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Nous envisageons produire 20 000 poussins par mois
Publié le mardi 24 mars 2015  |  Sidwaya
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© Autre presse par DR
Nous envisageons produire 20 000 poussins par mois




Après une carrière réussie dans la production de poules pondeuses, le responsable de la Ferme KOUNA, Moussa Koné a décidé d’ouvrir dans le chef-lieu de la région des Cascades, un couvoir pour apporter sa contribution dans la promotion de la filière au Burkina Faso. Le promoteur, dans cet entretien, justifie son idée et décrie les difficultés qu’il rencontre.

Sidwaya (S) : D’où est venue cette idée de créer un couvoir ?

Moussa Koné (MK) : C’est une idée qui me tourne dans la tête depuis très longtemps au regard des difficultés que rencontrent la filière avicole, notamment dans l’acquisition des poussins où il faut aller soit en Côte-d’Ivoire, au Ghana ou en France pour les importer. Il fallait donc voir quelles solutions trouver. C’est ce qui m’a amené à monter cette unité qui a une capacité de 20 000 poussins par mois. On vient juste de faire la phase d’essai avec une production de 3 000 poussins le 11 mars dernier avec un taux d’éclosion de 80 à 85%. Nous attendons l’inspection de la direction générale des services vétérinaires et de la direction générale des productions végétales afin de nous donner une autorisation définitive d’ouverture. Mais ceci étant nous devrions d’abord essayer l’efficacité des machines. Et à notre niveau les essais sont concluants.

S : Comment comptez-vous pour rentabiliser et pérenniser ce projet quand on sait que ce n’est pas facile de tenir un couvoir ?

MK : On compte sur l’ensemble des acteurs de la filière ; notamment ceux des Hauts-Bassins, des Cascades parce que ce sont des difficultés que nous rencontrons tous. Donc c’est de sensibiliser les acteurs afin qu’ils comprennent qu’il faut soutenir la production locale. Ils gagneraient mieux à prendre les poussins sur place que de continuer à importer les poussins qui arrivent déjà fatigués et le démarrage devient difficile et surtout avec des risques de contaminations lors des transports de ces poussins. L’avantage que nous avons ici, c’est qu’on aura des poussins de très bonne qualité et le coût sera légèrement moins que ceux qui seront importés.

S : Quel est le prix d’un poussin ?

MK : C’est la phase d’essai, alors c’est sûr que le coût va être réduit. Nous comptons faire autour de 625 à 650 FCFA pour les poussins chair. On n’a pas encore lancé la production des poussins ponte, mais c’est sûr que le coût sera réduit comparativement aux poussins importés.

S : A combien évaluez-vous l’investissement ?

MK : C’est vraiment un budget assez important, car ce sont des machines qui ont été importées. L’infrastructure doit répondre à une norme d’hygiène et les murs doivent être revêtis de carreaux etc. Ça nous a coûté extrêmement cher, cela avoisine entre 70 à 100 millions de FCFA.

S : Quelles garanties donnez-vous aux aviculteurs quant à la qualité de vos poussins ?

MK : Actuellement nous sommes en pourparlers avec les grands producteurs d’œufs à couver (OAC) au niveau de la sous-région et du Maroc. Les OAC que nous venons d’expérimenter sont venus de la Côte-d’Ivoire. Ce sont des partenaires spécialisés en production d’OAC. Ils sont dans l’activité, il y a plus de vingt ans et ils ont une grande expérience en la matière. Egalement au niveau du Maroc, nous comptons établir un certain nombre de partenariats avec eux. Nous avons en projet de mettre en place une unité de production d’OAC. Ce qui veut dire qu’on aura des reproducteurs sur place et on pourra produire nos œufs fécondités sur place. Ce partenariat est en cours avec les marocains et d’ici deux mois, une mission du Maroc doit se rendre au Burkina Faso afin qu’on puisse finaliser ce partenariat. C’est pour dire que nous sommes entrain de tout mettre en œuvre pour que les poussins de qualité soient disponibles. Notre ambition est d’arriver à produire au maximum, parce qu’il faut qu’on ait une grande production afin de faire face à la concurrence de la sous-région. Le Burkina Faso, aujourd’hui est un dépotoir des produits aviaires des pays de la sous-région qui sont beaucoup en avance. Donc nous avons intérêt à booster la production, c’est un peu ça notre objectif.

S : Quelles sont les races que vous produisez ?

MK : Nous avons fait l’expérience avec la Cobb 500, une race un peu lourde qui, au bout de 40 à 42 jours peu avoir un poids de deux kilos, si l’alimentation et l’hygiène sont respectées. Au niveau des pondeuses, on va mettre l’accent surtout sur la variété Lohman, une race aussi lourde mais qui, en termes de performance qui est très bien pour les climats chauds.

S : Quelles sont les difficultés rencontrées dans la mise en œuvre de votre projet ?

MK : Les difficultés sont liées à l’énergie surtout les délestages. Pour faire fonctionner le groupe électrogène que nous disposons, ce n’est pas du tout simple. Aussi il y a la question de
approvisionnement. Actuellement quand on importe les OAC, il y a des tracasseries douanières alors qu’il ne faut pas que les OAC trainent au niveau de la douane. Aussi, la question de l’emballage se pose car nous n’avons pas d’unité de production d’emballage sur place. Donc, il faut voir comment on peut trouver des solutions pour amoindrir un peu les coûts de production. Il y a aussi la question récurrente de financement. Le mécanisme de financement des filières de production comme la nôtre n’est pas du tout adapté avec nos banques classiques. Les taux d’intérêts sont trop élevés et les différés ne sont pas du tout conséquents. Mais quand une activité vous tient à cœur, vous êtes souvent obligés d’accepter certaines conditions.

S : Combien de personnes vous employez pour ce couvoir ?

MK : Actuellement nous avons quatre personnes qui seront utilisées à temps plein. Mais dès que nous atteindrons notre vitesse de croisière, nous allons employer une vingtaine de personnes. Nous comptons surtout mettre l’accent sur l’employabilité féminine. La sélection des poussins, est une activité un peu méticuleuse, donc il faut mettre l’accent sur la jante féminine.

Entretien réalisé par Mamadou Yéré
(AIB Comoé)
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