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Maison d’arrêt de Kaya: une prison source d`insécurité
Publié le jeudi 31 janvier 2013   |  FasoZine




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Profitant de son séjour le week-end dernier, -26 et 27 janvier 2013-, dans la région du Centre nord, le Premier ministre burkinabè, Luc Adolphe Tiao, a visité le 27 janvier la Maison d’arrêt et de correction de Kaya (MACK). Un évènement inédit pour cette prison comptant environ 200 détenus (pour une capacité de 150) et qui fait face à de nombreuses difficultés: absence de clôture, prisonniers escortés à pieds au tribunal, fosses septiques désuètes laissant couler les excrétas le long des maisons d’habitation, etc.


«Nos fosses septiques ont cédé depuis longtemps et l’eau coule jusqu’aux portes des riverains. Heureusement que nous sommes en bon termes avec eux, sinon il y a fort longtemps que ces derniers se seraient soulevés», explique le régisseur de la MACK, l’inspecteur de sécurité pénitentiaire Claude Ouédraogo.

En plus de ce problème d’hygiène, qui, selon les habitants, dure depuis une quinzaine d’années, il existe un réel problème de sécurité. Cette prison, située au cœur du secteur 4 de la ville de Kaya, jouxte une école primaire. «C’est inconcevable que dans un pays, on puisse construire une maison d’arrêt sans clôture. Nous étions obligés de nous adapter à ce fait-là. A ce titre, nous travaillons doublement car nous sommes obligés de créer des postes de contrôles supplémentaires à l’extérieur pour éviter les évasions…», ajoute le régisseur.

Autre fait ahurissant, la MACK n’est pas dotée d’un véhicule pour transporter les prisonniers au tribunal. Ils s’y rendent à pieds, menottés et escortés par les gardes de sécurité pénitentiaire sous les yeux des populations riveraines et éventuellement des enfants du quartier s’amusant aux abords de la prison. «Il y a des fois où je ne vais même pas aux rencontres faute de voiture. C’est parce que c’est le Premier ministre même qui venait, sinon je n’allais pas caracoler pour venir…», témoigne l’inspecteur Claude Ouédraogo.

«Ce que nous avons vu est inacceptable», tonne le Premier ministre, qui a pu voir les conditions dans lesquelles se trouve cette maison d’arrêt. Le chef du gouvernement promet de faire de son mieux pour améliorer cette situation peu reluisante. «J’ai demandé au ministre en charge de la Justice que des dispositions soient prises rapidement pour que de nouvelles fosses septiques soient construites afin de soulager les populations. Je m’engage aussi personnellement à vous trouver un moyen de locomotion. Il n’est pas normal que vous escortiez des prisonniers à pieds pour aller au tribunal. Cela constitue des risques pour vous-mêmes et pour la population», a laissé entendre le chef du gouvernement aux autorités pénitentiaires lors de cette visite, la première du genre depuis son arrivée à la primature en avril 2011. Luc Adolphe Tiao précise également que la question de la délocalisation de la prison sera examinée et que des solutions seront trouvées pour les autres problèmes évoqués par l’administration pénitentiaire.

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