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Sidwaya N° 7345 du 30/1/2013

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Conférence des donateurs pour le Mali : Le nerf de la guerre débloqué à Addis-Abeba
Publié le jeudi 31 janvier 2013   |  Sidwaya


Financement
© Autre presse par DR
Financement de l’opération militaire au Mali : les donateurs en conférence à Addis Abeba
Mardi 29 janvier 2013. Addis-Abeba (Ethiopie). Les dirigeants internationaux et africains se réunissent pour une conférence destinée à financer le déploiement de la force africaine au Mali et la restructuration de l`armée malienne


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La conférence des donateurs pour le Mali s’est tenue, le mardi 29 janvier à Addis-Abeba, et a permis de mobiliser près de 455 millions de dollars sur les 950 millions attendus pour financer le déploiement des 8000 soldats de la MISMA pour une reconquête du territoire perdu et surtout reconstruire l’armée malienne.

L’objectif de la Mission internationale de soutien au Mali (Misma) dont les effectifs au départ ont été relevés de 3300 à 8000 soldats, est de repousser les groupes islamiques et terroristes sévissant au Nord- Mali. Elle doit aussi aider à la reconstruction de l’armée malienne, et surtout pousser le processus politique à son terme, avec des élections démocratiques. D’ores et déjà, l’Union africaine a annoncé 50 millions de dollars pour la MISMA tandis que la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) met dans la cagnotte 10 millions de dollars. L’Union européenne alloue également un montant de 50 millions de dollars, à travers sa facilité de paix pour l’Afrique. Grosso modo, les donateurs n’ont pas marchandé leurs promesses. Des institutions, des Etats contributeurs ont multiplié les annonces. Pour l’heure, les montants recueillis sont estimés à 455 millions de dollars. Les Nations unies ont même mis en place deux « trust funds », une sorte de fonds fiduciaires, pour recueillir les dons destinés d’une part à la MISMA, aux troupes de la CEDEAO ainsi qu’aux contingents tchadiens et burundais et d’autre part, à la formation et à l’équipement de l’armée malienne. Le mécanisme onusien vise à permettre aux Etats dont les lois interdisent le soutien aux régimes issus de coup d’Etat, comme c’est le cas actuellement aux Mali, d’apporter leur aide. La conférence a décidé de mobiliser des ressources à hauteur de 950 millions de dollars ; ce qui est largement supérieur au budget initial de la MISMA qui est de l’ordre de 460 millions de dollars. « J’en appelle donc à la mobilisation bilatérale et multilatérale en signe de soutien au Mali et au Sahel et aussi par nécessité pour la lutte anti-terroriste », a lancé, à l’ouverture de la conférence, le président en exercice de la CEDEAO, Alassane Dramane Ouattara dont le pays a promis 2 millions de dollars. Egalement présent à la conférence, le ministre français des Affaires étrangères a encore répété que la France n’a pas vocation de rester durablement au Mali. Mais, Laurent Fabius a souhaité que les pays donateurs répondent à l’appel. « L’Afrique est engagée dans une opération majeure. Il faut lui donner les moyens de poursuivre cette mission », a dit M. Fabius.

L’appel de Dioncounda Traoré

La moisson semble bonne à l’issue de cette conférence des donateurs internationaux à Addis-Abeba. Laquelle a réaffirmé avec force que le monde doit mener la guerre contre les terroristes et les narco-trafiquants. Pour le président ivoirien, nul n’est à l’abri car les forces négatives se révèlent de plus en plus structurées et dotées de ressources considérables. « La guerre contre le terrorisme au Mali et au Sahel sera dure et certainement longue, son coût financier et matériel élevé », a admis, le président Ouattara. La solidarité internationale est restée généreuse pour l’effort de guerre au Mali. Devant le président Dioncounda Traoré et sa délégation, des donateurs internationaux ont mis la main à la poche. Parmi les gros contributeurs, on peut citer le Japon (120 millions de dollars), les USA (97 millions de dollars), la France (47 millions d’euros), le Nigeria (32 millions de dollars), le Canada (30 millions), la Suède (29 millions), le Bahreïn (10 millions de dollars) ou l’Algérie (10 millions de dollars). D’autres pays comme le Burkina Faso (4 millions US), le Sénégal et le Ghana (3 millions US), le Niger (2 millions US), le Bénin (2 millions US) ont manifesté leur solidarité à la hauteur leurs moyens. Pour l’ambassadeur du Burkina à Addis-Abeba, Minata Samaté, son pays s’engage à mettre en œuvre toutes les décisions prises par la CEDEAO et l’UA dans le cadre de la résolution de la crise malienne. En sus, le Burkina a porté désormais son contingent militaire à 600 hommes au Mali dont 150 sont déjà sur le théâtre des opérations. A côté des contributions financières, il y a des pays qui ont promis une aide directe. C’est le cas de la Namibie, du Burundi, de la Sierra-Leone qui vont participer par l’envoi de troupes combattantes. D’autres comme le Canada, la Finlande fournissent une aide logistique et humanitaire. S’exprimant en début de conférence, le président malien par intérim a lancé un appel à la communauté internationale. Il a été longuement applaudi par les participants. « Nous sommes là pour trouver des ressources nécessaires pour combattre le terrorisme international », a dit M. Traoré tout en remerciant les donateurs. Pour lui, c’est une guerre contre le terrorisme qui prospère de la vente d’otages innocents en invoquant Dieu mais en agissant comme Satan. « Les différents pays ont exprimé leur solidarité. Nous les remercions pour tout ce qu’ils ont fait pour le Mali notamment le Burkina Faso qui a pris en charge l’organisation de la conférence des forces vives, l’hébergement accordé aux différentes délégations et les forces déployées sur le terrain », a apprécié le ministre malien des Affaires étrangères, Tieman Hubert Coulibaly. Et il ajoute : « c’est l’expression de la solidarité africaine et internationale ; nous sommes optimistes. On est très satisfait de la manifestation de la solidarité de tous ces pays donateurs ». Enfin, le 5 février prochain se tiendra à Bruxelles une réunion du groupe de contact sur le Mali.

Saturnin N. COULIBALY
Envoyé spécial à Addis-Abeba

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