Filière table karité : les prémices d’un partenariat en réflexion

News

Économie

Article

Économie

Publié le mercredi 25 mars 2015 | Sidwaya

© Autre presse par DR
Filière karité au Burkina

L’Alliance globale du karité organise du 23 au 25 mars 2015 à Ouagadougou, la 8e conférence annuelle internationale de la filière table karité, sous le thème : «Karité 2015 : un avenir promoteur». Les participants vont réfléchir au développement d’une industrie durable de karité qui fournit des produits de qualité.

Venus de plus de vingt pays d’Afrique, d’Asie, d’ Europe et des Etats-Unis, les professionnels de la filière karité vont se pencher sur le développement d’une industrie durable de karité qui fournit des produits de haute qualité aux industries alimentaires et cosmétiques ainsi qu’aux consommateurs finaux. Et ce, à l’occasion de la 8e conférence annuelle internationale de la filière table karité placée sous le thème : «Karité 2015 : un avenir promoteur». Cette rencontre du 23 au 25 mars 2015 va mettre en lumière les nouvelles initiatives, l’influence grandissante du programme de durabilité, les prochaines phases pour toutes les parties prenantes et les nombreuses opportunités de s’engager dans le développement d’un secteur durable. Pour la présidente de la filière table karité, Mamounata Vélegda, il va s’agir pour les participants d’élaborer et d’adopter des textes qui régissent les rapports de collaboration entre les différents acteurs de la chaîne de valeur. Se prononçant sur la pertinence et l’importance du thème, elle a soutenu qu’elles sont salutaires dans la mesure où elles traitent de toutes les actions-clés dont doit réunir la filière pour être compétitive face à la concurrence des autres filières et de garantir l’approvisionnement de l’industrie karité. Elle a indiqué qu’il faut nécessairement des plans actions de pérennisation de la ressource arbre. La présidente de l’Alliance globale du karité (AGK), Matama Alima qui a encouragé les femmes œuvrant dans le domaine, dit être venue constater de visu le déroulement des travaux. Selon Mme Matama, les actions de l’AGK en faveur de la filière se justifient par le fait qu’elle participe de la lutte contre la pauvreté en général et celle des femmes en particulier. Et elle ambitionne mener plus d’actions pour le développement du secteur.

L’encouragement des autorités américaines

Selon le chargé d’affaires à l’ambassade des Etats-Unis au Burkina Faso, Steven Koutsis, la production et la commercialisation du karité ont connu une croissance significative ces dernières années et cela grâce à la contribution de l’AGK, cofondée par l’Agence américaine pour le développement international avec l’appui du peuple américain. Parlant du soutien des Etats dans le développement économique, M. Koutsis a expliqué que l’assistance gouvernementale ne peut en elle seule garantir ce développement. Et c’est pourquoi, l’Alliance a travaillé pour construire un marché commercial pour les produits du karité. Il a encouragé les producteurs à persévérer dans leurs efforts de construction d’une industrie du karité meilleure, plus forte et plus compétitive. La ministre de la promotion de la Femme et du Genre, Bibiane Ouédraogo, a félicité les organisateurs pour leur clairvoyance et rappelé l’importance pour les populations de préserver des arbres à karité. Pour elle, cette rencontre va revitaliser les femmes dans leur quête de qualité dans la transformation des noix.

Le soutien des Etats aux PME mises en cause

Mme Ouédraogo a aussi incité les femmes à persévérer dans le sens de la préservation de la nature. Le ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat, Hippolyte Dah, quant à lui, est revenu sur les potentialités du Burkina Faso en matière de karité. Selon M. Dah, avec 180 millions d’arbres, l’exportation d’amande de karité du pays a multiplié par 12 de 2000 à 2012. Et, «la tendance devra se maintenir pour les prochaines années», a souligné le ministre.
Il a salué le rôle moteur des femmes dans le développement de la filière. «La filière karité est l’une des rares filières ayant un potentiel économique important où le rôle de la femme est reconnu», a-t-il soutenu. Il est donc important, selon lui, pour les pays producteurs, d’adopter une politique de promotion de valorisation des produits du karité afin de faire de la filière, un véritable levier de croissance inclusive et durable.
Il a également expliqué que notre pays a adopté une stratégie nationale de développement durable de la filière karité en vue de contribuer à l’accroissement de revenus, à la sécurité alimentaire des populations à travers une gestion durable des ressources et une valorisation des produits issus du karité. Venu du Bénin, M. Gilles Adamon a dit être présent à cette rencontre pour exposer des produits à base de karité et profiter pour nouer des relations de partenariat avec autres transformateurs. Toutefois, il a déploré le manque de politique de soutien des Etats aux petites et moyennes entreprises. Quatrième produit d’exportation du Burkina Faso, la collecte, le traitement et la vente des amandes de karité fait vivre des milliers de ménages au «pays des Hommes intègres».
En Afrique de l’Est et de l’Ouest, ce sont plus de 16 millions de femmes dans les campagnes qui soutiennent cette industrie.

Donald Wendpouiré NIKIEMA