pour une société équitable




Annoncé depuis février, les états généraux de la justice burkinabè ont démarré ce mardi 24 mars 2015 à Ouagadougou. Quatre jours durant, plus de 2 000 participants venus des quatre coins du Burkina devraient réfléchir à comment tracer les sillons d’une restauration profonde de la justice Burkinabè.

Les participants devraient plus particulièrement axer les échanges, entre autres, sur comment rendre effective l’indépendance de la magistrature pour garantir l’impartialité, comment réhabiliter la confiance entre les citoyens et la justice, comment faciliter l’accès à la justice et la compréhension du droit, comment assurer le bon fonctionnement du service public de la justice et comment prendre en compte les droits humains à toutes les étapes de la justice pénale.

Il s’agira donc pour eux à ces états généraux de faire un diagnostic sans complaisance des causes des disfonctionnements décriées de notre système judiciaire. Et à en croire le rapport de synthèse de diagnostic sur l’état de la justice fait par les organisateurs, ces disfonctionnements sont entre autres, la politisation de la justice, la corruption au sein de l’appareil judiciaire, les difficultés d’accès à la justice, l’inexécution des décisions de justice, le problème du manque d’effectifs, l’insalubrité et les maladies auxquelles sont confrontées les populations carcérales, la difficulté de vérifier la moralité de certains magistrats avant leur accès au corps de la magistrature, etc.


Le juriste Abdoul Karim Sango, président de la commission thème de ces états généraux, a laissé entendre que le Burkina Faso consacre moins de 9% de son budget national à la justice et qu’il existe une forte dépendance du pouvoir judiciaire vis-à-vis de l’exécutif. Il a expliqué qu’il y a une véritable perte de confiance en l’institution judiciaire. Toute chose qui commande, selon l’enseignant de droit, « une thérapie de choc qui passe par des engagements forts pour redorer le blason de la justice ».

Même son de cloche chez les plus hautes autorités burkinabè. A en croire le président du Faso, président du Conseil supérieur de la magistrature, la quête d’une justice indépendante intègre et efficace est une priorité pour la Transition. « Vus les nombreux défis à relever au niveau institutionnel et organisationnel afin de changer le rapport que le justiciable entretient avec les services publics de la justice dans son ensemble, nous sommes décidés à renforcer la place de la justice dans l’Etat de droit et de la société de manière à en faire un acteur essentiel dans la construction de la démocratie et du développement et, partant, un vecteur de la cohésion et de la paix sociale », a-t-il indiqué.


Le président de la Transition souhaite donc qu’aux sortir de ces états généraux, la justice devienne une question de responsabilité nationale et cela, d’après lui, passe par l’adhésion de l’ensemble des forces vives de la nation à un pacte pour le renouveau de la justice. Cela suppose aussi, a-t-il ajouté, la mise en place de mécanismes de veille, de suivi et d’interpellation visant à assurer le respect dudit pacte.

Pour sa part, la ministre en charge de la Justice, Joséphine Ouédraogo, a abondé dans le même sens en soulignant que ces états généraux devraient déboucher sur un pacte contenant des dispositions pour garantir une réorganisation de la justice à même d’assurer le traitement efficace des dossiers sensibles liés surtout à des crimes de sangs et économiques.

Inoussa Ouédraogo
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